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-- "Plus toxique que les gaz, le cynisme", Gazette
du Golfe et des banlieues, n.1, Paris, février 1991,
p. 3-7.]
Des millions de gens vivent actuellement, au Moyen-Orient, dans l'attente des sirènes hurlantes qui les précipiteront sur leur masque à gaz. Ils s'enfermeront, s'ils le peuvent, dans une pièce calfeutrée, en attendant que l'alerte soit terminée. Même a New York, les masques à gaz se vendent à la pelle. Ces craintes se sont, à ce jour, révélées fausses. En réalité, les responsables savent très bien qu'il n'y a rien à craindre. Au cours des mois précédents, tous les services de renseignements, y compris le Mossad et la CIA, ont fait savoir qu'ils ne croyaient pas les Irakiens capables de fabriquer des têtes chimiques pour leurs missiles Al Hussein (Scud modifiés). Ces jours derniers, le général Schwarzkopf, commandant en chef américain sur le théâtre des opérations, et le général Schmitt, chef d'état-major français, ont également affirmé qu'ils ne croyaient pas a cette possibilité. D'un côté donc, les techniciens du renseignement militaire tiennent cette menace pour inexistante, de l'autre les politiques en font un usage quotidien et massif en renforçant, par leurs consignes de sécurité, la terreur d'une population à qui le savoir des techniciens n'est pas retransmis. Dans tous les dictionnaires cela s'appelle un mensonge. Il se trouve que la question des gaz a presque toujours été immergée dans un océan de mensonges. On comprendra pourquoi avec ces quelques rappels. Les gaz sont une arme terrifiante parce qu'ils sont invisibles. On les a utilisés massivement au combat pour la première fois lors de la première guerre mondiale, le 22 avril 1915. Plusieurs dizaines de milliers de soldats périrent ainsi, et beaucoup d'autres en subirent les effets plus ou moins prolongés. Il existe plusieurs familles de gaz de combat: les unes agissant en bloquant la respiration, d'autres par contact cutané. Selon les concentrations, ils tuent en quelques secondes ou en quelques jours. Il existe des moyens de protection, et s'ils sont apportés rapidement, des soins qui permettent de sauver les personnes atteintes. Il faut noter que, depuis 1918, ces armes ont été très rarement utilisées par peur, sans doute, de la réciprocité, et aussi parce qu'elles sont d'un emploi très délicat. A côté de cela, les Américains ne se sont pas privés d'employer massivement des gaz défoliants, sans souci des effets secondaires sur les êtres humains. A plusieurs reprises, depuis 1922, des conférences internationales ont tenté de prohiber ou au moins de réglementer la fabrication et la détention des armes chimiques, sans grand succès. La plupart des pays sont signataires de la Convention de Genève de 1925, toujours en vigueur.
On nous parle aussi de guerre bactériologique. Ce serait la possibilité de répandre, chez l'adversaire, des germes pouvant provoquer des épidémies. Il y a certes des recherches intensives sur ce sujet, mais une telle guerre n'a jamais eu lieu. Pendant la guerre de Corée, les nordistes ont accusé les Etats-Unis, mais les preuves n'étaient pas solides. et n'ont pas emporté l'adhésion des scientifiques indépendants. Le concept même de guerre bactériologique est un mythe de science-fiction, impraticable sur le plan strictement militaire, mais soigneusement entretenu par les états-majors. On manque rarement d'attribuer à l'ennemi du moment les plus noirs desseins, et c'est pourquoi l'on voit ressurgir aujourd'hui le spectre de la guerre bactériologique. C'est de la pure propagande de guerre, disponible d'ailleurs pour chaque côté.
La guerre chimique, en revanche, existe. Elle est prévue. Toutes les grandes armées ont des stocks, et même les moins grandes: les armées d'Afrique du Sud et d'Israel, par exemple, ont aussi les leurs. Son importance est surtout politique.
Comme ces armes sont particulièrement terrifiantes, sournoises, invisibles, parfois indétectables par les sens, il pèse sur elles une forte condamnation morale. Comme si, étrangement, la haute technologie de cette nouvelle forme de guerre avec la programmation, seconde après seconde, de ces tonnes de missiles lancés à vingt kilomètres de distance des cibles civiles autant que militaires était plus noble, moins sale, que l'emploi des armes chimiques. Dans les deux cas, ce sont des armes devant lesquelles les civils et les combattants ne peuvent réagir: ils sont condamnés à mourir ou à s'en sauver par miracle, mais dans les deux cas passivement.
L'enjeu politique vise donc à accuser l'ennemi de produire ces armes, preuve de sa profonde inhumanité et du danger qu'il représente. Autant on peut justifier devant l'opinion publique la construction d'un porte-avions, ou la fabrication des canons qui devront assurer la défense nationale, autant il est délicat de faire prendre la décision de produire des armes chimiques. On les présente toujours comme "défensives", en affirmant qu'on ne les utilisera pas en premier. Il faut donc recourir a des ruses compliquées, dont voici le plus bel exemple récent.
Vers 1979, les Américains qui avaient cessé depuis dix ans. de fabriquer des armes chimiques, dont ils possédaient alors des stocks considérables, voient le Viêt-Nam envahir le Cambodge, et l'URSS, l'Afghanistan. Ils réagirent en accusant les Soviétiques et leurs alliés d'utiliser subrepticement des gaz toxiques d'un genre nouveau, porteurs de neurotoxiques foudroyants, les mycotoxines. C'est ce qu'un livre, commandité par la CIA et signé d'un journaliste, Sterling Seagrave, nomma la "pluie jaune". La presse américaine, puis mondiale, fut bientôt arrosée de cette pluie-là. Les Nations unies s'émurent, demandèrent un rapport scientifique qui, en 1981, en déduisait qu'il était impossible de conclure quoi que ce soit. En mars 1982, le général Haig, Secrétaire d'Etat, présenta un rapport au Congrès qui donnait les "preuves" en sa possession, la principale pièce à conviction consistant en feuillages ramenés d'un village du Cambodge. Les Balayeurs du Golfe, qui balayaient le Golfe du Siam à cette époque-là, savaient très bien comment le Dr Amos Townsend, médecin lié à l'ambassade américaine de Bangkok, avait soudoyé deux membres américains de l'aide humanitaire pour qu'ils pénètrent au Cambodge et aillent se procurer à dos d'éléphant les éléments que devaient leur remettre le "service de santé" des bouchers khmers rouges lancés dans une violente guerre de propagande avec Hanoi. Les conditions de transport et de conservation rendaient ces échantillons sans valeur aux dires mêmes de ceux qui les transportèrent. Mais Haig multipliant partout les interventions, en fit une affaire mondiale. Les conclusions des laboratoires de l'armée américaine furent vivement contestées et des scientifiques indépendants se penchèrent alors sur la question des mycotoxines.
La presse occidentale redoublait d'accusation contre les Soviétiques. La "pluie jaune" s'infiltrait partout, jusque dans les pages des Temps Modernes. Au moment où cette controverse faisait rage (provenant du fait que les Américains étaient dans l'incapacité de fournir une preuve décisive du fait que les mycotoxines auraient une origine non naturelle), le président Reagan demanda le 8 février 1982 au Congrès l'autorisation de reprendre la production d'armes chimiques, face à la "menace soviétique", autorisation qui lui fut d'autant plus facilement accordée (avec 130 millions de dollars) qu'il s'agissait de fabriquer des armes de conception nouvelle, des gaz innervants très puissants, sous forme "binaire": deux récipients, contenant chacun un gaz théoriquement inoffensif, qui se mélangent au moment de l'emploi pour former ensemble le principe mortel. Une fois la décision prise, non sans de fortes réticences au Congrès, la controverse s'éteignit doucement et la communauté scientifique s'est depuis tranquillement convaincue que la "pluie jaune" consistait en excréments d'abeilles sur lesquels s'était développé un micro-champignon toxique, fusarium nivale, et que tout cela était parfaitement naturel. La preuve définitive que la "pluie jaune" était un mythe répondant à un besoin passager, qu'il était entièrement fabriqué et manipulé par la CIA, se trouve dans le fait qu'il n'a pas ressurgi depuis et que personne n'a songé à le coller aux chausses du nouveau Satan, Saddam Hussein.
Pendant la deuxième guerre mondiale, les gaz ont été assez rarement utilisés: les Italiens en Ethiopie, les Japonais en Mandchourie, mais dans l'ensemble la peur des représailles a joué. Les Alliés trouvèrent en Allemagne 30.000 tonnes de tabun, un neurotoxique nouveau, que Hitler a renoncé à utiliser. On a retrouvé dans les papiers de Winston Churchill une instruction secrète du 6 juillet 1944 adressée à l'état-major: "C'est peut-être dans quelques semaines ou même quelques mois que je vous demanderai d'inonder l'Allemagne de gaz toxiques, et si nous le faisons, faisons-le à cent pour cent. En attendant, je veux que cette affaire soit étudiée de sang froid par des gens raisonnables et non par cette sorte de défaitistes en uniforme qui passent leur temps à chanter des psaumes..." Voilà pour la guerre du Droit contre la Barbarie.
Depuis la deuxième guerre mondiale, en dépit des préparatifs intenses et des stocks énormes accumulés par les Soviétiques, les Américains, les Français et d'autres, on n'a pratiquement pas utilisé les gaz toxiques, mais seulement des gaz qui ne deviennent toxiques qu'à haute concentration dans des endroits clos, comme les gaz CS, lacrymogènes, en Algérie et au Viêt-Nam. Des milliers d'hommes en sont morts.
Mais le seul Etat qui ait fait un usage ponctuel mais récurrent des gaz de combat, essentiellement l'ypérite, ou gaz moutarde, a été l'Irak. D'abord, au cours de la guerre contre l'Iran. Dès 1984-85, les Irakiens, dont les forces mécanisées reculent sous la pression de l'infanterie iranienne, recourent au gaz pour stopper les offensives adverses qui commencent à déferler en territoire irakien, dans les marais du Shatt et Arab. La presse traite ces informations avec des pincettes, comme s'il s'agissait d'un nouveau truc de la propagande khomeyniste. Le 23 mai 1985, l'ambassade d'Iran paie dans Le Monde un pathétique placard publicitaire: "Toute personne qui pour des raisons strictement humanitaires serait en mesure de communiquer des informations pouvant contribuer à lutter contre les effets des gaz toxiques et des armes chimiques est priée de prendre contact avec l'ambassade... Toute idée, toute mesure, toute contribution d'ordre scientifique ou d'ordre moral et humanitaire susceptible d'améliorer le sort des personnes atteintes... seront bienvenues." Certains gestes suivront, et quelques victimes des gaz seront même traitées en France. Mais la communauté internationale se tait. Personne ne songe à envoyer des masques à gaz.
Forts de cette impunité, les Irakiens ont continué. Le 22 mars 1988, l'aviation irakienne gaze six villages kurdes en Iran. C'est ce que Le Monde évoque diplomatiquement en disant que "le risque de l'emploi anarchique des armes chimiques est de plus en plus répandu"; mais il ne parle pas de "l'emploi anarchique" des Mirage F1. On note seulement que les Irakiens ont complété leur technique de production "en acquérant certaines technologies de complément auprès de sociétés privées en Allemagne Fédérale, aux Etats-Unis, en Italie et en Grande-Bretagne". Les Nations unies s'émeuvent et l'opinion internationale se gratte la tête. Au cours de l'année 1988, les rapports de l'ONU, d'Amnesty International et d'autres se multiplient. Halabja est rayé de la carte en mars. Néanmoins, les Nations unies ne condamnent pas Baghdad. Au Conseil de Sécurité, on est attentif au fait que les Iraniens et les Irakiens vont entamer des pourparlers et que l'on ne peut pas pratiquer une "asymétrie défavorable à l'Irak". Si l'Irak a ainsi pu continuer à utiliser cette arme interdite (Baghdad a signé la Convention de Genève en 1925) sans jamais avoir été condamné dans aucune instance internationale, c'est que l'Occident, toujours soucieux de le soutenir dans sa guerre contre l'Iran, s'y est fermement refusé. Les Israéliens n'ont rien dit non plus à ce moment-là. Il y a donc eu complicité.
L'horreur devient encore plus visible en septembre 1988 quand des milliers de Kurdes se réfugient en Turquie. Des journalistes parviennent à la frontière: "Des centaines de villages ont été détruits au napalm, des familles entières massacrées et la zone littéralement aspergée de gaz chimiques", écrit Renaud Fessaguet (Le Monde, 13 septembre 1988). Le Sénat américain condamne cette "grave violation des lois internationales". M. Shultz annonce qu'en "cas de récidive", les relations entre Washington et Baghdad en seraient "affectées". Et puis tout retombe. La Turquie refuse l'envoi d'une mission d'enquête internationale. Cinq des six pays membres du Conseil de Coopération du Golfe apportent leur soutien à Baghdad, où l'on s'interroge sur les raisons de la colère verbale américaine alors que les gazages précédents n'avaient provoqué que le silence des Etats-Unis.
Il y a effectivement quelque chose que les Irakiens ne comprennent pas. C'est qu'à l'instant ou se termine la guerre entre eux et les Iraniens, ils ne valent plus un clou et on peut les jeter à la poubelle. Leur rôle historique de mercenaires de l'Occident est terminé. Les Irakiens ont eu 300.000 morts qui ne comptent plus puisqu'ils ne semblent plus décidés à continuer à alimenter les charniers. Du coup, la force militaire qu'ils ont accumulé pour saigner l'Iran doit être démantelée car Israel, qui l'a acceptée dans l'espoir que l'Iran et l'Irak étaient partis pour une guerre de cent ans qui les épuiseraient l'un et l'autre totalement, ne veut pas que subsiste, au terme de ces affrontements, une véritable force militaire arabe. L'Etat d'Israel a eu pour doctrine constante l'affaiblissement et la division des pays arabes. En cela, les Etats-Unis reprennent la politique d'Israel.
Dès lors, et après que les Irakiens aient cessé d'employer les gaz, la campagne contre l'Irak va commencer à se développer. Les Israéliens poussent à la roue. On va parler de plus en plus de l'arme chimique comme du "nucléaire du pauvre", bien que ces deux armes n'aient évidemment rien à voir, les gaz étant toujours d'un emploi difficile, très limité dans le temps et l'espace. Dans plusieurs cas, les attaques chimiques n'ont pas très bien réussi et les Iraniens ont réussi à sauver presque toutes les victimes civiles. Les Irakiens, chacun le sait, doivent "délivrer" leurs munitions chimiques par avion ou par hélicoptère. Ils ont aussi des obus de canon. Néanmoins, cette idée de "nucléaire du pauvre" va faire son chemin: en dehors de toute réalité pratique, elle introduisait la notion d'un équilibre de la terreur entre Israel, doté lui du "nucléaire du riche", de belles et bonnes bombes H, et les pouilleux des bords du Tigre, avec leurs bonbonnes de gaz moutarde, une invention remontant à 1917. Aussi idéologique soit-elle, cette idée de "nucléaire du pauvre" a manifestement joué un rôle important dans la décision de détruire l'Irak. Dès les premiers jours, les Américains se sont d'ailleurs vanté d'avoir détruit toutes les installations "chimiques" du pays, y compris une usine de lait en poudre, qualifiée par le Pentagone de particulièrement dangereuse.
Pendant ce temps-là, les Américains s'étaient lancé dans la fabrication à grande échelle des armes binaires. Le Congrès avait voté des sommes très importantes mais à la condition que les alliés de l'OTAN ne fassent pas d'objection. Il a donc fallu leur forcer la main (Le Monde du 24 mai 1986: "Les alliés de l'OTAN ont approuvé du bout des lèvres la modernisation des armes chimiques"). Pendant que, de son côté, le gouvernement Chirac prenait le plus discrètement possible l'initiative de lancer la France à son tour dans la production des armes binaires, les Soviétiques prenaient tout le monde de court en déclarant qu'ils décidaient unilatéralement de mettre fin à la production d'armes chimiques et d'entamer la destruction de leurs stocks.
Depuis des années, les négociations piétinaient entre Américains et Soviétiques, principalement parce que le Pentagone n'était pas du tout disposé à se dessaisir de cet armement. Le geste des Soviétiques allait le prouver. Il allait aussi permettre à Mitterrand de se livrer à l'un de ses habituels tours d'illusionniste. En janvier 1989, il convoquait une vaste conférence internationale sur l'interdiction des armes chimiques. Cent vingt-quatre pays ont signé une déclaration, qui n'est pas un traité et qui donc ne les engage pas réellement. Cette déclaration, purement morale et politique, ne remplace pas le traité de Genève de 1925, dont beaucoup de puissances, comme les USA, la France et d'autres, se sont affranchies en se réservant le droit d'user des armes chimiques en guise de représailles. Mais ce qu'il importe de souligner, c'est que les Irakiens étaient là, goguenards, affirmant même qu'ils "n'exporteraient pas leur savoir-faire" dans ce domaine. Pas un mot désobligeant n'a été prononcé à leur encontre. Pas une allusion dans les propos d'autosatisfaction de Mitterrand. Seuls, les Iraniens ont vainement protesté contre cette hypocrisie et les Kurdes ont été proprement fichus à la porte.
C'est ainsi que les attaques massives par les gaz, menées par les Irakiens, ont été tranquillement entérinées par une communauté internationale qui a trouvé ça très bien tant que les victimes étaient iraniennes ou kurdes.
La guerre chimique ne marche bien que sur des populations civiles impréparées. Dans le cas présent, et sur le front militaire, les Irakiens; qui s'en serviront peut-être, n'en retireraient certainement aucun avantage décisif et rien ne permet de dire que les Occidentaux n'en useraient pas à leur tour. A la télévision. le général Saulnier, ancien chef d'état-major, l'a préconisé et les journalistes américains ne semblent pas avoir pensé à poser la question aux chefs militaires qui les cornaquent.
On aura compris que l'arme chimique est surtout utile comme menace et comme pression psychologique. En l'occurrence, ce sont surtout les dirigeants israéliens qui ont su en faire bon usage. La terreur dans laquelle ils ont obligé leur propre population à vivre est une affaire qu'ils ont jugée comme rentable politiquement et financièrement (les Allemands en savent quelque chose qui ont dû payer en Patriots et en dollars). Comme la crédibilité d'une attaque par des Scud à tête chimique diminue d'elle-même chaque jour, le chef de l'aviation israélienne évoque ce matin l'éventualité encore beaucoup plus improbable pourtant, d'un avion irakien qui parviendrait à franchir la défense aérienne pour jeter ses containers sur Israel. La manoeuvre s'effiloche et sombre dans le grotesque.
Enfin, on ne peut pas exclure du champ
de la réflexion le fait que cette "menace" chimique,
pour ne pas dire chimérique, pourrait servir à justifier
le recours à l'arme nucléaire contre l'Irak. Il
faut savoir- c'est un fait- qu'on en parle dans les états-majors
et que cette option fait dorénavant partie des possibilités
envisagées par des gens "raisonnables et de sang froid".
Une guerre, personne ne sait d'avance comment elle va tourner.
On sait comment elle commence, personne ne sait comment elle se
termine.