SOLUS
Nous avons reçu, le 25 avril 1999, le message suivant, au terme de toute une chaîne d'intermédiaires que nous remercions ici:
J'ai répondu à ce message le jour-même, en précisant que je m'engageais à retirer du site les extraits d'oeuvres et les textes dont ils possèdent indiscutablement les droits (je n'ai, à ce jour, pas reçu de réponse de leur part).
Le lendemain, 23 avril, mon site a été totalement supprimé du serveur Infonie, et l'accès FTP m'était refusé. En fin d'après-midi, le service juridique d'Infonie m'envoyait à son tour un message, que je copie ici :
Evidemment, j'ai également envoyé un message leur précisant que la situation était on ne peut plus claire, le litige ne portant que sur les textes DE Céline dont Gallimard détient les droits, et non pas sur l'ensemble du site. Je suis, là encore, en attente d'une réponse. L'intimidation de Gallimard envers Infonie a donc porté ses fruits.
Plusieurs questions se posent :
-- Le problème soulevé par la liberté d'expression sur Internet tout d'abord. Chaque maison d'édition peut-elle ainsi contrôler le contenu du Net en claquant des doigts ? Je peux tout à fait loger le site ailleurs que chez Infonie, et ainsi jouer au chat et à la souris avec Gallimard. Cette solution semble à la hauteur de leur manière de procéder.
-- En quoi, si les textes de Céline sont retirés, suis-je hors-la-loi ? Comme je l'ai écrit au service juridique de chez Gallimard, je pense que ce site leur sert beaucoup plus de support publicitaire qu'il ne leur fait du tort.
-- La rapidité d'exécution d'Infonie : même si les "conditions générales d'Infonie" contraignent le responsable d'un site à respecter certaines règles (notamment le droit d'auteur), leur décision a été prise avant qu'ils ne m'en informent, et ils n'ont, semble-t-il, pas compris que le litige portait sur les textes DE Céline et non sur le reste.
-- Céline pose un réel problème de fond aux éditions Gallimard. La lettre met très clairement l'accent sur la mise en ligne des pamphlets de Céline, jamais réédités depuis 1942. Il n'a pourtant jamais été question de les "communiquer au public". Pourquoi mettre cet argument en avant ? Je m'étonne qu'une bonne partie de la lettre porte sur cet aspect. De toute façon, Gallimard ne peut empêcher personne de le faire -- matériellement et juridiquement -- avec les possibilités offertes par Internet de contourner la loi française.
-- Un tel site cause-t-il du tort à un éditeur qui ne publie pas les correspondances de Céline mais qui en détient le copyright, un tel site cause-t-il du tort à un éditeur qui ne réédite pas la collection des Cahiers Céline depuis plus de 10 ans ? A titre indicatif, les textes intégraux de Céline qui étaient disponibles sur le site étaient des textes difficiles d'accès à cause de ce manque (Ballets, Hommage à Zola, A l'agité du bocal, Qu'on s'explique, etc.).
Voilà donc pourquoi, aujourd'hui, ce site n'est plus accessible au public. Infonie a usé de son pouvoir "informatique", Gallimard de sa renommée et de menaces.
Voici les adresses des services concernés, si vous souhaitez leur écrire quelques mots...
juridique@gallimard.fr ; juridique@infonie.fr .
Merci par avance de votre soutien, et j'espère, pour un certain respect de la liberté d'expression, que cette affaire va se résoudre rapidement (on peut toujours rêver). Quoi qu'il en soit, je ne manquerais pas de vous informer de son évolution.
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Le commentaire de SOLUS: Ce bonhomme est un célinien du genre tiédasse; il a refusé avec véhémence d'établir un lien avec le site solus, qui avait l'honneur et l'avantage d'être le premier, et jusqu'à présent le seul, à présenter au public un morceau des pamphlets frappés d'interdit par la clique Gallimard= 100 pages de Bagatelles, pour donner le goût et l'odeur de la chose. Non seulement il a refusé, ce qui montrait qu'il était lui aussi favorable à la censure des pamphlets, mais il nous a abreuvé d'insultes. Nous restâmes de marbre. Et aujourd'hui nous rigolons un brin. Les quelques toutes petites pages qu'il avait osé afficher, il les retire vite fait. Un site Céline sans Céline. C'est comme le musée Gauguin à Tahiti: ils n'ont pas un seul Gauguin. C'est trop cher pour eux.
Quand au serveur, Infonie, il a aussitôt justifié toutes les préventions que l'on pouvait avoir contre ces marchands de soupe. Les providers en France se font les auxiliaires des flics autant qu'ils le peuvent. Ils rêvent du képi d'honneur. En fait de principes, il n'en ont qu'un: ramasser notre fric à la louche. Il y a énormément de coups de pieds au cul qui se perdent.
Pourquoi faudrait-il défendre d'aussi répugnantes mollasses? Son sort ne nous chaud guère. Mais on voit bien l'impérialisme gallimardeux qui s'exprime dans toute son ampleur. Les sbires de Gallimard interviennent sur les sites des universités américaines pour demander le retrait d'ouvrages sur lesquels travaillent les étudiants. Mais ce n'est pas le pire. Le pire c'est quand ces vieux magots au cul tanné prétendent exercer des droits moraux sur des oeuvres en les refusant au public. Les pamphlets ont été publiés. Ils appartiennent, DE CE FAIT, au domaine public, les droits des éditeurs et des ayant-droit se bornant aux droits matériels qui découlerait de leur diffusion. Mais ces gens-là n'ont ni le droit ni le pouvoir de retirer du domaine public ce qui y a été mis par Céline lui-même il y a 60 ans, ou environ. Et si les pamphlets ont été maintes fois réimprimés clandestinement, c'est bien parce que les lecteurs, éminents représentants de l'intérêt public, le voulaient ainsi.
Dernière question: pourquoi les gallimardesques se sont-il attaqués au site céline/infonie qui ne publiait pas les pamphlets et non pas à nous qui justement indiquions que nous avions commencé à le faire????
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Le présent document se trouve à <http://www.abbc.net/solus/gallimatine.html>