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LOUIS-FERDINAND CELINE

 

 

BAGATELLES POUR UN MASSACRE

 

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talisés... Elles vacillaient toutes, littéralement entre les parois du couloir, exsangues, décharnées, croulantes en guenilles... d'un bord crasseux sur l'autre.

-- Combien gagnent-elles ?...

-- 80 roubles par mois... (une paire de chaussures coûte 250 roubles en Russie) ... Et puis, il a ajouté, en surplus (dans son tonnerre habituel), mais elles sont nourries ! confrère, nourries !...

Il se bidonne ! Tout va très bien ! » qu'il vocifère. Mais le meilleur de cette visite c'était pour la fin ! Les traitements gynécologiques !... la spécialité de Touvabienovitch. le bouquet ! ... Un bazar, une collection, une rétrospective d'instruments, d'antiquités ébréchées, tordues, grinçantes maudites... qu'on ne trouverait plus qu'au Val-de-Grâce, dans les cantines et les trousses du baron Larrey, avec bien du mal... Pas un broc, un trépied, une sonde, pas le moindre bistouri, la plus courante pince à griffes, de cette répugnante quincaille rien qui ne date au moins des Tzars... des vraies ordures, un fouillasson bien déglingué de saloperies innommables, tessons rongés, sublimés, pourris de permanganate à ce point qu'aux Puces » personne n'en voudrait... les rabouins refuseraient sans appel... pas la valeur du transport en voiture à bras... une poubelle très décourageante... Tous les plateaux, corrodés, écaillés jusqu'à l'envers... macérés... je ne parle pas du linge, des trous et de la merde...

Toutvabienovitch, dans cette zone, il était aux anges... C'était sa consultation ! le moment de son art !... Retroussant ses manches, il se met en devoir aussitôt, et le voici qui fonctionne ! Les culs partout se ressemblent. Les malades attendent leur tour... une ribambelle pour grimper sur le chevalet. Les étudiants, un peu abrutis, un peu boutonneux, un peu malveillants, comme tous les étudiants du monde prennent de la graine... il s'agissait de farfouillages, de décollages des replis de grands suintements du vagin... du col... de tamponnements à pleine vulve, de pressurer les Bartholins... enfin la bricole ordinaire... le casuel glaireux des métrites... Toutvabienovitch s'en donnait... toujours cordial... bien pétulant... haut de verbe... à son affaire gaillardement. Il m'en promenait plein la vue... c'est vrai qu'il était habile... il manipulait fort crânement avec une rude dextérité tous ces attirails en déroute, ces annexes, ces purulences... en grande série un petit jet de permanganate et floutt ! ... Je te plonge dans une autre motte la moitié du bras... en pleine fièvre il faisait rendre un peu les glandes... toujours pérorant... il se secouait à peine les doigts... et floup ! fonçait dans

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la prochaine... pas une seconde de perdue... comme ça !... mains nues !... velues... dégoulinantes de jus jaune... sans doigtier absolument...

Je voulais pas du tout le gêner... paraître indiscret, mais quand même je voulais savoir... Quand il a eu trifouillé comme ça des douzaines de vulves, j'ai fini par lui demander :

-- Vous ne portez jamais de gants ?...

-- Oh ! pas la peine !... pas la peine confrère ! Ici Tout va Bien ! Tout va Parfaitement !... et de se gondoler... de plus en plus drôle... en pleine forme... Bien sûr que c'était pas de sa faute si le caoutchouc manque en Russie... Il profitait du voisinage pour regarder un petit peu dans le trou du cul... Il cherchait là aussi les gonos en bringue dans le pot de lentilles, les petits replis de l'anus. Il jetait d'abord un peu d'eau et un peu de vaseline alentour, et puis encore du menthol, il grattait avec ses ongles... enfin une petite cuisine. Et puis tout de suite, immédiatement, il refilait dans la prochaine vulve... Il s'arrêtait à l'entrée, une pression sur les Bartholins » ... Il était tout à fait heureux quand ça rendait vert, un jus bien épais, bien lié... Deux, trois tampons. Tout va Bien ! Confrère ! Tout va Bien !...

Mais il fallait que je me trisse... Ça pouvait pas durer toujours... On s'est quitté en plein accord. Je suis repassé chez le directeur, un Juif, celui-là, bien juif... et son secrétaire de même... Ils parlaient allemand tous les deux... Ils ont déplié devant moi, pour mon édification, toute une série de plans splendides, des relevés... des esquisses, des projections, des diagrammes, immenses, des rapports. Tout ça ayant trait à l'Avenir... Un projet de construction d'un hôpital magnifique... Ça m'intéresse pas l'avenir, c'est tout du mensonge... C'est l'astrologie des Juifs. Moi, ce qui me passionne, c'est le présent...

De quelles ressources vous disposez pour la marche de votre hôpital ? Combien vous avez de malades ?... Médecins ? personnel ?... et alités ? ambulants ?..., etc..., surface ?... combustible ? literie ?... » enfin les choses pondérables... qu'il faut savoir pour pas baver pour pas perdre son temps...

J'aime pas assez les hôpitaux pour y passer quatre heures pour rien de ma garce de vie et puis m'en retourner comme un sale con calfaté... Quand il faut s'instruire on s'instruit... Quand il faut se marrer, on se marre... Tout l'un !... tout l'autre !... J'ai regardé ses livres, J'ai bien tout examiné, scrupuleusement... il m'a montré les

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colonnes (les chiffres c'est les mêmes en russe). Il recevait dans cet immense, sanieux taudis, à peu près 5.000 malades, bon an, mal an, alités, plus autant d'externes en traitement... Je calcule qu'avec les cadres, son personnel existant, les 90 femmes de ménage à demeure, les infirmières, la lumière, les transports, le prix de la nourriture, des médicaments, etc..., etc..., c'était besoin au minimum d'un budget de 12 à 16 millions de roubles pour étaler tant bien que mal... Pour qu'un tel hôpital fonctionne dans des conditions à peu près décentes... ne demeure pas, comme je le trouvai, une sorte de morgue en veilleuse... Or cet Institut, pour tout dire, pour toute allocation, ne reçoit que 2 millions de roubles annuels, soit dix fois moins que son minimum vital... Et certes, je me garde de comparer les choses de Russie aux conditions scandinaves, aux hôpitaux de Copenhague. Je me réfère tout simplement à quelque standard très médiocre, au standard français pour mieux dire. Un Standard pour besogneux »

Mais, sur ce plan, nous demeurons encore très loin de compte...

Toutes les organisations administratives russes souffrent, sont accablées, condamnées à la même grotesque pénurie, aux mêmes similaires balivernes en hommes, en matières, en fonds »... Toutes, sauf les théâtres, la police, les militaires, les commissaires, la Propagande... à la même mégoterie crasseuse, à la même contraction au 1/10e du budget normal (par normal, nous entendons quelque train-train très modeste, très regardant ») .

Mais ne vous impatientez pas, vous ne perdez rien pour attendre ! Bientôt les Russes nous feront envie !... Nous serons comme eux ! Et puis encore bien plus bas qu'eux ! .. Ce qui paraît invraisemblable ! plus bas que les Russes !... Nous l'aurons leur maladie ! la maladie russe ! nous l'avons déjà ! On nous ramassera dans la rue.



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Il faut apprendre, sous peine de demeurer plus sot, plus opaque, plus crédule qu'un veau dans sa première semaine, à repérer la marque, la trace, l'emprise, l'initiative des Juifs, dans tous les chambardements du monde, où qu'ils s'effectuent... en Europe, en Amérique, en Asie... en n'importe quel lieu où se préparent les hécatombes, la destruction systématique, acharnée, des esprits et des viandes aryennes... Il faut apprendre à déceler dans la pratique quotidienne, la couleur et le ton, la jactance, de l'impérialisme juif, de la propagande juive (ou franc-maçonne), il faut apprendre à percer, déterminer, au fond de toutes les ombres, à travers tous ces dédales phrasouilleurs, entre les trames de toutes les calamités, derrière toutes les grimaces, l'universel mensonge, l'implacable mégalomanie conquérante juive... ses tartuferies, son racisme, tantôt larvaire, tantôt arrogant, tantôt délirant. Son imposture, l'énorme armement de cette cosmique permanente apocalypse.

Il faut renifler le diable de très loin... dans tous les coins, à travers le monde... entre les minces paragraphes de n'importe quel apparemment innocent quotidien... (droite ou gauche), ce petit coup de pouce, furtif... appuyé ... signalétique... l'épithète favorable... louangeuse... la mise en valeur, franchement publicitaire... le dénigrement soi-disant impartial... Rien n'est indifférent au Triomphe juif... L'addition opportune et même hors de Propos d'un décigramme, d'une demi-teinte de louange... pour le succès de la moindre présentation » youtre compte... Les facéties de

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n'importe quel Juif, du plus insignifiant peintre juif, pianiste juif, banquier juif, vedette juive, filou juif, auteur juif, livre de juif, pièce juive, chanson juive... viennent ajouter quand même toujours, une petite pierre, un atome vibrant, à l'édification de notre prison, notre prison pour aryens, directeurs juifs... A la perfection de la Tyrannie juive, rien n'est perdu, si tout fait ventre », tout fait juif ». Cette colonisation interne s'opère en douceur ou par force, au beau milieu des intérêts, des rythmes juifs du moment ...En France, cette mainmise s'entoure encore d'un peu de gant, pas pour longtemps, bientôt les cartes seront abattues, ceux qui ne seront pas d'avis seront égorgés (ils le sont déjà) et le juif apparaîtra aux regards admiratifs du cheptel prosterné, comme il faut ! campé, implacable, le knout au poing... Déjà, par un effet du hasard, nos journalistes, speakers, auteurs, cinéastes, ne trouvent plus rien d'admirable à travers le présent, le passé, l'Histoire et l'Avenir, dans les arts, gazettes politiques, finances, sciences, que du Juif... les efforts juifs, les succès juifs, des projets de juifs ou d'enjuivés (Voir Montaigne, Racine, Stendhal, Zola. Cézanne, Maupassant, Modi, Prout-Proust, etc.).

L'Exposition 37 nous apporte à ce propos une magnifique démonstration, écrasante, de cette furie colonisatrice juive, de moins en moins soucieuse des ressentiments et des réactions indigènes, plus avérée, plus clamoreuse chaque jour, à mesure que l'indigène plus soumis, rampe plus gluant, plus lâche. Ce fanatisme traîtreusement étrangleur va bientôt délirer... Ainsi cette asperge de la Paix, plantée, monumentale, en plein Trocadéro... Qu'en dites-vous ? Avec son immense étoile juive en buisson au sommet (Etoile du Roi David, étoile des synagogues)... Que vous apprend-elle ? ... Ceci : Français ! les Juifs, à partir de ce moment, vous enculent tous ! Comme ils veulent, où ils veulent ! quand ils veulent !... Ce long gode pourri, consacre leur triomphe ! Qu'on se le répète ! Foules ! Pour la paix juive, vous irez demain porter vos tripes aux quatre coins du monde... C'est ainsi cuit ! A genoux peuple !... et silence !... Tendez vos fesses, en attendant de nouveaux ordres et passez la monnaie...

Avant de quitter le ghetto triomphal 37, profitant de l'occasion, passez donc jeter un coup d'oeil aux stands littéraires si vantés... Même salade engluante, même supercherie tendancieuse. Examinez d'un peu plus près tout le tarabiscotage de pancartes pieusement explicatives, ces précautionneuses références, ces ellip-

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tiques schémas... Que veulent-ils nous apprendre ? Nous faire admettre séance tenante, avouer, proclamer ? désormais ceci et au garde-à-vous : Décision de nos maîtres : Ministres ! ci-devant artistes, critiques juifs, leur décision lentement mijotée! préméditée ! conçue ! amenée officielle ! A savoir : Qu'il est bien prouvé, bien net, tout classique, à partir de ce jour que l'enculailleur irrésolu poitrineux Prout-Proust, la Miche juive aux Camélias » prendra le même rang d'éminence en tout et partout, dans les manuels et les esprits qu'Honoré de Balzac !... Sonnez clairon ! » C'est brandi ! C'est triomphal ! C'est à prendre ou se la tordre ! comme je vous l'affirme ! ... Maintenant voulez-vous entendre une autre musique ? un autre son de trompette un peu plus sérieux ?... d'accord ! veuillez écouter dans ce cas Mr. Hoare Belisha, Juif, Ministre de la Guerre d'Angleterre. Il nous exprime sa confiance, son bel enthousiasme, au retour des manoeuvres françaises... son émerveillement, pour la tenue, la résistance aux pires fatigues, l'allure magnifiquement martiale de nos petits pioupious... Harangue de Ben Hoare Belisha : Je suis à présent convaincu que l'armée française est la première armée du monde ! qu'elle saura en tout et partout faire front, s'opposer victorieusement à toutes tentatives d'invasion !... Notre frontière est sur le Rhin ! » C'est net, c'est gracieux. Bien traduit du juif en français, cela signifie : Bidart ! Norbert ! Lacassagne ! Miraillet ! Lendormi ! à vos boyaux ! mes petits potes !... Brutes ! Et très prochainement ! Tâchez de pas faire les zigotos ! de bien franchement vous faire ouvrir ! de vous élancer dans les fils !... Oui ! Comme autant de vendus que vous êtes !... Que vos viandes servent à quelque chose !... Il est temps ! Que ça préserve joliment bien, la prospérité, le bonheur des Iles judéo-britannique ! vos os feront des belles barrières pour nos splendides jardins anglais... Vous êtes donc pas tous jubilants ?... Merde ! A quoi que vous voulez servir ? Taratboum ! Di ! yié ! By gosh ! Vive le Roi ! Vivent les Lloyds ! Vive Tahure ! Vive la Cité ! Vive Madame Simpson ! Vive la Bible ! Bordel de dieu ! le Monde est un lupanar juif !



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En France, le petit peuple, celui qui va écoper qui va garnir toutes les tranchées, il connaît pas beaucoup les Juifs, il les reconnaît pas dans la masse... Il ne sait même pas où ils se trouvent... les gueules qu'ils ont, qu'ils peuvent avoir, leurs manières... D'abord, ils sont tous camouflés, travestis, caméléons, les Juifs, ils changent de noms comme de frontières, ils se font appeler tantôt bretons, auvergnats, corses, l'autre fois Turandots, Durandards, Cassoulets... n'importe quoi... qui donne le change, qui sonne trompeur...

Dans la bande, c'est les Meyers, Jacobs, Lévys qui sont encore les moins dangereux, les moins,traîtres. Il faut se donner un peu de mal, pour s'y reconnaître dans les Juifs, le peuple il aime pas se donner de mal. Pour le peuple un Juif c'est un homme comme un autre » ... ça lui suffit 100 pour 100 comme explication... Les caractères physiques, moraux du Juif, son arsenal infini de ruses, de cautèles, de flagorneries, son avidité délirante... sa traîtrise prodigieuse...son racisme implacable... son pouvoir inouï de mensonge, absolument spontané, monstrueux de culot... l'Aryen les encaisse en toutes occasions...en plein, les subit, s'en dissout, s'en effondre, en crève sans se demander un seul petit instant tout ce qui lui arrive... ce qui se passe ?... quelle étrange musique ?... Il crève comme il a vécu, jamais détrompé, cocu jusqu'aux tripes. Il fonctionne entièrement et de toute sa viande... esprit et carcasse pour la prospérité, la gloire de son parasite le plus intraitable, le plus vorace, le plus dissolvant : le Juif ! et ne s'en aperçoit

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jamais ; sur vingt sous que nous dépensons, quinze vont aux financiers juifs. Même la charogne de l'Aryen, ça sert encore et toujours la gloire du Juif, sa propagande. Il n'existe dans la nature que quelques rares espèces d'oiseaux pour se démontrer aussi peu instinctifs, aussi cons, aussi faciles à duper que ces enfiotés d'Aryens... Quelques espèces, les plus niaises du règne aviaire, couvent ainsi les oeufs du coucou, les poussins revendicateurs » du coucou qui s'empressent, à peine éclos, de virer en bas du nid tous les oeufs, toute la couvée de leurs parents adoptifs ! tout ce qui n'est pas coucou !... Ces espèces d'oiseaux si stupides ne reconnaissent pas plus le coucou dans leur nid, que le Français ne reconnaît le Juif, en train de goinfrer, saccager, carambouiller, dissoudre son propre patrimoine, même grotesque insouciance, même placidité infecte, même méninge butée de sale piaf.

L'Occidental, représente la dupe idéale,,toute cuite, absolument offerte aux Juifs... au prismatisme juif ! à la dialectique brouillamineuse, prophétisante du Juif... son verbiage socialistico-oraculo-communiste !... Quelles facettes miroitantes !... Idéologiquement l'Aryen est le cocu, l'alouette immanquable de toutes les entreprises youpines... Dans n'importe quel bobard la sauce scientifico-progresso-socialisante juive, l'Aryen fonce ! Il est sinoqué d'avance, frit... On ne peut plus l'arrêter ! il est voué, effréné, exubérant cacatoès de tous bobards sémitiques... Il est prêt à s'en faire mourir... L'Aryen admirablement préparé, notons-le, par toute son hérédité... absolument racorni par toutes les sales habitudes hypermesquines du passé paysan... Il fait un splendide cocu, méfiant et jobard, un passif orgueilleux » par excellence, une dupe extraordinaire...

L'Aryen ne voyage jamais, il est bouzeux, provincial, ragotier de tradition, de constitution, incurablement. Il ne sait rien, il ne lit rien... il parle toujours, il se grise de ses propos, de ses propres paroles... Il est fat, il se croit critique... A beau mentir, qui vient de loin », le juif ment mieux qu'il respire ! ... Êtes-vous youtre ?... Ah ! mais voyons!... Y pensez-vous?... Je suis catalan !... voyez mon poil ! ... je suis basque ! mataf ! Sorcier ! Albanais ! joueur de boules, marchand de cithares, pompier nanterrois, n'importe quoi mais Juif ? fi donc ! jamais juif !...

Le peuple ne croit pas aux Juifs, il croit dur comme fer que les juifs n'existent plus. Il s'agit pour lui d'une nouvelle fable malveillante, invention des nazis » buveurs de sang.

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Son journal sa radio, son cinéma ne lui disent jamais rien des Juifs, ou bien alors, s'ils abordent ce sujet scabreux c'est avec d'infinies louangeuses précautions, une nuée de commentaires infiniment respectueux, bien dévotieusement admiratifs. La suprêmissime intelligence, l'extraordinaire prescience politique, phénoménalement bouleversante du généralissime Raba Bloum !... » c'est tout ce qu' 'il entend à longueur de semaines et d'années aussitôt qu'il est question des Juifs...

Oser ? le Français moyen ? avouer, faire entendre, directement, qu'il n'aime pas les Juifs ? le racisme juif ? la gigantesque escroquerie juive ? c'est, se faire classer irrémédiablement, à l'instant même, parmi les plus infréquentables fieffés cancreux tardigènes, absolument irrespirables, de l'univers ! obtus, immobiles à tout progrès, opaques fonds de poubelles glaireux, navrants tessons tout enfientés de préjugés raciaux puants... Rétrogrades magots, momies vicieuses, pauvres étrons racornis, cloîtrés, navrés dans leur vase depuis les grands cloaques ! Dreyfus ! Enfin des choses pas regardables... effroyablement monstrueuses, pas écoutables, pas pensables...

Un Juif est composé de 85% de culot et de 15 % de vide !... L'Aryen n'a aucun culot... Il n'est brave qu'à la guerre... timide dans la vie... mouton... On lui fait honte ? il a honte ! immédiatement!... Il a honte de sa propre race !... On lui fait croire tout ce qu'on veut... C'est-à-dire tout ce que le Juif veut... Les Juifs, eux, n'ont pas honte du tout de leur race juive, tout au contraire, nom de Dieu ! ... ni de la circoncision ! S'ils avaient éprouvé la moindre honte d'être Juif, Il y a belle lurette, au cours des siècles, qu'ils se seraient fondus dans la masse... qu'ils n'existeraient plus du tout en tant que Juifs et racistes juifs... Leur juiverie n'est plus leur tare, c'est tout leur orgueil au contraire, leur culot suprêmissime, leur hystérie.,. leur religion, leur bagout, leur raison d'être, leur tyrannie, tout l'arsenal des fantastiques privilèges juifs... Seigneurs du monde juif, ils entendent bien demeurer seigneurs du monde juif et puis despotes, de plus en plus... Le Mythe des Races », c'est pour nous le mensonge préjudicieux ! pour nous le foutre dans le cul ! que ça nous ouvre bien grandes les fesses ! pendant qu'ils nous mettent et se régalent. Il faut être cul comme un Aryen pour ne pas avoir pigé ces caractéristiques pourtant extrêmement évidentes, de la juiverie qui nous possède, qui nous cerne, nous écrase, et nous saigne de toutes les façons possibles, inimagina-

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bles... Le Juif possède le goye jusqu'à la racine des entrailles, jusqu'aux vertèbres, immanquablement, sans effort, par la vanité, par la muflerie... Il gagne à tous les coups. L'Aryen, si simple, si fruste, le Juif l'a rendu snob, et soi-disant critique, dressé au dénigrement, à la méfiance envers ses frères de race, à la destruction de ses frères de race automatiquement et jamais à la Critique » de la fantasmagorie juive. L'Aryen n'est plus que le singe du Juif. Il fait des grimaces sur commande. De nos jours, le goye le plus obtus, se cabre, se révolte, s'il pressent qu'il pourrait peut-être conserver au fond de sa musette quelques petits préjugés de race... Il s'inquiète, il s'angoisse de n'être pas suffisamment à la page, moderne, libéral, international, cosy-corner, démocratique, smoking, politiquement affranchi, c'est-à-dire pratiquement parlant. assez bien orienté assez profondément, tenacement, par les youtres possédé, tétaré, loti, fourgué, transpiré, négrifié dans chaque poil des sourcils chaque goutte de sperme, chaque morpion, de la tunique de chaque viscère à la granule de son pain... de la coiffe de son calot à la douille qui va le transpercer... jamais assez glué, conchié par les Juifs... pour les Juifs... S'il se montre un petit peu curieux, un petit peu soupçonneux, on le rappelle vite à l'ordre, on lui enseigne promptement, on lui fait tout de suite comprendre, rabâcher, pour qu'il aille répéter partout (bon jobard perroquet d'Aryen) la bonne leçon : Qu'on ne peut rêver plus élevé, plus éminent, plus parfait au monde qu'un savant juif ! un ministre juif une vedette juive ! une chanson juive ! un peintre juif ! un metteur en scène juif ! une couturière juive ! un financier juif ! un architecte juif ! un médecin juif etc. ! ... Qu'ils surpassent tout ces Juifs... Ronflements de tambours ! Race élue ! suprêmement douée ! suppriment, que dis-je ? effacent ! surclassent au delà de toute comparaison ! réciproque ou conteste ! laissent à l'infini derrière eux, pitoyables, mineux, la broutille, le rebut des castes indigènes ! ces quarterons de bafouilleurs, d'écervelés aigris, moisis prétentieux, racaille puérile... embarrassants même à regarder ! tellement ils sont moches à voir, honteux ces ignares rivaux, prétendant grotesques hi ! hi ! h ! cannibales, cancaniers, baladins, pitres morveux et tristes, engeances salement dégénérées, rebut d-âme, caste soumise à laquelle il ne faut plus jamais se vanter d'avoir appartenu... Honte des Hontes ! Souillure ! ne pas avoir quelques gouttes de sang juif c'est être de nos jours intouchable » plus ou moins.

Ceux qui exercent encore par-ci par-là, leur petite malice, qui


Ce texte comporte les pages 121-130 du pamphlet de Louis-Ferdinand Céline, intitulé Bagatelles pour un massacre. Le "massacre", dans la pensée de l'auteur, est évidemment celui qu'il prévoit, en 1937, comme ce qui arriverait s'il éclatait une deuxième guerre mondiale.

Contrairement à la rumeur, les pamphlets ne sont pas interdit par des lois, des règlements ou des tribunaux. Ils n'ont pas été réédités par des maisons d'édition ayant pignon sur rue parce que l'auteur, revenu en France, voulait pouvoir vendre les livres qu'il écrivait alors pour gagner sa pitance. Cette mesure d'opportunité n'a plus lieu d'être après la disparition de l'auteur, en 1961. Personne n'a la droit de soustraire à la légitime curiosité des générations suivantes ce qui a été le noyau incandescent de la littérature française vers le milieu du vingtième siècle.

Le texte ici reproduit est celui d'une édition probablement pirate. Les détenteurs d'une éditions réellement authentique voudront bien nous signaler les éventuelles différences.

D'autres groupes de 10 pages suivront.

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