SOLUS
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Pierre LOUYS
AVEC M. LE PRESIDENT
DE LA REPUBLIQUE
APPELÉE à
l'honneur de réciter un compliment devant le Président
de la République, ne lui dites pas à l'oreille quand
il vous embrasse: "Viens chez maman, je te ferai bander.
"
Si même vous
le reconnaissez pour un vieil habitué de la maison clandestine
où vous prostituez votre petite bouche, ne l'appelez pas
"gros bébé" devant sa maison militaire.
Ne l'appelez pas non
plus "vieux satyre" en lui réclamant cent mille
francs de chantage pour prix de votre discrétion.
Si, par contre, il
vous fait enlever secrètement, et se précipite sur
votre derrière pour assouvir sa lubricité, rien
ne vous oblige à vous laisser violer par le chef de l'Etat.
Si, de votre plein
gré, vous couchez avec lui, et s'il vous prie de lui faire
pipi dans la bouche, ne lui objectez pas que cet acte serait indigne
du respect que vous lui devez. Il connaît le protocole mieux
que vous.
Vous pouvez demander
à M. Ie Président de la République une mèche
de ses cheveux pour vous rappeler ses faveurs, mais il serait
indiscret de lui couper la pine pour la conserver en souvenir
de lui.
Si au cours d'une vadrouille
nocturne, vous rencontrez le Président de la République
complètement saoul, tombé dans le ruisseau, faites-le
reconduire à l'Elysée avec les honneurs dus à
son titre.
Si M. Ie Président
de la République venait à mourir subitement pendant
que vous tétez son foutre, vous pouvez raconter l'histoire
à tout le monde: on ne vous poursuivra pas. Il y a des
précédents.
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POUR SUCER
NE DITES jamais à un homme du monde: " Faut-il vous
la sucer ? " Ce sont les petites filles des rues qui s'expriment
ainsi. Dites tout bas, et à l'oreille: " Voulez-vous
ma bouche ? "
Si c'est un monsieur
que vous n'avez jamais sucé, ne vous livrez pas à
des lècheries savantes tout le long de la pine et derrière
les couilles. Il aurait mauvaise opinion de votre passé.
Prenez modestement
la pine dans la bouche, en baissant les yeux. Sucez lentement.
Ecartez les dents pour ne pas mordre et serrez les lèvres
pour ne pas baver.
Quand le monsieur est
sur le point de jouir, ne vous interrompez pas pour lui demander
des nouvelles de sa mère, même si vous avez oublié
de le faire en son temps.
Quand il éjacule,
avalez silencieusement jusqu'à la dernière goutte,
et dites ensuite une phrase aimable sur le goût de la liqueur
que vous avez bue.
Cela fait, ne priez
pas le monsieur de vous donner dix sous. Les petites filles du
monde sucent pour I 'honneur.
Si vous êtes couchée avec un monsieur que vous connaissez
très bien et que vous faites décharger pour la vingtième
fois, vous pouvez alors sans inconvénient lui sucer la
peau des couilles et lui fourrer la langue dans le cul par manière
de préambule; mais laissez-lui croire qu'il est le seul
à qui vous accordiez ces petites complaisances.
Si le monsieur débande entre vos lèvres, n'en accusez
pas la faiblesse de ses moyens, mais votre propre inexpérience.
S'il meurt, commencez par reboutonner son pantalon avant d'appeler
la bonne, et ne racontez jamais dans quelles circonstances il
a rendu son âme à Dieu.
(Extrait de: Manuel
de civilité pour les petites filles )
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L'ART D'ÊTRE
MÈRE
Vous devriez accepter, ma bonne.
Cinq cents francs, ça ne se refuse pas.
- Mais, la pauvre gosse, elle
a neuf ans et demi. Il me la défoncera !
- Allez donc. Est-ce qu'il
n'en a pas l'habitude ! Tenez, je vais tout vous dire, j'ai confiance
en vous. Savez-vous combien je lui en ai amené ! depuis
le commencement de l'hiver, moi qui vous parle ?
- Des petites filles ?
- Quatorze, que je lui ai procurées.
Et vous savez, ni poils ni tétons; autrement il n'en veut
pas. Eh bien, il n'y en a pas une qui me soit revenue blessée.
Je vous dit, c'est un homme qui sait s'y prendre. Quand elles
sont trop étroites, il les prend autrement.
- Comment ça ?
- Oh ! quoi ! quand votre Nini
aurait un peu de sauce dans la bouche, c'est pas ça qui
l'empoisonnerait.
- C'est dégoûtant
tout de même de commencer si jeune.
- Mon Dieu, autant vaut à
neuf ans qu'à seize. Plus tôt elle vous rapportera,
mieux vous l'aimerez, vous verrez ça. Et puis elle a des
cochons de petits yeux... On en sera content. Je vous aurai des
amateurs, n'ayez crainte. »
Extrait de Dialogues de courtisanes
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Pierre Louys (avec un tréma sur le "y"), 1870-1925.
Son ouvrage le plus connu est La Femme et le pantin (1898).
Le Manuel de civilité à l'usage des maisons
d'éducation a été maintes fois réédité.
On le trouve encore actuellement en librairie (avril 1997). Par
exemple, chez l'un des éditeurs du gauchisme et de la cuistrerie
mondaine, Allia.
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