Les mythes fondateurs de la politique israélienne
Par Roger Garaudy
III - L'utilisation politique du mythe
1. Le lobby aux États-Unis.
<< Le Premier ministre d'Israël a beaucoup plus d'influence sur la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient qu'il n'en a dans son propre pays. >>
Source : Paul Findley, "They dare to speak out", p. 92.
Comment de tels mythes ont-ils pu susciter des croyances difficilement déracinables chez des millions de gens de bonne foi ?
- Par la création de tout puissants "lobbies" capables d'infléchir l'action des politiques et de conditionner les opinions publiques. Les modes d'action sont adaptés selon les pays.
Aux États-Unis, où vivent 6 millions de Juifs, le "vote juif" peut être déterminant, car la majorité électorale (en raison du nombre élevé des abstentions et de l'absence de projets globaux différents entre les 2 partis) dépend de peu de chose, et la victoire peut être emportée avec peu d'écart.
En outre, la volatilité de l'opinion qui dépend pour une large part du "look" du candidat ou de l'habileté de ses prestations télévisées, est fonction des budgets de ses comités et des possibilités de son "marketing" politique. <<En 1988, les élections américaines aux postes de membres du Sénat exigent un budget publicitaire de 500 millions de dollars >>
Source : Alain Cotta. "Le capitalisme dans tous ses états". Ed. Fayard. 1991. p. 158.
Le lobby le plus puissant officiellement accrédité au Capitole est le AIPAC ("American Israel Public Affairs Commitee")
La puissance des sionistes aux États-Unis était telle déjà en 1942 qu'à l'Hôtel Biltmore, à New York, une Convention maximaliste décide qu'il faut passer du "Foyer juif en Palestine" (promis par Balfour : la colonisation lente par achats de terre, sous protectorat britannique ou américain), à la création d'un État juif souverain.
La duplicité qui caractérise toute l'histoire du sionisme, s'exprime dans les "interprétations" de ce qui fut l'aboutissement des efforts de Herzl : la "Déclaration Balfour" (en 1917). La formule de "foyer national juif" est reprise du Congrès de Bâle. Lord Rothschild avait préparé un projet de déclaration préconisant "le principe national du peuple juif". La déclaration finale de Balfour ne parle plus de toute la Palestine, mais seulement de "l'établissement en Palestine d'un Foyer national pour le peuple juif". En fait tout le monde dit "foyer" comme s'il s'agissait d'un centre spirituel et culturel, et pense, en réalité : État. Comme Herzl lui-même. Lloyd George écrit dans son livre : The Truth about the Peace treaties, (Ed. Gollancz, 1938, vol. 2 p. 1138-39) : << Il ne saurait y avoir de doute sur ce que les membres du Cabinet avaient à l'époque en tête... La Palestine deviendrait un État indépendant. >> Il est significatif que le Général Smuts, membre du Cabinet de guerre, déclarait à Johannesburg, le 3 novembre 1915 : << Au cours des générations à venir, vous allez voir se lever là-bas (en Palestine) une fois de plus un grand État Juif. >>
Dès le 26 janvier 1919 Lord Curzon écrivait : << Pendant que Weizmann vous dit quelque chose, et que vous pensez "foyer national juif", il a en vue quelque chose de tout à fait différent. Il envisage un État juif, et une population arabe soumise, gouvernée par les juifs. Il cherche à réaliser cela derrière l'écran et la protection de la garantie britannique. >>
Weizmann avait clairement expliqué au gouvernement britannique que l'objectif du sionisme était de créer un "État juif" (avec quatre ou cinq millions de juifs). Lloyd George et Balfour lui donnèrent l'assurance << qu'en usant du terme "foyer national", dans la Déclaration Balfour, nous entendions bien par là un État juif >>.
Le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame à Tel-Aviv l'indépendance : <<L'État juif en Palestine s'appellera : Israël >>.
Malgré la divergence entre ceux qui, comme Ben Gourion, considéraient comme un devoir pour chaque Juif dans le monde de venir vivre dans cet État, et ceux qui pensaient que l'action des Juifs aux États-Unis était plus importante, dans l'intérêt même d'Israël, cette dernière tendance l'emporta : sur 35.000 Américains ou Canadiens qui immigrèrent en Israël, 5.400 seulement s'y fixèrent.
Source : Melvin I. Wrofsky : "We are one ! American jewry and Israël. New York, 1978, Ed. Ander Press - Doubleday, p. 265 - 266.
L'État d'Israël fut admis aux Nations Unies grâce aux pressions éhontées du lobby.
Eisenhower ne voulait pas s'aliéner les pays pétroliers arabes : << Une prodigieuse source de puissance stratégique et l'une des plus grandes richesses de l'histoire du monde. >> disait-il.
Source : Bick, "Ethnic linkage and Foreign policy". p. 81.
Truman balaya ses scrupules pour des raisons électorales, et il en fut ainsi de ses successeurs.
Sur la puissance du lobby sioniste et du "vote juif", le Président Truman lui-même avait, devant un groupe de diplomates, déclaré en 1946 : << Je regrette Messieurs, mais je dois répondre à des centaines de milliers de gens qui attendent le succès du sionisme. Je n'ai pas des milliers d'Arabes parmi mes électeurs. >>
Source : Willian Eddy, F.D. Roosevelt and Ibn Saoud N.Y. "American friends of the Middle East", 1954, p. 31.
L'ancien Premier ministre anglais Clement Atlee apporte ce témoignage : <<La politique des États-Unis en Palestine était modelée par le vote juif et par les subventions de plusieurs grandes firmes juives. >>
Source : Clement Atlee. "A Prime Minister Remember" Ed. Heinemann. Londres 1961 p. 181.
Eisenhover avait, en accord avec les soviétiques, stoppé en 1956 l'agression israélienne (appuyée par les dirigeants anglais et français) contre le canal de Suez.
Le Sénateur J.F. Kennedy n'avait, en cette affaire, montré aucun enthousiasme.
En 1958, la "Conférence des Présidents" des associations juives charge son Président Klutznik, de contacter Kennedy, candidat possible. Il lui déclara crûment : << Si vous dites ce que vous devez dire, vous pouvez compter sur moi. Sinon je ne serai pas le seul à vous tourner le dos >>.
Ce qu'il devait dire, Klutznik le lui résuma : l'attitude d'Eisenhower dans l'affaire de Suez était mauvaise alors qu'en 48 Truman était dans la bonne voie... Kennedy suivit ce "conseil" en 1960, lorsqu'il fut désigné par la Convention démocrate comme candidat. Après ses déclarations à New-York, devant des personnalités juives, il reçut 500.000 dollars pour sa campagne, Klutznik comme conseiller, et 80 % du vote juif.
Source : Melvin I. Wrofsky, op. cit., p. 265-6 et 271 à 80.
Lors de sa première rencontre avec Ben Gourion, à l'hôtel Waldorf Astoria de New York, au printemps de 1961, John F. Kennedy lui dit : << Je sais que j'ai été élu grâce aux votes des juifs américains. Je leur dois mon élection. Dites-moi ce que je dois faire pour le peuple juif. >>
Source : Edward Tivnan, "The lobby". p. 56 (citant le biographe de Ben Gourion, Michel Bar Zohar)
Après Kennedy, Lyndon Johnson alla plus loin encore. Un diplomate israélien écrivait : << Nous avons perdu un grand ami. Mais nous en avons trouvé un meilleur... Johnson est le meilleur des amis que l'État juif ait eu à la Maison-Blanche >>.
Source : I.L. Kenan. "Israël's defense line", Buffalo. Prometheus book. 1981. p. 66-67.
Johnson appuya en effet puissamment la "guerre des Six jours" en 1967. Désormais 99% des juifs américains défendirent le sionisme israélien. << Être juif aujourd'hui signifie : être lié à Israël. >>
Source : Schlomo Avineri : "The Making of Modern Sionism". N.Y. Basis Book, 1981, p. 219)
La résolution 242 des Nations Unies, en novembre 1967, exigeant l'évacuation des territoires occupés pendant la guerre, De Gaulle, après cette agression, prononça l'embargo sur les armes à destination d'Israël. Le Parlement américain suivit. Mais Johnson, en décembre, le fit lever et, sous la pression de l'A.I.P.A.C., livra les avions Phantom commandés par Israël.
Source : Bick, op. cit. p. 65 et 66.
En conséquence de quoi, Israël ne critiqua pas la guerre au Viêt-Nam.
Source : Abba Eban. Autobiographie. p. 460.
Lorsqu'en 1979, Golda Meir vint aux E.U., Nixon la compara à la "Deborah biblique" et la couvrit d'éloges sur la prospérité (boom) d'Israël.
Source : Steven L. S. Spiegel : "The other arab-israeli conflict" University of Chicago Press. 1985, p. 185.
Le "Plan Rogers" reprenant l'essentiel de la résolution 262 de l'O.N.U., fut rejeté par Golda Meir.
Source : Kenan. op. cit. p. 239.
Nixon livra à Israël 45 Phantoms de plus, et rajouta 80 bombardiers Skyhawk.
Nasser mourut le 8 septembre 1970 et Sadate proposa la paix avec Israël. Moshé Dayan, ministre de la Défense, refusa, malgré le ministre des Affaires étrangères, Abba Eban.
Sadate, le 6 octobre 1973, lança alors l'offensive qui reçut le nom de guerre du Yom Kippour et détruisit la réputation de Madame Golda Meir qui dut démissionner le 10 avril 1974, ainsi que Moshé Dayan.
Néanmoins, le lobby juif du Capitole remporta à Washington un grand succès pour le réarmement accéléré d'Israël : 2 milliards de dollars, sous prétexte de combattre un lobby arabe concurrent.
Source : Neff, "Warriors of Jerusalem", p. 217.
L'argent des banques juives de Wall Street s'ajouta à l'aide gouvernementale.
Source : Bick. op. cit. p. 65. et Abba Eban. op. cit. p. 460.
Sur les 21 personnes qui ont versé plus de 100.000 dollars pour le Sénateur Hubert Humphrey, 15 étaient juives, aux premiers rangs desquelles les maîtres de la "mafia juive d'Hollywood" comme Lew Wasserman. D'une manière générale ils apportaient plus de 30% des fonds électoraux du Parti Démocrate.
Source : Stephen D. Isaacs. "Jews and American politics". N.Y. Ed. Doubleday. 1974. chapitre 8.
L'A.I.P.A.C se mobilisa de nouveau et obtint en trois semaines, le 21 mai 1975, la signature de 76 sénateurs demandant au Président Ford d'appuyer comme eux Israël.
Source : Texte intégral dans Shechan. "Arabis Israelis, and Kissinger". Reader's digest press, p. l75.
La voie de Jimmy Carter était tracée : à la Synagogue d'Elisabeth, dans le New Jersey, revêtu de la toge de velours bleu, il proclama :
<< J'honore le même Dieu que vous. Nous (les baptistes) étudions la même Bible que vous. >> Et il conclut : << La survie d'Israël ne relève pas de la politique. C'est un devoir moral. >>
Source : "Time" du 21 juin 1976.
C'était l'époque où Beghin et les partis religieux avaient, en Israël, enlevé le pouvoir aux travaillistes : << Beghin se considérait plus comme juif que comme israélien >>, écrit son biographe.
Source : Silver, "Beghin : The haunted prophet", p. 164.
En novembre 1976, Nahum Goldmann, Président du Congrès juif mondial, vint à Washington voir le Président, et ses conseillers, Vance et Brzezinski. Il donna à l'administration Carter ce conseil inattendu : << briser le lobby sioniste aux États-Unis. >>
Source : "Stern". New York. 24 avril 1978.
Goldmann avait consacré sa vie au sionisme et joué un rôle de premier plan dans le "lobby" depuis l'époque Truman, et il disait aujourd'hui, que sa propre création, la Conférence des Présidents, était une "force destructive" et "un obstacle majeur" à la paix au Moyen-Orient.
Beghin était au pouvoir et Goldmann était décidé à miner sa politique, fût-ce en détruisant son propre groupe de pression.
Six ans plus tard, Cyrus Vance, l'un des interlocuteurs de cette rencontre, confirme les propos de Goldmann : << Goldmann nous a suggéré de briser le lobby, mais le Président et le Secrétaire d'État répondirent qu'ils n'en avaient pas le pouvoir, et que d'ailleurs cela aurait pu ouvrir la porte à l'antisémitisme. >>
Source : Interview de Cyrus Vance à Edward Tivnan : "The lobby". Ed. Simon and Schuster.1987 p. 123.
Beghin, partageant le pouvoir avec les travaillistes, désigna Moshé Dayan comme Ministre des Affaires étrangères à la place de Shimon Peres.Le Président de la Conférence des Présidents juifs aux États-Unis, Schindler, fit accepter ce tournant en faveur des extrémistes et souligna le pragmatisme de Dayan. Beghin, pour un temps, ne se soucia guère des sionistes américains, qu'il considérait comme les soutiens des travaillistes.
Mais les hommes d'affaires américains constatant l'influence des rabbins sur Beghin et surtout l'attachement de celui-ci à la "libre entreprise" (contrairement aux interventions étatiques des travaillistes), saluèrent les accords de Camp David (septembre 1978). Sadate, faisant une paix séparée avec Israël, ne touchait pas à la Cisjordanie (Judée et Samarie, terres "bibliques" selon Beghin) et ne retenait que le Sinaï qui, pour Beghin, n'était pas "terre biblique".
Source : Stephan D. Isaacs : "Jews and American policy." Doubleday, 1974, p. 122.
En 1976, Carter avait recueilli 68% du vote juif ; en 1980 il n'en obtint que 45%, ayant, dans l'intervalle, vendu des avions F 15 à l'Égypte et des "Awacs" à l'Arabie Saoudite, en assurant pourtant que cela ne servirait jamais contre Israël puisque l'armée américaine en contrôlait et en dirigeait toutes les données au sol.
Il fut néanmoins battu par Reagan en 1980, qui, au contraire, accorda 600 millions de dollars de crédits militaires pour les 2 années suivantes.
Beghin assuré, après Camp David, de n'être pas attaqué à revers par l'Égypte, et rassuré par le fait que les Awacs vendus à l'Arabie Saoudite étaient entièrement sous contrôle américain, put montrer aux Américains son pouvoir pour une guerre préventive en procédant (comme les Japonais à Pearl Harbour et les Israéliens pour l'aviation égyptienne lors de la guerre des Six jours) à une destruction, sans déclaration de guerre, de la centrale nucléaire irakienne d'Ozirak, construite par les Français. Beghin invoquant toujours le même mythe sacré :
<< Il n'y aura jamais plus un autre Holocauste. >>
Source : "Washington Post". 10 juin 1981.
Encouragé par la faiblesse de la protestation américaine craignant une aggravation de la situation au Moyen-Orient, Beghin, un mois plus tard, le 17 juillet 1981, bombardait l'Ouest de Beyrouth pour y détruire, disait-il, des bases de l'O.L.P.
Reagan annonça alors le projet de vendre pour 8 milliards et demi d'Awacs à l'Arabie Saoudite, et d'autres missiles, toujours dans des conditions qui ne menaçaient en rien Israël car le contrôle américain était total.
Si bien qu'une majorité au Sénat accepta cette bonne affaire économique et ce renforcement de l'emprise américaine dans le Golfe. (Les Saoudiens s'étaient engagés à ne survoler ni la Syrie ni la Jordanie, et donc pas Israël.)
Source : Facts and files. 20 septembre 1981, p. 705.
Beghin, toujours possédé par la vision du "grand Israël" de la légende biblique, poursuivit l'implantation de colonies israéliennes en Cisjordanie (commencée par les travaillistes) que Carter avait déclarées "illégales" et contraires aux résolutions 242 et 338 des Nations Unies. Mais Reagan voyait en Israël un moyen de bloquer les visées de l'Union Soviétique sur les pétroles du Golfe. En novembre 1981, Ariel Sharon, Ministre de la guerre de Beghin, rencontra son homologue américain Caspar Weinberger, et élabora avec lui un plan de "coopération stratégique" pour dissuader toute menace soviétique dans la région.
Source : "N.Y. Times", 1er décembre 1981.
Le 14 décembre, Beghin annexe le Golan. Reagan proteste contre cette nouvelle violation de la résolution 242. Beghin s'insurge : << Sommes-nous une république bananière ? Un État vassal du vôtre ? >>
Source : Steven Emerson, "Dutton of Arabia" in "New Republic" du 16 juin 1982.
L'année suivante Beghin envahissait le Liban. Le général Haig, dirigeant le département de la guerre, donne le feu vert à cette invasion destinée à imposer un gouvernement chrétien à Beyrouth.
Source : Ze'ev Shiff et Ehud ya'ari : "Israël's Lebanon War". N.Y., Simon and Schuster, 1984.
Peu d'Américains critiquèrent cette invasion comme peu d'Israéliens avaient critiqué celle du Viêt-Nam. Mais les massacres de Sabra et de Chatila, sous les yeux de Sharon et d'Eytan, et avec leur complicité, et les images qui en furent données à la télévision, obligeaient le lobby juif à rompre le silence.
Le Vice-Président au congrès juif mondial, Hertzberg, et bon nombre de rabbins, critiquèrent Beghin en octobre 1982. Beghin reprocha au rabbin Schindler, qui avait fait cette critique à la télévision, d'être << plus américain que juif >> et l'un de ses adjoints le dénonça comme << traître >>.
Source : Michael Kremer : "American Jews and Israel. The schism", N.Y., 18 octobre 1982.
Un porte-parole de A.I.P.A.C. expliqua la stratégie de ceux qui, comme lui, approuvaient l'invasion :
<< Nous voulons renforcer notre soutien d'Israël vers la droite - avec les gens qui ne se soucient pas de ce qui se passe sur la "west bank" mais qui visent l'Union Soviétique. >>
Source : Interview recueillie par Tivnan (op. cit.) p. 181.
A cette occasion les chrétiens sionistes soutinrent l'agression israélienne et leur chef Jerry Falwell, que Beghin appelait "l'homme qui représente 60 millions de chrétiens américains" dans un pays où il n'y a que 6 millions de juifs reçut la plus haute distinction sioniste : le prix Jabotinski pour services rendus à Israël, plus 100 millions de dollars de l'État israélien et 140 millions de dollars de la donation Swaggert.
Source : "Time" "Power, glory - politics" ou T.V. 17 février 1986.
La puissance financière et, par conséquent, politique, dans un monde où tout s'achète et se vend, devint de plus en plus déterminante.
Depuis 1948 les États-Unis ont fourni à Israël 28 milliards d'aide économique et militaire.
Source : Time Magazine de juin 1994.* Confortés par le flux financier qui, du dehors, déferlait sur Israël :
1 - Par les "réparations" allemandes et autrichiennes ;
2 - Par les libéralités inconditionnelles des États-Unis ;
3 - Par les versements de la "Diaspora";
les dirigeants israéliens pouvaient concevoir, en politique extérieure, les visées les plus ambitieuses d'un "grand Israël".Un témoignage précis nous en est fourni par un article de la revue "Kivounim" (Orientations) publié à Jérusalem par "L'Organisation sioniste mondiale" sur "les plans stratégiques d'Israël pour les années 80" :
2. Le lobby en France
" En tant que corps centralisé, l'Égypte est déjà un cadavre, surtout si l'on tient compte de l'affrontement de plus en plus dur entre musulmans et chrétiens. Sa division en provinces géographiques distinctes doit être notre objectif politique pour les années 1990, sur le front occidental.
Une fois l'Égypte ainsi disloquée et privée de pouvoir central, des pays comme la Libye, le Soudan, et d'autres plus éloignés, connaîtront la même dissolution. La formation d'un État copte en Haute-Égypte, et celle de petites entités régionales de faible importance, est la clef d'un développement historique actuellement retardé par l'accord de paix, mais inéluctable à long terme.
En dépit des apparences, le front Ouest présente moins de problèmes que celui de l'Est. La partition du Liban en cinq provinces... préfigure ce qui se passera dans l'ensemble du monde arabe. L'éclatement de la Syrie et de l'Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces États.
Les structures ethniques de la Syrie l'exposent à un démantèlement qui pourrait aboutir à la création d'un État chi'ite le long de la côte, d'un État sunnite dans la région d'Alep, d'un autre à Damas, et d'une entité druze qui pourrait souhaiter constituer son propre État - peut-être sur notre Golan - en tout cas avec l'Houran et le nord de la Jordanie... Un tel État serait, à long terme, une garantie de paix et de sécurité pour la région. C'est un objectif qui est déjà à notre portée.
Riche en pétrole, et en proie à des luttes intestines, l'Irak est dans la ligne de mire israélienne. Sa dissolution serait, pour nous, plus importante que celle de la Syrie, car c'est lui qui représente, à court terme, la plus sérieuse menace pour Israël. "
Source : "Kivounim" Jérusalem, n° 14, n° de février 1982. Pages 49 à 59.
(Le texte intégral, dans son original hébreu, est reproduit dans le livre: "Palestine, terre des messages divins", de Roger Garaudy. Ed. Albatros. Paris 1986, p. 377 à 387, et dans sa traduction française à partir de la page 315.)
Pour la réalisation de ce vaste programme, les dirigeants israéliens disposaient d'une aide américaine sans restriction. Sur les 507 avions dont ils disposaient à la veille de l'invasion du Liban, 457 venaient des États-Unis grâce aux dons et prêts consentis par Washington. Le lobby américain se chargeait d'obtenir les moyens nécessaires, fût-ce, sous la pression du "lobby" sioniste, contre les intérêts nationaux.
Lorsque les objectifs du plan Kivounim étaient trop éloignés, et l'affrontement trop risqué, le lobby israélien réussissait à faire réaliser l'opération par les États-Unis. La guerre contre l'Irak en est un exemple saisissant.
<< Deux puissants groupes de pression poussent les États-Unis au déclenchement du conflit.
1 - Le "lobby juif" parce que l'élimination de Sadam Hussein écarterait la menace du pays arabe le plus puissant... Les Juifs américains jouent dans le système médiatique d'outre Atlantique un rôle essentiel. Le compromis permanent entre le Président et le Congrès amène la Maison Blanche à tenir le plus grand compte de leurs instances.
2 - Le "lobby des affaires"... en est venu à penser que la guerre pouvait relancer l'économie. La Seconde guerre mondiale, et les énormes commandes qu'elle a valu aux États-Unis, n'a-t-elle pas mis fin à la crise de 1929 dont ils n'étaient vraiment jamais sortis ? La guerre de Corée n'a-t-elle pas provoqué un nouveau boom ?
Bienheureuse guerre qui ramènerait la prospérité en Amérique... >>
Source : Alain Peyrefitte : le Figaro du 5 novembre 1990.
<< Il est difficile de surestimer l'influence politique de l'American Israeli Public Affairs Committee (A.I.P.A.C.)... disposant d'un budget qui a quadruplé de 1982 à 1988 (1.600.000 dollars en 1982 ; 6.900.000 dollars en 1988)>>
Source : "Wall Street Journal" du 24 juin 1987.
Les dirigeants sionistes ne cachaient pas ce rôle de leur lobby. Ben Gourion déclarait clairement : << Quand un Juif, en Amérique ou en Afrique du Sud, parle à ses compagnons juifs de "notre" gouvernement, il entend le gouvernement d'Israël. >>
Source : "Rebirth and Destiny of Israël", 1954, p. 489.
Au 23ème Congrès de l'organisation sioniste mondiale il précise à propos des devoirs d'un Juif à l'étranger, que : << l'obligation collective de toutes les organisations sionistes de diverses nations d'aider l'État juif en toute circonstance est inconditionnelle, même si une telle attitude entre en contradiction avec les autorités de leurs nations respectives. >>
Source : Ben Gourion : "Tasks and character of a modern sionist", "Jerusalem Post" du 17 août 1952 et "Jewish telegraphic agency" du 8 août 1951[1] .
Cette confusion du judaïsme comme religion (respectable comme toute autre) avec le sionisme politique comportant allégeance inconditionnelle à l'État d'Israël se substituant au Dieu d'Israël, ne saurait en effet que nourrir l'antisémitisme.
Le Département d'État fut contraint de réagir. Dans une lettre adressée au "Conseil américain pour le judaïsme", rendue publique par celui-ci le 7 mai 1964, le Secrétaire d'État Talbot, se référant aux principes mêmes de la Constitution américaine, à l'égard desquels les exigences des dirigeants sionistes constituaient un défi, rappelait que son pays << reconnaît l'État d'Israël en temps qu'État souverain, et la citoyenneté de l'État d'Israël. Il ne reconnaît aucune autre souveraineté ou citoyenneté à cet égard. Il ne reconnaît pas de relations politico-légales fondées sur une identification religieuse de citoyens américains. Il ne fait aucune discrimination entre les citoyens américains en ce qui concerne leur religion. En conséquence, il devrait être clair que le Département d'État ne considère pas le concept de "peuple juif" comme étant un concept de droit international. >>
Source : Cité par Georges Friedman dans "Fin du peuple juif", Gallimard 1956, Idées poche, p. 292.
Déclaration purement platonique d'ailleurs car cet évident rappel juridique ne fut suivi d'aucune mesure contre le lobby.
L'affaire Pollard en fournit un exemple.
En novembre 1985, un militant sioniste américain Jonathan Pollard, analyste à l'état-major de la marine, est arrêté alors qu'il transporte chez lui quelques documents secrets. Interrogé par le F.B.I., il reconnaît avoir reçu 50.000 dollars depuis le début 1984 pour transmettre ces documents à Israël.
<< L'affaire Pollard n'a pas surgi brusquement, à partir de rien. Elle s'inscrit dans le système actuel - de plus en plus malsain - des relations américano-israéliennes, caractérisées par une dépendance excessive qui favorise des attitudes imprudentes.
Cette situation a été créée en I981, lorsque l'Administration Reagan a donné à Israël ce qui a été interprété comme une "carte blanche" à son aventurisme militaire, sous prétexte d'autodéfense... Le premier résultat en a été l'invasion du Liban.
... Il était prévisible qu'une telle complaisance de Washington encourage l'arrogance de Jérusalem.. Il est bien connu que des liens d'étroite dépendance sécrètent du ressentiment et de l'agressivité... De la part d'Israël, ce ressentiment prend des formes inconsidérées, le raid sur Tunis en est une, il se pourrait que l'affaire Pollard en soit une autre. >>
Source : "Washington Post", 5 décembre 1985.
<< Depuis des décennies, les Juifs américains s'efforcent de convaincre l'opinion publique américaine que leur soutien inconditionnel à Israël ne porte pas atteinte à leur loyalisme à l'égard des États-Unis. Il semble maintenant qu'il sera difficile de leur faire confiance sur ce point, et ceux qui parlent de "double allégeance" vont trouver des oreilles complaisantes.>>
Source : "Haaretz", 1er décembre 1985.
Les exemples ne manquent pas où le lobby israélo-sioniste réussit à imposer aux États-Unis une attitude contraire aux intérêts américains mais utile pour la politique d'Israël.
En voici quelques exemples.
Le Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, le Sénateur Fullbright, décida de faire comparaître les principaux dirigeants sionistes devant un Comité qui mit à jour leurs activités souterraines. Il résumait les résultats de son enquête dans une interview "Face à la nation" à la C.B.S. du 7 octobre 1973 : << Les Israéliens contrôlent la politique du Congrès et du Sénat >>, et ajoutait : << Nos collègues du Sénat, environ 70 % d'entre eux, se déterminent plus sous la pression d'un lobby que sur leur propre vision de ce qu'ils considèrent comme des principes de liberté et de droit. >>
Aux élections suivantes, Fullbright perdit son siège de Sénateur.
Depuis l'enquête du Sénateur Fullbright, le "lobby" sioniste n'a cessé d'accroître son emprise sur la politique américaine. Dans son livre : "They dare to speak out" ("Ils ont osé parler") publié en 1985 par Lawrence Hill and Company, Paul Findley, qui fut, pendant vingt-deux ans, Député au Congrès des États-Unis, a décrit le fonctionnement actuel du "lobby" sioniste et sa puissance. Cette véritable "succursale du gouvernement israélien" contrôle le Congrès et le Sénat, la Présidence de la République, le "State department" et le Pentagone, de même que les "médiats", et exerce son influence dans les Universités comme dans les Églises.
Les preuves et les exemples abondent montrant comment les exigences des Israéliens passent avant les intérêts des États-Unis : le 3 octobre 1984, la Chambre des représentants, à une majorité de plus de 98%, abroge toute limitation aux échanges entre Israël et les États-Unis, malgré le rapport défavorable du Ministère du Commerce et de tous les syndicats (p. 31). Chaque année, quelles que soient les restrictions de tous les autres chapitres du budget, les crédits pour Israël sont augmentés. L'espionnage est tel que les dossiers les plus secrets sont aux mains du gouvernement israélien. Adlaï Stevenson (ancien candidat à la Présidence des États-Unis) écrit dans le ndeg. de l'hiver 75-76 de "Foreign Affairs" : << Pratiquement aucune décision concernant Israël ne peut être prise, ou même discutée, au niveau de l'Exécutif, sans être aussitôt connue du gouvernement israélien. >> (p. 126). Malgré le refus du Secrétaire d'État à la Défense, fondé sur la loi américaine, de livrer à Israël, en pleine agression au Liban, des bombes à fragmentation, arme dirigée contre les civils, les Israéliens l'obtiennent de Reagan et s'en servent à deux reprises à Beyrouth pour massacrer la population (p. 143).
En 1973, l'Amiral américain Thomas Moorer (chef d'état-major interarmes, témoigne : l'attaché militaire israélien à Washington, Mordecaï Gur (futur commandant en chef des forces israéliennes), demande aux États-Unis des avions armés d'un missile très sophistiqué (appelé : Maverick). L'Amiral Moorer rappelle qu'il a dit à Gur : << Je ne peux pas vous livrer ces avions. Nous n'en avons qu'une seule escadrille. Et nous avons juré devant le Congrès que nous en avions besoin. Gur m'a dit : Donnez-nous les avions. Quant au Congrès, je m'en charge. C'est ainsi, ajoute l'Amiral, que la seule escadrille équipée de Mavericks est allée à Israël. >> (p. 161).
Le 8 juin 1967, l'aviation et la marine de guerre israéliennes bombardent le navire américain "Liberty", équipé de détecteurs très sophistiqués, pour empêcher qu'il ne décèle leurs plans d'invasion au Golan. 34 marins sont tués et 171 blessés. Le navire est survolé pendant 6 heures, et bombardé pendant 70 minutes. Le gouvernement israélien s'excuse de cette "erreur" et l'affaire est classée. C'est seulement en 1980 que l'un des témoins oculaires, Ennes, officier de pont sur le "Liberty", peut rétablir la vérité, détruisant la version "officielle" de "l'erreur", entérinée par la "Commission d'enquête" de l'époque, présidée par l'Amiral Isaac Kid. Ennes prouve que l'attaque était délibérée et qu'il s'agissait d'un meurtre. L'Amiral Thomas L. Moorer, alors que le livre de Ennes était étouffé par les soins du "lobby" sioniste, explique pourquoi ce crime a été passé sous silence : << Le Président Johnson craignait les réactions de l'électorat juif...>> L'Amiral ajoute : << Le peuple américain deviendrait fou s'il savait ce qui se passe.>> (p. 179).
En 1980, Adlaï Stevenson ayant patronné un amendement demandant une réduction de 10% de l'aide militaire apportée à Israël pour exiger qu'il ne continue pas à installer des colonies dans les territoires occupés, rappelait que 43% de l'aide américaine allait à Israël (3 millions d'habitants), pour son armement, au détriment de 3 milliards d'habitants affamés du globe.
Adlaï Stevenson conclut ; << Le Premier Ministre d'Israël a beaucoup plus d'influence sur la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient qu'il n'en a dans son propre pays. >> (p. 92).
Tous les moyens sont bons pour le "lobby" sioniste : de la pression financière au chantage moral, du boycott des médiats et des éditeurs à la menace de mort.
Paul Findley conclut : << Quiconque critique la politique d'Israël doit s'attendre à de douloureuses et incessantes représailles, et même à la perte de ses moyens d'existence par les pressions du "lobby" israélien. Le Président en a peur. Le Congrès cède à toutes ses exigences. Les plus prestigieuses universités veillent, dans leurs programmes, à écarter tout ce qui s'oppose à lui : les géants des médiats et les chefs militaires cèdent à ses pressions. >> (p. 315).
Source : Hearings. Part 9. 23 mai 1963.
- Rien n'a changé à cette attitude depuis un demi-siècle. Le grand Rabbin de France Joseph Sitruk déclarait à Jérusalem au Premier Ministre israélien Itzhac Shamir ; << chaque Juif français est un représentant d'Israël... Soyez assuré que chaque Juif en France est un défenseur de ce que vous défendez.>>
Source : Radio israélienne du lundi 9 juillet 1990. Repris par "Le Monde" du 12 et du 13 juillet 1990 et par le quotidien de la Communauté juive de France : "Jour J", du jeudi 12 juillet 1990 où il ajoutait ; << Il n'y a pas dans mon esprit la moindre idée d'une double allégeance. >> On eût pu en effet s'y tromper!
<< Il existe en France un puissant lobby pro-israélien exerçant notamment son influence dans les milieux d'information. >>
(Général de Gaulle)
Source : Philippe Alexandre. "Le préjugé pro-israélien", "Le Parisien Libéré" du 29 février 1988.
En France, le Général de Gaulle a seul osé déclaré << qu'il existait en France un puissant lobby pro-israélien exerçant notamment son influence dans les milieux d'information . Cette affirmation, à l'époque, fit scandale. Elle contient pourtant une part de vérité qui est toujours d'actualité.>>
Source : Philippe Alexandre. "Le préjugé pro-israélien", "Le Parisien Libéré" du 29 février 1988.
Depuis lors il n'est aucun candidat à la Présidence de la République française, à quelque parti qu'il appartienne, de Michel Rocard à Jacques Chirac, en passant par Mitterand, qui ne soit allé en Israël pour en obtenir l'investiture médiatique.
La puissance médiatique du lobby, dont le centre dirigeant, aujourd'hui constitué par la "L.I.C.R.A." (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), est telle qu'elle peut manipuler l'opinion à son gré : alors que la population juive, en France, constitue environ 2% du peuple français, le sionisme règne sur la majorité des décideurs politiques des médiats, à la télévision et àla radio, dans la presse écrite, qu'il s'agisse des quotidiens ou des hebdos, le cinéma - surtout avec l'invasion d'Hollywood - et même l'édition (par les comités de lecture où ils peuvent imposer leur veto) sont entre leurs mains, tout comme la publicité, régente financière des "médiats".
La preuve en est l'alignement quasi général des médiats, lorsqu'il s'agit d'inverser, en faveur d'Israël, le sens des événements : on appelle "terrorisme", la violence des faibles et "lutte contre le terrorisme" la violence des forts.
Un juif infirme est jeté par dessus bord sur "l'Achille Lauro" par un renégat de l'O.L.P.. C'est incontestablement du terrorisme. Mais lorsque, par représailles, un bombardement israélien sur Tunis fait 50 morts, dont plusieurs enfants, cela s'appelle : "lutte contre le terrorisme, et défense de la loi et de l'ordre".
Comme sous la baguette d'un chef d'orchestre clandestin, l'on entend la même musique dans tous les "médiats", qu'il s'agisse des attentats contre la Synagogue de la rue Copernic, ou des profanations du cimetière de Carpentras, de l'invasion du Liban ou de la destruction de l'Irak.
Je peux apporter mon témoignage personnel : jusqu'en 1982, j'avais librement accès aux plus grandes maisons d'édition, à la télé, à la radio, dans la grande presse.
Au moment de l'invasion et des massacres du Liban, dans le journal "Le Monde" du 17 juin 1982, j'ai obtenu du Directeur Jacques Fauvet, la publication d'une page entière, payée, où, avec le Père Michel Lelong et le Pasteur Matthiot, nous dégagions : << après les massacres du Liban, le sens de l'agression israélienne >>.
Nous montrions qu'il ne s'agissait pas d'une bavure, mais de la logique interne du sionisme politique sur lequel est fondé l'État d'Israël.
Je reçois, par lettres anonymes et par téléphone, neuf menaces de mort.
La L.I.C.R.A. nous intente un procès pour "antisémitisme et provocation à la discrimination raciale".
L'avocat de Jacques Fauvet rappelle qu'on ne peut confondre avec la communauté juive, et moins encore avec sa foi, l'État d'Israël, dont les exactions au Liban ont été dénoncées par de hautes personnalités juives telles que Mendès France et Nahum Goldmann.
Notre défense, celle du père Lelong, du pasteur Matthiot et la mienne, émane du texte lui-même : nous rappelons ce que nos vies doivent à la foi des prophètes juifs.
Mais le sionisme politique a remplacé le Dieu d'Israël par l'État d'Israël.
Son comportement, au Liban et en Palestine, en créant d'odieux amalgames, déshonore le judaïsme aux yeux du monde. Notre lutte contre le sionisme politique est donc inséparable de notre lutte contre l'antisémitisme.
Pour ma part, je reprends, devant le tribunal, les analyses de mon étude "La Palestine, terre des messages divins" : le sionisme politique, fondé par Théodor Herzl (et condamné alors par tous les rabbins du monde comme trahison de la foi juive), découle, non de la foi juive, mais du nationalisme et du colonialisme européens du XIXe siècle.
Les dernières survivances du colonialisme de peuplement, en Palestine comme en Afrique du Sud, se heurtent, par leur racisme (officiellement dénoncé par l'O.N.U.), à la résistance des autochtones à l'occupant colonial.
Comme dans tout colonialisme et tout régime d'occupation (nous l'avons vécu en France sous Hitler), la répression s'appelle "maintien de l'ordre", et la résistance "terrorisme".
Écoutant l'avocat de la L.I.C.R.A. qui tente de brosser, contre moi, un portrait d'antisémite, je me revois, à Jérusalem, accompagné, au Mur des lamentations, par le ministre israélien Barzilaï, en 1967, et puis dans la maison de Nahum Goldmann, alors président du Congrès juif mondial.
Je me revois, au camp de concentration, avec mon ami Bernard Lecache, fondateur de la L.I.C.A. (qui deviendra L.I.C.R.A.), qui m'aidait à préparer mes cours à nos camarades déportés comme nous, sur "Les Prophètes d'Israël."
Je revoyais ce vieux militant communiste et athée du Tarn, nous disant, après une lecture d'Amos par Bernard et moi : << ça donne un renforcement de courage ! >>
La domination quasi totale des médiats d'Amérique et de France par le sionisme israélien impose au monde cette subversion du sens : un diplomate israélien est agressé à Londres (Mme Thatcher elle-même prouve, à la Chambre des communes, que l'auteur de l'attentat ne relève pas de l'O.L.P.), c'est du "terrorisme". L'armée israélienne envahit le Liban et y fait des milliers de morts : l'opération s'appelle "Paix en Galilée" !
Le 1er janvier 1989, j'entends à la télévision le bilan de "la révolte des pierres": 327 tués chez les Palestiniens (la plupart des enfants, jetant des cailloux), et 8 du côté israélien (la plupart des soldats, tirant à balle). Le même jour un ministre israélien déclare: << La négociation ne sera possible que lorsque les Palestiniens renonceront à la violence. >> Est-ce moi qui rêve ? Ou bien cette anesthésie de l'esprit critique est-elle un cauchemar collectif ? le triomphe du non-sens !
Déjà, en 1969, le Général de Gaulle dénonçait "l'influence excessive" du lobby sioniste dans tous les médiats : de la presse à la télévision, du cinéma à l'édition. Aujourd'hui, cette "influence excessive" a réussi à opérer une inversion totale du sens, appelant "terrorisme" la résistance artisanale des faibles et "lutte contre le terrorisme" la violence infiniment plus meurtrière des forts.
Nous avions eu le tort, le père Lelong, le pasteur Matthiot et moi, de dénoncer le mensonge de cette subversion du sens. Le tribunal de grande instance de Paris, par arrêté du 24 mars 1983, <<considérant qu'il s'agit de la critique licite de la politique d'un État et de l'idéologie qui l'inspire, et non de provocation raciale... déboute la L.I.C.R.A. de toutes ses demandes et la condamne aux dépens >>.
La L.I.C.R.A. s'acharne et fait appel. Le 11 janvier 1984, la Haute Chambre de la Cour de Paris prononce son jugement.
La Cour d'appel cite un passage de notre article où nous accusons l'État d'Israël de racisme.
La Cour, << considérant que l'opinion émise par les signataires ne concerne que la définition restrictive de la judaïcité retenue par la législation israélienne... confirme le jugement déféré en ce qu'il a débouté la L.I.C.R.A. de ses demandes et condamne la L.I.C.R.A. aux dépens >>.
La L.I.C.R.A. se pourvoit en cassation. L'arrêté de la Cour de cassation du 4 novembre 1987 enlève tout espoir aux sionistes de nous déshonorer légalement : la Cour << rejette le pourvoi et condamne aux dépens la demanderesse >>.
L'opération de l'étouffement se poursuit au-delà du juridique. Le "lobby" sioniste en a les moyens. Si nous avions été condamnés, nous aurions eu droit à la Une de toute la presse pour nous clouer au pilori comme antisémites. Par contre, la condamnation de la L.I.C.R.A. par les tribunaux a été systématiquement passée sous silence : même Le Monde, dont l'ancien directeur, Fauvet, est impliqué avec nous dans ce combat, s'est contenté d'un articulet incolore.
Par contre le blocus de mon espérance a été magistralement réalisé. Lors de la parution de la page du Monde sur la logique du colonialisme sioniste, j'ai ajouté deux lignes appelant les lecteurs à souscrire pour payer les frais d'insertion. Le panneau a coûté cinq millions de centimes. J'en ai reçu sept, par des centaines de petits chèques. Parmi les donateurs, près d'un tiers de juifs, dont deux rabbins.
Mais, à partir de là, commence l'asphyxie médiatique : plus d'accès à la télévision, mes articles refusés. J'avais publié quarante livres dans toutes les grandes maisons d'édition, de Gallimard au Seuil, de Plon à Grasset et à Laffont. Ils avaient été traduits en vingt-sept langues. Désormais sont fermées toutes les grandes portes : l'un de mes plus grands éditeurs s'entend dire, à son conseil d'administration : << Si vous publiez un livre de Garaudy, vous n'aurez plus les droits de traduction d'ouvrages américains. >>. M'accepter eût été faire exploser sa maison. Un autre "grand", pour un autre ouvrage, dit à sa directrice littéraire qui, passionnée par le livre, a travaillé trois mois pour m'aider à le mettre au point : << Je ne veux pas de Garaudy dans la maison. >>
Telle est l'histoire de l'emmurement d'un homme.
Nos réseaux de résistance au non-sens sont condamnés à la clandestinité. Et moi-même à la mort littéraire. Pour délit d'espérance.
Ce n'est là qu'un exemple dont je puis personnellement témoigner sur "l'inversion du sens" par le sionisme.
Nous pourrions multiplier les exemples, mais chacun en est chaque jour témoin : c'est le sens même du crime hitlérien contre l'humanité tout entière qui est perverti par la propagande sioniste, qui réduit ce crime contre l'humanité à un vaste pogrom dont les Juifs auraient été les seules victimes.* Un pas de plus sera franchi lorsque ces "oukases" seront imposés par la loi, faisant des magistrats les juges de la vérité historique en dépit des lois antérieures sur la liberté de la presse.
Le délit d'opinion est désormais légalisé par la loi Fabius (ndeg. 43) dite "loi Gayssot", du nom du député communiste qui a accepté la paternité de cette loi scélérate), en mai 1990.
Elle consiste à insérer dans la loi de la liberté de la presse de 1881, un article 24 bis, disant :
<< Seront punis des peines prévues par le 6ème alinéa de l'article 24, ceux qui auront contesté... l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du Tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945. >>
Source : Proposition de loi adoptée par l'Assemblée Nationale transmise par Mr le Président de l'A.N. à Mr le Président du Sénat, ndeg. 278, annexe au procès-verbal de la séance du 3 mai 1990.
Le rapport de M. Asensi (député) précisait (p. 21) : il vous est demandé de créer une nouvelle incrimination concernant le "révisionnisme".
En outre, il préconisait d'<< élargir les possibilités données aux associations de se porter partie civile en cas d'infraction. >> (article 7).
Dès son introduction, le rapporteur définissait le but poursuivi : <<compléter l'arsenal répressif existant, de tendre à ce que la loi pénale... joue pleinement son rôle d'intimidation et de répression. >> (p. 5).
Source : Rapport ndeg. 1296, annexe au procès verbal de la séance du 26 avril l990.
Le Tribunal de Nuremberg, nous l'avons montré, mérite, moins que tout autre, de faire jurisprudence.
Un an après, un amendement était proposé à la loi par M. Toubon :
<< L'article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881, sur la liberté de la presse est abrogé. >> Ce qui annulait la répression proposée par M. Gayssot contre les historiens "révisionnistes">>, et refusait de mettre la critique historique sur le même plan que le racisme ou l'apologie de Hitler.
Voici quelle était son argumentation :
<< Lorsque nous en avons discuté en 1990, sur la base d'une proposition de loi du groupe communiste, dont le premier signataire était M. Gayssot, j'avais contesté - je n'étais pas le seul - le principe de ce texte, qui consiste à fixer la vérité historique par la loi au lieu de la laisser dire par l'histoire.
Certains objectent que si c'est bien l'histoire qui fait la vérité ce n'est pas à la loi de l'imposer. Certains propos vont trop loin et il ne faut pas permettre de les exprimer. Mais c'est glisser insensiblement vers le délit politique et vers le délit d'opinion.
L'article 24 bis représente, à mon avis, une très grave erreur politique et juridique. Il constitue en réalité une loi de circonstance, et je le regrette beaucoup. Une année s'est écoulée. Nous ne sommes pas à un mois des événements de Carpentras. Nous n'avons pas à examiner un texte que la conférence des présidents avait, je le rappelle, inscrit à l'ordre du jour, en toute hâte, quarante huit heures après son dépôt, et qui avait été discuté immédiatement parce que le Président de l'Assemblée M. Fabius avait décidé personnellement son inscription. Un an après, à froid, nous pouvons, comme je viens de le faire, examiner la validité de cette loi, la validité de ce délit de révisionnisme prévu par l'article 24 bis et conclure, avec Simone Veil, que ce délit est inopportun. >>
Source : Journal officiel du 22 juin 1991, p. 3571. Débats parlementaires, 2ème séance du 21 juin 1991.
Il était en effet interdit désormais à tout historien de mettre en cause les conclusions du Tribunal de Nuremberg dont le Président américain avait pourtant reconnu loyalement qu'il s'agissait << du dernier acte de la guerre >> et qu'il << n'était donc pas tenu aux règles juridiques des tribunaux ordinaires en matière de preuve ni de condamnation. >>* Dans la foulée de cette loi scélérate, la déclaration de Jacques Chirac du dimanche 16 juillet 1995 marque un moment important de notre histoire : celui de la rupture avec l'unité de la nation, au profit de la collusion des renoncements : Lorsque le Président de la République proclame que << la folie criminelle de l'occupant a été secondée par les Français et par l'État français >> il commet un double crime contre la France :
* d'abord en parlant de Vichy comme d'un État français, lui redonnant ainsi une légitimité ;
* ensuite en avilissant le peuple français en le confondant avec les dirigeants serviles qui servaient l'occupant.
Ainsi était officialisée la conception sioniste défendue par Bernard-Henri Lévy, dans son livre : "L'idéologie française" où il écrit : << c'est toute la culture française... ce sont nos plus chères traditions françaises qui une à une, témoignent de notre ancienneté dans l'abjection >>.
Il appelle à traquer ce << vieux fond de purulence >> dissimulé << au coeur de la pensée française >>, qui fait de la France << la patrie du national- socialisme en général >>.
Source : Bernard-Henri Levy. "L'idéologie française" Grasset, 1981, p. 61, 92 et 125.
Le couronnement de l'affaire c'est que la cérémonie était présidée par le Grand Rabbin de France, Sitruk, qui, le 8 juillet 1990, déclarait en Israël, à Itzac Shamir (celui-là même qui avait offert ses services à Hitler et dont la politique, celle de l'État qu'il a présidé, n'a cessé de violer la loi internationale et de ne tenir aucun compte des décisions de l'O.N.U.) : <<Chaque juif français est un représentant d'Israël... Soyez assuré que chaque juif, en France est un défenseur de ce que vous défendez. >>
<< sans pour autant, disait-il, à son retour songer à "une double allégeance". >>
Source : "Le Monde" du 9 juillet 1990.
De tels propos à l'égard de Shamir, qui proposait son alliance à Hitler, lui auraient plus justement assigné sa place parmi les pénitents que parmi les présidents.
Bien entendu cet abaissement du peuple français était salué avec enthousiasme par les dirigeants du C.R.I.F. (Conseil représentatif des institutions juives en France) exprimant << son intense satisfaction de voir reconnaître enfin, par la plus haute autorité française, la continuité de l'État français entre 1940 et 1944. >>
La honte c'est que les dirigeants de tous les partis français, dans les organes publics, du "Figaro" à l'"Humanité", aient approuvé ce reniement de Chirac.
C''est le reniement de toute la tradition d'unité française et de la résistance d'un peuple.
De Gaulle n'a jamais considéré Vichy comme un État. << Hitler, disait-il, a créé Vichy >> (Mémoires I, 389) et parlait des << figurants de Vichy >> (I, idem p. 130).
<< J'ai proclamé l'illégitimité d'un régime qui était à la discrétion de l'ennemi >> (I, p. 107). << Il n'existe pas de gouvernement proprement français. >> (I, p. 388, à Brazzaville).
Se référant à l'accord du 28 mars 1940 avec l'Angleterre excluant toute suspension d'armes séparée (I, 74), il disait clairement : << l'organisme sis à Vichy, et qui prétend porter ce nom (État), est inconstitutionnel et soumis à l'envahisseur... Cet organisme ne peut être et n'est en effet qu'un instrument utilisé par les ennemis de la France. >> (I, p. 342)
De Gaulle maintint cette attitude pendant toute la guerre. Le 23 septembre 1941, par ordonnance créant le Comité National français, il proclamait :
<< Vu nos ordonnances des 27 octobre et 12 novembre 1940, ensemble notre déclaration organique du 16 novembre 1940 ;
Considérant que la situation résultant de l'état de guerre continue à empêcher toute réunion et toute expression libre de la représentation nationale ;
Considérant que la Constitution et les lois de la République française ont été et demeurent violées sur tout le territoire métropolitain et dans l'Empire, tant par l'action de l'ennemi que par l'usurpation des autorités qui collaborent avec lui ;
Considérant que de multiples preuves établissent que l'immense majorité de la Nation française, loin d'accepter un régime imposé par la violence et la trahison, voit dans l'autorité de la France Libre l'expression de ses voeux et de ses volontés. ...>>
Source : "Mémoires" I, p. 394.
Il désolidarisait ainsi le peuple français de la servilité de ses dirigeants.
<< La condamnation de Vichy dans la personne de ses dirigeants désolidarisait la France d'une politique qui avait été celle du renoncement national. >> (III, p. 301).
Évoquant la levée du peuple de Paris, il écrit :
<< Nul n'ignora, ni chez l'ennemi, ni chez nos amis, que quatre années d'oppression n'avaient pas pu réduire l'âme de la capitale, que la trahison n'était qu'une écume ignoble à la surface d'un corps resté sain, que les rues, les maisons, les usines, les ateliers, les bureaux, les chantiers de Paris avaient vu s'accomplir, au prix des fusillades, des tortures, des emprisonnements, les actes héroïques de la Résistance. >>
Source : (III, p. 442)
<< Fût-ce aux pires moments, notre peuple n'a jamais renoncé à lui-même. >> (III, p. 494).
Voilà ce que Chirac, en quelques mots, a renié pour ménager le pouvoir médiatique des dirigeants sionistes, et, par là-même, la vassalité à l'égard des États-Unis, proie du lobby sioniste, qui lui a fait déjà abandonner son opposition à Maastricht, ruine de la France, et confirmer sa soumission aux diktats américains du G.A.T.T. (rebaptisé "Accords internationaux sur le commerce") qui détruisent les possibilités d'indépendance et de renouveau de la France par le changement radical de ses rapports avec le Tiers Monde.* Le sionisme a aussi toujours agité l'épouvantail antisémite pour faire croire à une menace permanente contre Israël et à la nécessité d'accourir à son secours. De récentes provocations, destinées à masquer les exactions d'Israël, ne manquent pas. La méthode est toujours la même. Au moment des massacres de Sabra et de Chatila, l'écrivain Tahar Ben Jelloun écrivait :
3. Le mythe du "miracle israélien": le financement extérieur d'Israël
<< Il est des coïncidences qui, à force de se répéter, finissent par devenir un indice majeur. A présent on sait à quoi sert un attentat antisémite en Europe, et à qui profite le crime : il sert à couvrir un massacre délibéré des populations civiles palestiniennes et libanaises. On peut constater que ces attentats ont précédé, suivi, ou coïncidé avec un bain de sang à Beyrouth. Ces opérations terroristes sont montées de telle manière et exécutées avec une telle perfection qu'elles ont jusqu'à présent rempli directement ou indirectement l'objectif politique poursuivi : dévier l'attention à chaque fois que la question palestinienne acquiert un peu plus de compréhension, voire de sympathie. Ne s'agit-il pas de renverser systématiquement la situation pour faire des victimes des bourreaux et des terroristes? En faisant des Palestiniens des "terroristes", on les expulse de l'histoire, et par conséquent du droit.
La tuerie de la rue des Rosiers, le 9 août, n'a-t-elle pas précédé de quelques heures le déluge de bombes en tout genre sur Beyrouth ?
L'assassinat de Bechir Gemayel n'a-t-il pas été suivi, deux heures après, par l'entrée à Beyrouth-ouest de l'armée israélienne (ce qui, du même coup, éclipsa la visite historique de Yasser Arafat au Pape) ?
L'explosion de la voiture piégée rue Cardinet, et la fusillade, le lendemain, devant la synagogue de Bruxelles, n'ont-elles pas coïncidé avec le massacre sans précédent des camps palestiniens de Sabra et Chatila ? >>
Source : "Le Monde" du mercredi 22 septembre 1982, p. 2.
Il est des précédents historiques dont nous devrions tirer des leçons : un effort systématique pour modeler l'opinion, en la saturant d'une "information" d'inspiration ethnocentrique, nourrit l'antisémitisme.
<< A Berlin, le théâtre, le journalisme, etc.. c'était une affaire juive. Le "Berliner Tageblatt" était le journal allemand le plus important, et, après lui le "Vosiche Zeitung". Le premier appartenait à Mossé, le second à Ulstein, tous les deux juifs. Le Directeur du "Vorwärtz" principal journal socio-démocrate, était juif. Quand les Allemands accusaient la presse d'être juive, "Judenpresse", c'était la pure vérité. >>
Source : Y. Leibowitz : "Israël et judaïsme" Desclée de Brouwer. 1993. p. 113. (chapitre sur les sources de l'antisémitisme.)
L'exemple le plus récent de ces manoeuvres et de leur exploitation médiatique est celui de Carpentras.
En mai 1990, au cimetière juif de Carpentras, des tombes étaient profanées. Le cadavre de l'un des morts était empalé et transporté sur une autre tombe.
Le Ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe, déclarait aussitôt : << Il n'y a pas besoin d'enquête policière pour savoir qui sont les criminels, coupables de cette "abomination raciste">>. Pourtant, cinq ans après, et malgré l'envoi de dizaines d'enquêteurs, magistrats ou policiers, personne ne peut aujourd'hui dire avec certitude quels sont les coupables de cette infamie.
Tout ce que l'on sait c'est qu'il y a eu profanation du cimetière juif, qu'il y a eu un "montage", car le cadavre de Monsieur Germon n'avait pas été empalé, comme l'ont reconnu les enquêteurs quelques jours après. L'on peut alors se demander par qui ? Pourquoi ? Qui avait intérêt à ce "montage" pour accroître l'horreur de l'événement et exciter la haine de l'opinion publique.
La méthode fut pratiquée à Timisoara où l'on sortit de la morgue des cadavres pour que les photographies répandues dans le monde entier déchaînent plus d'indignation et de haine contre de prétendus massacres massifs.
Jean Marie Domenach (ancien directeur de la revue "Esprit") écrivait dans "Le Monde" du mercredi 31 octobre 1990, sous le titre "Silence sur Carpentras": << Voici près de six mois qu'a eu lieu la profanation du cimetière juif de Carpentras... Six mois plus tard on ne sait toujours pas qui sont les criminels. Chose encore plus troublante : les médias écrits et audiovisuels qui avaient fait de cet abominable événement un scandale qui jeta dans les rues des centaines de milliers de manifestants et ternit à l'étranger la réputation de la France n'ont pas cherché à prendre le relais de l'enquête et se taisent. Nul parlementaire, nulle autorité morale ou intellectuelle n'ose interpeller le gouvernement. Carpentras semble être entré définitivement dans la légende noire de la nation sans qu'on connaisse les coupables et sans qu'on sache exactement ce qu'il s'est passé. Nul ne peut, ou n'ose, dire encore la vérité sur Carpentras. >>
L'étrange "silence sur Carpentras", dénoncé par Jean-Marie Domenach, contraste avec le vacarme médiatique des premiers jours.
Lors de la manifestation organisée le 14 mai 1990, quatre vingt mille personnes selon la police, 200.000 selon les organisateurs, avaient défilé dans Paris. Le bourdon de Notre-Dame avait sonné en leur honneur.
En réalité, personne ne savait quels étaient les auteurs de l'infamie de Carpentras. Alors, contre qui manifestait on ?
Contre qui ? l'enquête seule aurait pu le dire et ne l'a pas dit.
Mais au profit de qui ?
La chose était évidente : le drapeau d'Israël resplendissait en tête de la Manifestation.
Cette étrange "Union Nationale", au cours de cette Manifestation où Georges Marchais serrait ostensiblement la main de François Léotard, permettait de lancer une attaque globale contre quiconque mettait en doute les dogmes plaçant Israël au-dessus de toute loi internationale. Le grand Rabbin Sitruk qui prononçait l'allocution définissant le sens de la manifestation pouvait s'écrier : << Ne laissons pas dire n'importe quoi. Aux professeurs "révisionnistes", aux hommes politiques irresponsables, donnons la leçon >>
Source : Le "Méridional". Lundi 14 mai 1990.
La vérité sur la profanation de Carpentras n'est pourtant toujours pas établie parce que de toutes les pistes suggérées aux enquêteurs, une seule a été exclue, qui est pourtant la plus vraisemblable.
Pourquoi le silence fut-il ordonné à ceux qui auraient pu être les témoins les plus nécessaires ?
<< Le gardien de la synagogue de Carpentras et détenteur de la clé du cimetière, M. Kouhana, qui avait été l'un des premiers à découvrir le corps de Félix Germon, refuse de nous parler : << Même si vous aviez été le Préfet, j'ai reçu la consigne de ne rien dire. >> Le Président du consistoire lui a interdit de s'exprimer << car il aurait dit n'importe quoi à la télé >>, justifie le docteur Freddy Haddad, lui-même très réticent pour évoquer la profanation, tout comme le Rabbin Amar. >>
Source : "Var Matin" magazine, du lundi 15 avril 1995, Article des reporters Michel Letereux et Michel Brault.
Pourquoi le Rabbin de Carpentras, à qui l'on demandait si l'on ne resanctifierait pas les lieux répondit-il : << Ce n'est pas de mon ressort ! >>, le Président du Consistoire : << Çà n'a aucune raison d'être ! >>. Et le Maire : <<On ne m'a rien demandé.>>
Source : même article de "Var Matin", du lundi 15 avril 1995.
Pourquoi aucun journal français n'a-t-il évoqué le précédent - exactement semblable - d'une telle "profanation" qui s'était produite dans le cimetière israélien de Rishon Letzion, près de Tel-Aviv, dans la nuit du 2 mars 1984 : le corps d'une femme y avait été déterré et jeté hors du cimetière juif. "Acte barbare d'antisémitisme", proclamèrent aussitôt les communautés juives du monde entier. Quelques jours plus tard la police israélienne, après enquête, révélait le sens véritable de cette abjection : le cadavre aussi honteusement traité était celui de Madame Teresa Engelowicz, épouse d'un juif, mais d'origine chrétienne. Les intégristes juifs considéraient sa présence dans le cimetière juif comme souillant la pureté des lieux et le Rabbin de Rishon Letzion avait déjà réclamé son exhumation.
Pourquoi aucun journal français n'a évoqué le parallélisme ? Monsieur Germon, dont le cadavre avait été lui aussi exhumé dans la nuit et avait fait l'objet du sinistre "montage" de l'empalement, était, lui aussi "coupable" d'avoir épousé une chrétienne, et son cadavre fut transporté sur une tombe voisine, celle de Madame Emma Ullma, coupable, elle aussi d'avoir épousé un catholique ?
Pourquoi personne n'a-t-il rappelé qu'en Israël, pour convaincre qu'avant Israël, la Palestine était un "désert", des centaines de villages ont été rasés au bulldozer avec leurs maisons, leurs clôtures, leurs cimetières et leurs tombes ?
Source : Israël Shahak, "Le racisme de l'État d'Israël" p. 152 et suivantes.
Au lendemain de la "Journée de la démocratie" à l'Université hébraïque de Jérusalem des étudiants juifs ont posé la vraie question :
<< Pourquoi ne pas protester quand vous savez que la rue Agron de Jérusalem et l'Hôtel Hilton de Tel-Aviv sont construits sur des cimetières musulmans détruits ? >>
Source : "Les étudiants de l'Organisation socialiste israélienne." Matzpen", P.O.B. 2234. Jérusalem.
Conclusion
<< La force du poing juif vient du gant d'acier américain qui le recouvre, et des dollars qui le capitonnent. >>
Source : Yeshayahou Leibowitz, dans "Judaïsme et Israël", p. 253.
En ce qui concerne les sommes versées par l'Allemagne à l'État d'Israël, je laisse la parole à celui qui fut le principal négociateur du montant des réparations, M. Nahum Goldmann, qui en a relaté le détail dans son "Autobiographie" qu'il m'a amicalement dédicacée le 23 avril 1971, pour me remercier des missions que j'avais accomplies, sur sa demande, deux ans plus tôt, auprès de Nasser, après la guerre des Six-jours.
<< Au début de l'année 1951, Israël entra pour la première fois en scène en adressant aux quatre Alliés deux notes dans lesquelles les revendications juives concernant les dédommagements par la nouvelle Allemagne se montaient à la somme d'un milliard et demi de dollars sur laquelle une moitié devait être payée par l'Allemagne de l'Ouest et l'autre par l'Allemagne de l'Est. Ce total se fondait sur le calcul suivant :
Israël avait accueilli cinq cent mille Juifs environ, et la réintégration économique d'un fugitif coûtait environ trois mille dollars. Ayant sauvé ces victimes du nazisme, ayant assumé personnellement une énorme charge financière, Israël s'estimait en droit d'imposer ses exigences au nom du peuple juif bien que sans base légale, puisque l'État juif n'existait pas sous le régime nazi. >> (p. 262).
<< C'est dans ces circonstances que le ministre israélien des Affaires Étrangères s'adressa à moi au cours de l'été I951 en tant que président de la Jewish Agency pour la Palestine et me demanda de convoquer à une conférence les grandes organisations juives des États-Unis, des pays du Commonwealth britannique et de France, afin d'appuyer les revendications israéliennes et de trouver un moyen pour les faire admettre. >> (p. 263).
<<Les négociations que nous envisagions devaient être d'une nature très particulière. Elles n'avaient aucun fondement juridique.. >> (p. 268).
<<Avec beaucoup de courage et de grandeur, le chancelier fédéral avait accepté comme base de la discussion la somme d'un milliard de dollars mais je savais qu'un parti hostile à une addition aussi gigantesque s'était déjà formé au sein du gouvernement, parmi les chefs de partis politiques, dans le monde de la banque et de l'industrie. Il me fut répété de côtés très différents qu'il était inutile de compter sur des sommes même approchantes. >>
<<Dans la première phase des négociations entre les Allemands et la délégation de la Claims Conference, on en vint à un accord général au sujet des indemnisations et de la législation réglementant les dédommagements. On remit à une phase ultérieure le problème de la revendication globale se montant à une somme de cinq cents millions de marks... >>.
<<Après de longues conversations, cette partie des entretiens se termina par l'accord de la délégation allemande qui s'engageait à recommander auprès du gouvernement une revendication israélienne de trois milliards de marks (25 % de moins que ce que nous avions demandé). >> (p. 272).
<<Je dus me rendre à nouveau à Bonn le 3 juillet où je fis la concession suivante : 10 % des cinq cents millions seraient destinés aux victimes non juives du nazisme et répartis par le gouvernement allemand lui-même. >> (p. 282).
<<...les traités devaient être signés le 10 septembre 1952 à Luxembourg ; le chancelier représenterait l'Allemagne, le ministre des Affaires étrangères Moshé Sharett, Israël, et moi-même la Claims Conference. >> (p. 283).
<<...les livraisons allemandes ont été un facteur décisif dans l'essor économique d'Israël pendant ces dernières années. Je ne sais pas quel aurait été le sort d'Israël dans certains moments critiques de son économie, si l'Allemagne n'avait pas tenu ses engagements. Les voies ferrées, les téléphones, les installations portuaires, les systèmes d'irrigation, des branches tout entières de l'industrie et de l'agriculture ne seraient pas dans leur état actuel sans les réparations allemandes. Enfin, des centaines de milliers de victimes juives du nazisme ont reçu ces dernières années des sommes importantes au titre de la loi d'indemnisation. >> (p. 286).
<<Lorsque le matin de mon arrivée je me rendis chez le premier ministre israélien David Ben Gourion, celui-ci vint à moi avec un air solennel : << Toi et moi avons eu le bonheur de vivre deux miracles, la création de l'État d'Israël et la signature de l'accord avec l'Allemagne. J'ai été responsable du premier et toi du second. >> (p. 284).
Source : Nahum Goldmann : "Autobiographie". Ed. Fayard, Paris. 1969.
Dans un autre de ses livres : "The Jewish paradox", Nahum Goldmann ne raconte pas seulement ses négociations avec l'Allemagne, mais la manière dont il tira aussi des "réparations" de l'Autriche et du Chancelier Raab. Il dit au Chancelier : << Vous devez payer des réparations aux juifs ! >>
-- << Mais nous avons été victimes de l'Allemagne ! >> dit Raab.
Et Goldmann reprit : << En ce cas je vais louer le plus grand cinéma de Vienne, et, chaque jour, je passerai le film montrant l'entrée des troupes allemandes et d'Hitler, dans Vienne, en mars 1938. >>
Raab dit alors : << D'accord, vous aurez votre argent ! >>
C'était de l'ordre de 30 millions de dollars. Un peu plus tard Goldmann revint : << Il faut 30 millions de plus ! >>
-- << Mais, dit Raab, nous étions d'accord pour seulement 30 millions >>
<< Maintenant, vous devez donner plus ! >> dit Goldmann, et il les obtint. Il revint une troisième fois et obtint la même somme (31.8507).
Il y eut deux autres sources de financement de ce que certains appelaient "le miracle israélien" sur le plan économique, et aussi du gigantesque armement (y compris nucléaire) de l'État d'Israël, qui rend dérisoire l'image si souvent utilisée d'un petit David avec sa fronde en face du géant Goliath. Dans les guerres actuelles, la force ne se mesure pas à la quantité de soldats mobilisables, mais à l'équipement technique de l'armée : celle d'Israël, grâce aux flux financiers qui ont déferlé sur le pays, dispose d'une puissance de frappe infiniment supérieure à celle de tous les États arabes réunis.
Outre les "réparations", Israël dispose d'un approvisionnement pratiquement illimité, en armes et en argent, venant pour l'essentiel des États-Unis, où son lobby tout puissant s'est révélé particulièrement efficace, et aussi des dons venus de la "diaspora".
M. Pinhas Sapir alors Ministre des finances d'Israël, à Jérusalem, a révélé en 1967, à la "Conférence des milliardaires juifs" (sic), que de 1949 à 1966, l'État d'Israël a reçu 7 milliards de dollars.
Source : "The Israeli Economist" de septembre 1967, ndeg. 9.
Le Docteur Yaakov Herzog, Directeur général du cabinet du Premier Ministre israélien, définit ainsi le but de ces réunions : << Examiner comment attirer de plus importants investissements en Israël, et mêler étroitement à l'économie israélienne les détenteurs de capitaux juifs résidant à l'étranger, en sorte qu'ils aient un sentiment immédiat de responsabilité et de participation... Nous planifions maintenant autre chose : une espèce de dialogue grandiose sur l'identification de la Diaspora avec Israël, dans le cadre de la lutte contre l'assimilation à l'étranger. >>
L'opération s'est révélée payante, puisque les organisations juives américaines envoient chaque année, en moyenne, un milliard de dollars à Israël. (Ces contributions, considérées comme "charitables", sont déductibles de la feuille d'impôts du donateur, c'est-à-dire qu'elles retombent sur le contribuable américain, même si elles servent à épauler "l'effort de guerre" d'Israël. Mais l'essentiel vient, néanmoins, directement de l'État américain, dont "l'aide" s'élève à plus de trois milliards de dollars par an).
Près de la moitié de cette aide - officielle - consiste en dons et en "prêts" qui sont "oubliés" très vite... Le reste va s'ajouter à la dette étrangère israélienne, qui est en accroissement rapide, et approche actuellement de vingt milliards de dollars - soit une moyenne, sans précédent, de cinq mille dollars par tête d'habitant.
L'essentiel de cette aide annuelle est constitué par des livraisons d'armements, pour lesquelles le Congrès, soucieux d'en limiter le caractère spectaculaire, et d'éviter les critiques du public, a prévu un mode spécial de financement dans son Arms Export Control Act, de 1976.
Pour mesurer la signification de ces chiffres de financement extérieur, il suffit de rappeler que l'aide du Plan Marshall, accordée de 1948 à 1954 à l'Europe de l'Ouest, a atteint treize milliards de dollars, c'est-à-dire que l'État d'Israël a reçu pour moins de deux millions d'habitants, plus de la moitié de ce qu'ont reçu deux cent millions d'Européens. C'est-à-dire cent fois plus, par tête d'habitant, que les Européens.
Deuxième élément de comparaison : la moyenne de l'aide annuelle reçue par les "pays sous-développés" durant la période 1951-1959 n'a pas dépassé 3.164 milliards de dollars alors qu'Israël, avec (à cette époque) 1,7 millions d'habitants, en recevait 400 millions, c'est-à-dire qu'avec moins d'un millième de la population "sous-développée" du globe, Israël a reçu un dixième du total. Deux millions d'Israéliens ont reçu, par tête, cent fois plus que deux milliards d'habitants du Tiers Monde.
Toujours pour donner des comparaisons claires : les sept milliards de dollars reçus, en dix huit ans, comme don, par Israël, représentent plus que le total du revenu national annuel du travail de l'ensemble des pays arabes voisins (Égypte, Syrie, Liban, Jordanie), qui était, en l965, de six milliards.
Si l'on tient compte de la seule contribution américaine, l'on s'aperçoit que, de 1945 à 1967, les États-Unis ont donné 435 dollars à chaque Israélien, et 36 dollars à chaque Arabe, ou, en d'autres termes, que l'on attribue à 2,5% de la population 30% de l'aide attribuée aux 97,5% restant.
Source : D'après les statistiques de l'O.N.U. parues dans "Le courant international des capitaux à long terme et les donations publiques" (1951-1959) Citées par Georges Corm dans les "finances d'Israël" (IPS, 1968).
Mais les méthodes de financement de l'État d'Israël sont plus ambitieuses encore : elles tendent à créer, en faveur de cet État, un réseau financier mondial dont il orienterait les investissements. (A l'occasion, en 1967, de la première "Conférence des milliardaires juifs").
Une récente thèse de doctorat, présentée à l'Université de Paris II, par Monsieur Jacques Bendélac, et publiée sous le titre : "Les fonds extérieurs d'Israël" fournit sur ces différents aspects des finances israéliennes des chiffres précis, tirés de sources irrécusables.
Source : Jacques Bendélac : "Les fonds extérieurs d'Israël", Ed. "Economica". Paris, 1982.
L'auteur s'attache essentiellement à l'étude des rapports entre les contributions de la Diaspora et l'aide directe du gouvernement américain.
Il caractérise ainsi l'évolution de ces rapports : << Si la Diaspora était, jusqu'à une date récente (les années 70), le principal fournisseur de capitaux d'Israël, la tendance actuelle indique que l'aide gouvernementale américaine, (2 milliards de dollars par an environ), dépasse largement les contributions financières de la Diaspora (environ 900 millions de dollars par an). >>
C'est ainsi que, pour l'année fiscale 1980, la vente d'un milliard de dollars d'armements a été autorisée au profit d'Israël. Mais, tout de suite après ces livraisons, la moitié de la somme - cinq cents millions, consentis sous forme de prêts - était effacée... et le reste venait grossir la dette d'Israël vis-à-vis du gouvernement américain... Une dette pour le remboursement de laquelle il bénéficie de délais de grâce de plus de dix ans. De plus, compte tenu de l'aggravation constante de la situation économique d'Israël depuis 1973, ces remboursements sont fictifs, dans la mesure où les versements sont aussitôt compensés par une nouvelle aide annuelle accrue des USA.
Source: T. Stauffer, Christian Science Monitor du 20 décembre 1981.
Déjà, lors de l'agression israélienne de 1956 contre l'Égypte, l'apport américain en armement était gigantesque ; le sioniste Michel Bar Zohar écrit : << A partir du mois de juin, des quantités énormes d'armement commencèrent à affluer en Israël, aux termes d'un accord ultra-secret, et ces livraisons ne seront connues ni de Washington, ni de l'organisme anglo-franco-américain chargé de veiller sur la balance des forces au Moyen-Orient, ni par le Quai d'Orsay, jalousement opposé à un rapprochement trop risqué avec Israël, qui compromettrait ce qui reste de liens entre la France et sa clientèle arabe. >>
Source : Michel Bar Zohar : "Ben Gourion, le Prophète armé", Ed. Fayard, Paris, 1966, Chapitre 27.
Une deuxième source financière est constituée par les Bons de l'État d'Israël, titres en dollars, vendus à l'étranger, mais dont le remboursement et les intérêts sont payés en monnaie israélienne.
Ces bons (dont 99,8%, en 1951, étaient vendus aux États-Unis, et encore 80% en 1978) ont mis à la disposition de l'économie israélienne plus de 5 milliards de dollars.
Source : State of Israël Bonds, Jerusalem-New-York, Americ. Jewish Yearbook, 1972, p. 273; 1978, p. 205; 1980, p. 153.
Entre les "dons" et les "bons", l'État sioniste a reçu, de 1948 à 1982, près de onze milliards et demi de dollars.
Source : Statistical abstract of Israël (annuel) et Bank of Israël, Annual Reports.
Une telle efficacité implique ce que M. Bendélac appelle la << collusion entre le pouvoir et le monde de la finance >> dans le mouvement sioniste. Il en donne, pour la France, une illustration saisissante, en 1982 :
<< Guy de Rothschild est président du Fonds Social Juif Unifié et de l'A.U.J.F. ;
David est trésorier du F.S.J.U. et membre français du Conseil d'administration de l'Agence juive ;
Alain a été président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France et du Consistoire Israélite Central ;
Elie est président du Comité exécutif de l'A.U.J.F. ;
Edmond est président de l'Organisation Européenne des Bons d'Israël ;
enfin Alix de Rothschild était présidente mondiale de l'"Aliya des Jeunes".>>
Source : Bendélac, op. cit. p. 76.
Mais la dépendance est plus grande encore à l'égard du gouvernement américain, surtout depuis les années 70.
<< Au moment de la guerre des Six Jours, le déficit extérieur atteignait 700 millions de dollars, et dépassa le milliard de dollars au début des années soixante-dix. L'apport financier du judaïsme mondial ne suffisait plus à satisfaire les besoins en capitaux de l'économie israélienne ; il fallut alors faire appel à l'aide du gouvernement américain, qui fournit d'abord des crédits militaires, avant d'étendre son aide au secteur économique, après la guerre du Kippour. Cet apport de capitaux du gouvernement américain se traduisit par un accroissement spectaculaire de l'endettement extérieur d'Israël, qui dépassait les 20 milliards de dollars en 1982. Ainsi, la détérioration de l'aide financière de la Diaspora, depuis le début des années soixante-dix, peut s'analyser par rapport à deux aspects de la dépendance économique d'Israël : l'aide gouvernementale américaine, et le poids de la dette extérieure. >>.
Source : Bendélac, op. cit. p. 79.
Depuis 1948, l'aide du gouvernement américain à Israël a atteint près de 18 milliards de dollars, répartis, à parts égales entre prêts et dons, les deux-tiers étant destinés à des fins militaires.
Source : jusqu'en 1977 : Trésor, Division des échanges extérieurs. De 1978 à 81. Ambassade des États-Unis (Tel-Aviv).
L'accélération de cette aide est vertigineuse : en général inférieure à 100 millions de dollars jusqu'en 1975, et à 2 milliards de dollars jusqu'en 1981. En janvier 1985 l'État d'Israël réclame encore 12 milliards de dollars pour 8 ans.
Quant à la dette extérieure, elle passe de 6 milliards de dollars en 1973, à 10 milliards en 1976, à 17 milliards de dollars au 1er janvier 1981, soit le chiffre record de 4 350 dollars par habitant !
L'aide s'accroît avec les contrats de sous-traitance, notamment pour l'aviation (par exemple, la Israël Aircraft Industries reçoit des contrats de fabrication d'éléments pour les F-4 et F-15).
Enfin l'aide économique comporte des facilités accordées aux exportations israéliennes aux USA, qui bénéficie des tarifs préférentiels des "pays en voie de développement", moyennant quoi 96% de ces exportations (un milliard de dollars) entrent aux États-Unis libres de toutes taxes.
En bref, un seul chiffre suffit à définir le caractère de l'État sioniste d'Israël : le total de "l'aide" officielle américaine qu'il reçoit, à elle seule, correspond à plus de 1 000 dollars par tête d'habitant, c'est-à-dire, comme pourboire ajouté à son revenu national, plus de trois fois le revenu national brut, par tête d'habitant, de l'Égypte, et de la plupart des pays africains.
Le Professeur Yeshayahou Leibowitz, de l'Université hébraïque de Jérusalem, qui composa un ouvrage majeur sur la "Foi de Maïmonide", (traduit en français en 1992, à Paris, aux Éditions du Cerf), et dirigea pendant vingt ans la composition de "l'Encyclopédie hébraïque", dans son livre : "Israël et Judaïsme", paru en hébreu, à Jérusalem, en 1987, (et traduit en français, aux Éditions Desclée de Brouwer en 1993, peu avant sa mort), résume ainsi, du point de vue d'un juif ulcéré dans sa foi de sioniste religieux vivant en Palestine depuis 1934, son opinion sur le sionisme politique :
<< Notre système est pourri à la base >> (p. 255). Et ceci pour deux raisons:
1deg.- << Le malheur provient de ce que tout s'articule au problème de la Nation et de l'État. >> (p.182). Si l'État et la Nation sont tenus pour une fin en soi, alors << le judaïsme est rejeté puisque le plus important c'est l'État d'Israël >> (p. 182)
<< Le nationalisme est la destruction de l'essence de l'homme. >> (p. 182) << L'État d'Israël n'est pas un État qui possède une armée, mais une armée qui possède un État. >> (p. 31)
2deg.- La dépendance de cet État à l'égard des États-Unis << Chez nous l'effondrement total peut se produire en une nuit : conséquence de la stupidité totale qui fait dépendre toute notre existence de l'aide économique américaine. >> (p. 225)
<< Les américains ne sont intéressés que par l'idée de maintenir ici une armée de mercenaires américains sous l'uniforme de Tsahal >> (p. 226). La force du poing juif vient du gant d'acier américain qui le recouvre, et des dollars qui le capitonnent. >> (p. 253).
a)--Du bon usage des mythes comme étapes de l'humanisation de l'Homme
Tous les peuples, avant même la découverte de l'écriture, ont élaboré des traditions orales, reposant parfois sur des événements réels, mais ayant pour caractère commun de donner une justification souvent poétique de leurs origines, de leur organisation sociale, de leurs pratiques cultuelles, des sources du pouvoir des chefs ou des projets futurs de la communauté.
Ces grands mythes jalonnent l'épopée de l'humanisation de l'homme, exprimant, par le récit des exploits d'un dieu ou d'un ancêtre légendaire, les grands moments de la levée de l'homme prenant conscience de ses pouvoirs et de ses devoirs, de sa vocation au dépassement de sa condition présente, à travers des images concrètes, nées de son expérience ou de ses espérances ; il projette un état ultime de l'avenir où seraient accomplis tous ses rêves de bonheur et de "salut".
Pour ne retenir que quelques exemples empruntés aux divers continents, le Ramayana de l'Inde nous donne, à travers le récit des épreuves et des victoires de son héros Rama et de son épouse Sita, la plus haute image de l'homme et de la femme, leur sens de l'honneur, de la fidélité aux exigences d'une vie sans tache. Le nom même du héros Rama est proche de celui de DIEU : Ram. La puissance du mythe est telle, très au-delà du récit, qu'elle inspirera pendant des millénaires la vie des peuples en élevant une image grandiose de l'homme à l'horizon de leur vie : des siècles après la version de Valmiki, rassemblant par l'écriture les plus belles traditions orales, le poète Tulsidas, au XVème siècle, réécrira le Ramayana en fonction d'une vision mystique plus profonde, le poème toujours inachevé de l'ascension humaine, et lorsque, en mourant, Gandhi bénira son assassin, c'est le nom de RAM qui, le dernier, sortira de ses lèvres.
Il en est de même du Mahabaratha, culminant dans la Bhagavad Gita, où le prince Arjuna se pose, en pleine bataille de Kurukshetra, la question ultime du sens de la vie et de ses combats.
Dans une autre civilisation, c'est-à-dire dans une autre conception des rapports de l'homme avec la nature, avec les autres hommes et avec DIEU, l'Iliade, dont toutes les traditions orales populaires sont attribuées à un auteur qui leur a donné une forme écrite, Homère (comme Valmiki pour le Ramayana) projette l'image la plus haute que l'on pouvait dresser de l'homme, à travers, par exemple, le personnage d'Hector marchant à la mort prédestinée d'un pas inflexible pour le salut de son peuple.
De même le "Prométhée" d'Eschyle deviendra, plus de deux millénaires plus tard, au XIXe siècle, avec le "Prométhée Déchaîné" de Shelley, le symbole éternel de la grandeur des luttes libératrices, comme l'appel d'Antigone à ces "lois non-écrites" dont l'écho n'a cessé de retentir dans la tête et le coeur de tous ceux qui entendent "vivre haut", plus haut que les écritures, les pouvoirs et les lois.
Les grandes épopées initiatiques de l'Afrique comme celles du Kaydara, dont, en les faisant passer de la tradition orale des griots à l'oeuvre écrite, Hampate Ba s'est fait l'Homère ou le Valmiki de l'Afrique, comme les auteurs anonymes de l'Exode des tribus aztèques, ou comme Goethe en qui mûrit, pendant sa vie entière, "Faust", le mythe de tous les vouloirs du XIXe siècle européen, ou comme Dostoïevski écrivant, avec son roman "L'Idiot", sous les traits du prince Muichkine, une version nouvelle de la vie de Jésus, briseur de toutes les idoles de la vie moderne, semblable à cette autre vie de Jésus à travers les aventures de Don Quichotte, le chevalier Prophète, se heurtant sans faiblir à toutes les institutions d'un siècle qui voyait naître le règne nouveau de l'argent, où une générosité sans peur et sans reproche ne pouvait aboutir qu'à la dérision et à l'échec.
Ce ne sont là que des exemples de cette "Légende des siècles" qui sonne une fois encore le réveil des hommes avec Victor Hugo.
Leur ensemble constitue la véritable "histoire sainte" de l'humanité, l'histoire de la grandeur de l'homme, s'affirmant, même à travers ses tentatives avortées, pour dépasser les coutumes et les pouvoirs.
Ce que l'on appelle "L'Histoire", est écrite par les vainqueurs, les maîtres des empires, les généraux ravageurs de la terre des hommes, les pillards financiers des richesses du monde assujettissant le génie des grands inventeurs de la science et des techniques à leur oeuvre de domination économique ou militaire.
De ceux là, les traces sont restées, inscrites dans des monuments de pierre, des forteresses, des arcs de triomphe, des palais, dans des écrits à leur gloire, dans les images ciselées dans la pierre, comme à Karnak, bande dessinée des férocités de Ramsès, ou dans les mémoires apologétiques des chroniqueurs comme Guibert de Nogent, chantre des Croisades, ou dans les mémoires des rapaces de la domination, comme la "Guerre des Gaules" de Jules César, ou le "Mémorial de Saint-Hélène" où Napoléon vantant avec la plume complaisante de Las Cases, les exploits par lesquels il a laissé une France plus petite qu'il ne l'avait trouvée.
Cette histoire ne dédaigne pas, au passage, de mettre à son service les mythes, en les enchaînant à son char de victoire.
b) - Le mythe déguisé en histoire et son utilisation politique
La lecture de ce livre sur les "Mythes fondateurs de la politique israélienne" ne doit créer aucune confusion, ni religieuse, ni politique.
La critique de l'interprétation sioniste de la Thora, et des "livres historiques", (notamment ceux de Josué, de Samuel et des Rois) n'implique nullement une sous-estimation de la Bible et de ce qu'elle a révélé, elle aussi, sur l'épopée de l'humanisation et de la divinisation de l'homme. Le sacrifice d'Abraham est un modèle éternel du dépassement par l'homme de ses provisoires morales et de ses fragiles logiques au nom de valeurs inconditionnelles qui les relativisent. De même que l'Exode demeure le symbole de l'arrachement à toutes les servitudes, de l'appel irrésistible de Dieu à la liberté.
Ce que nous rejetons, c'est la lecture sioniste, tribale et nationaliste, de ces textes, réduisant l'idée géante de l'Alliance de Dieu avec l'homme, avec tous les hommes, et de sa présence en tous, et en tirant l'idée la plus maléfique de l'histoire humaine : celle de "peuple élu" par un Dieu partial et partiel (et donc une idole) justifiant par avance toutes les dominations, les colonisations et les massacres. Comme si, dans le monde, il n'y avait d'"Histoire sainte" que celle des Hébreux.
De ma démonstration, dont nul chaînon ne fut apporté sans en donner la source, ne découle nullement l'idée de la destruction de l'État d'Israël mais simplement sa désacralisation : cette terre, pas plus qu'aucune autre, ne fut jamais promise mais conquise, comme celle de la France, de l'Allemagne ou des États-Unis, en fonction des rapports de force historiques en chaque siècle.
Il ne s'agit pas de refaire indéfiniment l'histoire à coups de canon, mais simplement d'exiger, pour tous, l'application d'une loi internationale qui n'éternise pas des rapports de jungle.
Dans le cas particulier du Proche Orient, il s'agit simplement d'appliquer les décisions de partage prises par l'O.N.U. au lendemain de la dernière guerre et la décision 242, qui excluait à la fois le grignotage des frontières des pays voisins et la captation de leurs eaux, et l'évacuation des territoires occupés. L'implantation, dans les zones illégalement occupées, de colonies protégées par l'armée israélienne et l'armement des colons, c'est la perpétuation de fait d'une occupation qui rend impossible une paix véritable et une cohabitation pacifique et durable de deux peuples égaux et indépendants, paix qui serait symbolisée par le respect commun, sans prétention à une possession exclusive de Jérusalem, lieu de rencontre des trois religions abrahamiques.* De même la critique du mythe de l"Holocauste" n'est pas une comptabilité macabre du nombre de victimes. N'y eût-il qu'un seul homme persécuté pour sa foi ou son appartenance ethnique, il n'y aurait pas moins eu un crime contre l'humanité tout entière.
Mais l'exploitation politique, par une nation qui n'existait pas lorsque furent commis les crimes, de chiffres arbitrairement exagérés pour tenter de prouver que la souffrance des uns était sans commune mesure avec celle de tous les autres, et la sacralisation (par le vocabulaire religieux lui-même - celui d'"Holocauste") tend à faire oublier des génocides plus féroces.
Les plus grands bénéficiaires en étaient les sionistes, se donnant pour les victimes exclusives, créant, dans la foulée, un État d'Israël, et, malgré les 50 millions de morts de cette guerre, en faisant la victime quasi unique de l'hitlérisme, et le plaçant, à partir de là, au-dessus de toute loi pour légaliser toutes ses exactions extérieures ou intérieures.* Il ne s'agit pas non plus d'accuser de mauvaise foi les millions d'honnêtes gens qui ont cru à ces mythologies menteuses propagées par tous les médiats et justement indignées, par exemple, par le martyre des chambres à gaz, ou convaincus par une lecture littérale de la Bible, totalement ignorante de l'exégèse moderne, de la véracité des promesses divines faites à un "peuple élu". Pendant plus d'un millénaire (du IVème siècle à la Renaissance) des chrétiens pieux ont cru à la "donation" par Constantin des États du Pape au Pontife romain. Le mensonge a régné mille ans.
Ma propre grand-mère a vu, de ses yeux vu, comme des milliers de gens de bonne foi, une Croix de sang s'élever dans le ciel dans la nuit du 2 août 1914. Elle y a cru jusqu'à sa mort.
Le présent livre n'a d'autre objet que de donner à tous, les éléments leur permettant de juger les méfaits d'une mythologie sioniste qui, inconditionnellement soutenue par les États-Unis, a déjà engendré 5 guerres et constitue, par l'influence qu'exerce son lobby sur la puissance américaine et par là, sur l'opinion mondiale, une menace permanente pour l'unité du monde et de la paix.
c)--Les faussaires et l'histoire critique
Enfin, il s'agissait pour nous - en donnant, pour la plus minime information, la source et la preuve de ce que nous affirmions - de nous séparer radicalement de tous les faux destinés à jeter le discrédit sur une religion ou une communauté.
C'est pourquoi, au risque de la surcharger et de fatiguer un lecteur trop pressé d'arriver aux conclusions sans passer par le travail souvent fastidieux des preuves, nous n'avons avancé aucune thèse sans en donner les sources.* Résumons ce que l'histoire critique peut dire, sans la sacraliser avec des mythes mis au service d'une politique.
A partir de son idéologie raciste, Hitler, dès ses premières manifestations politiques, prit les juifs comme cible, après le communisme, dont la destruction était sa mission principale (ce qui lui valut longtemps l'indulgence et les concessions des "démocraties occidentales" depuis la livraison des moyens de son réarmement par les industriels jusqu'à la livraison des peuples par leurs politiques, par exemple à Munich). Ses premiers prétextes, dans sa lutte contre les juifs, étaient d'ailleurs contradictoires : d'une part il prétendait que la Révolution d'Octobre était l'oeuvre des juifs et menaçait l'Europe d'y instaurer, avec la complicité juive, le communisme, et il développait le thème du "judéo-bolchevisme", comme incarnation du communisme mondial, et, en même temps, il dénonçait les juifs comme incarnation du capitalisme mondial.
Le programme du Parti national-socialiste proclamait déjà : "un juif ne peut être un compatriote."
Source : P. S. 1708.
Excluant ainsi de la nation allemande quelques-uns de ses fils les plus glorieux dans tous les domaines de la culture, de la musique à la science, sous prétexte qu'ils étaient de confession juive, et confondant à dessein la religion et la race.
A partir de cette monstrueuse exclusion, qui reniait le poète Heine, et chassait Einstein le géant, il définissait, dès 1919, dans une lettre du 16 septembre à son ami Gemlich, ce qu'il appelait déjà son "but ultime" ("letztes Ziel") "l'éloignement des juifs". Ce "but ultime" restera le sien jusqu'à sa mort, comme la lutte contre le "bolchevisme", sur lequel il se brisera.
Cet "éloignement des juifs", l'une des constantes de sa politique, prendra des formes diverses selon les vicissitudes de sa carrière.
Dès son arrivée au pouvoir, son ministre de l'économie signe avec l'Agence juive (sioniste) l'accord du 28 août 1933, accord favorisant le "transfert" ("Haavara" en hébreu) des juifs allemands en Palestine.
Source : Broszat, Jacobsen, Krausnick : "Anatomie des S.S. Staates", Munich. 1982. vol. II, p. 263.
Deux ans plus tard, les lois de Nuremberg du 15 septembre 1935, donnent valeur législative aux articles 4 et 5 du programme du Parti, formulé à Munich le 24 février 1920, sur la citoyenneté du Reich et la "défense du sang" (comme les "rois catholiques" d'Espagne l'avaient fait au XVIème siècle, sous prétexte de "pureté du sang" ("limpieza del sangre") contre les juifs et les "maures"), en s'inspirant l'un et l'autre de l'exemple des Esdras et des Néhémie dans la Bible. Ces lois permettaient d'exclure les juifs des fonctions d'État et des postes dominants de la société civile. Ces lois interdisaient les mariages mixtes et assignaient aux juifs le statut d'étrangers.
La discrimination allait bientôt devenir plus sauvage en 1938, avec la "Nuit de cristal", à partir d'un prétexte.
Le 7 novembre 1938, le Conseiller d'ambassade à Paris, Von Rath, est assassiné par un jeune juif nommé Grynspan.
Le fait, orchestré par la presse nazie, déchaîne, dans la nuit du 9 au 10 novembre, une véritable chasse aux juifs, le pillage et le saccage de leurs magasins, le bris de leurs vitrines (d'où le nom de "Nuit de cristal").
Le bilan en est sinistre :
<< Pillage et destruction de 815 magasins, de 171 maisons, de 276 synagogues, 14 autres monuments de la Communauté juive, arrestation de 20.000 juifs, 7 aryens, 3 étrangers, 36 morts et 36 blessés >>
Source : Rapport de Heydrich à Goering en date du 11 novembre 1938, Nür. T. IX. p. 554. Document reconnu authentique par Goering et tous les accusés contre lesquels il a été produit.
Il ne s'agissait pas d'une réaction passionnelle du peuple allemand, mais d'un pogrom organisé par le Parti nazi. En témoigne le rapport du juge suprême du Parti national-socialiste, Walter Buch, chargé de l'enquête (Doc. P.S. 3063 portant la date du 13 février 1939, Nur. T. XXXII, p. 29) qui devait juger les 174 membres du Parti arrêtés dès le 11 novembre sur ordre de Heydrich pour avoir organisé ce pogrom et y avoir participé.
Mais, parmi les 174, ne figurent que des cadres subalternes du Parti.
Le gouvernement, (à l'exception de Goebbels qui approuvait le crime) et le Führer lui-même, les désavouèrent. Mais cela n'exclut pas l'hypothèse de directives venues "d'en haut". D'autant plus que Goering, prit aussitôt trois décrets aggravant la discrimination.
- le premier frapperait les juifs allemands d'une amende collective d'un milliard de marks (P.S. 1412 Reichsgesetzblatt 1938, partie I, page 1579) ;
- le second exclurait les Juifs de la vie économique allemande (P.S. 2875. Reichsgesetzblatt 1938, partie I, page 1580) ;
- le dernier décidant que les compagnies d'assurance verseraient à l'État, non à l'intéressé juif, le remboursement du dommage à lui causé au cours de la Nuit de cristal (P.S. 2694. Reichsgesetzblatt 1938, partie I, page 1581).
Le rapprochement des prétextes et des méthodes pour accabler les juifs en Allemagne et les Arabes en Palestine est saisissant : en 1982 un attentat est commis, à Londres, contre un diplomate israélien. Les dirigeants israéliens l'attribuent immédiatement à l'O.L.P. et envahissent le Liban pour y détruire les bases de l'O.L.P., faisant 20.000 morts. Beghin et Ariel Sharon, comme autrefois Goebbels, avaient eu "leur Nuit de cristal" avec un nombre beaucoup plus grand de victimes innocentes.
La différence est dans le prétexte du déclenchement de l'invasion du Liban, projetée par les dirigeants israéliens depuis longtemps. Le 21 mai 1948 Ben Gourion écrivait dans son "Journal" :
<< Le talon d'Achille de la coalition dans son "Journal" arabe, c'est le Liban. La suprématie musulmane dans ce pays est artificielle, et peut aisément être renversée ; un État chrétien doit être instauré en ce pays. Sa frontière sud serait la rivière du Litani. >>
Source : Michaël Ben Zohar "Ben Gourion ; le prophète armé". p. 139.
Le 16 juin, le Général Moshé Dayan précise la méthode :
<< Tout ce qu'il nous reste à trouver, c'est un officier, même un simple capitaine. Il faudrait le gagner à notre cause, l'acheter, pour qu'il accepte de se déclarer le sauveur de la population maronite. Alors, l'armée israélienne entrerait au Liban, occuperait les territoires où elle établirait un régime chrétien allié à Israël, et tout marcherait comme sur des roulettes. Le territoire du sud du Liban sera totalement annexé à Israël. >>
Source : "Journal" de l'ancien premier ministre d'Israël, Moshé Sharett, publié en hébreu en 1979.
Ce qui rend encore plus odieux le crime du Liban, en son principe même (au-delà des massacres perpétrés, sous les yeux de Sharon, et préparés grâce à lui) c'est que le prétexte même n'en pouvait être imputé à l'O.L.P..
Madame Thatcher a apporté devant la Chambre des Communes, la preuve que ce crime était l'oeuvre d'un ennemi déclaré de l'O.L.P. Aussitôt après l'arrestation des criminels et au vu de l'enquête policière, elle déclare : << Sur la liste des personnalités à abattre, trouvée sur les auteurs de l'attentat, figurait le nom du responsable de l'O.L..P. de Londres... Ceci tend à prouver que les assaillants n'avaient pas, comme l'a prétendu Israël, le soutien de l'O.L..P.... Je ne crois pas que l'attaque israélienne sur le Liban soit une action de représailles consécutive à cet attentat : les Israéliens y ont trouvé un prétexte pour rouvrir les hostilités. >>
Source : International Herald Tribune, du 8 juin 1982.
Ce démenti à la propagande israélienne est passé à peu près inaperçu en France, alors qu'il détruisait la légende de la "légitime défense" qui avait servi de prétexte à cette nouvelle agression.
Car cette guerre s'inscrivait, comme toutes les agressions et les exactions de l'État d'Israël, dans la logique interne de la doctrine sioniste, comme la "Nuit de cristal" dans la logique interne du racisme hitlérien.
La situation des Juifs, après la "Nuit de cristal", devenait de plus en plus dramatique. Les "démocraties occidentales" réunirent la Conférence d'Évian en 1938, qui assembla 33 pays (L'URSS et la Tchécoslovaquie n'y étaient pas représentées ; la Hongrie, la Roumanie, la Pologne n'avaient que des observateurs pour demander qu'on les débarrasse de leurs propres juifs).
Le Président Roosevelt donna l'exemple de l'égoïsme, disant, à la Conférence de presse de "Warm Springs" qu'<< aucune révision ni augmentation des quotas d'immigration aux États-Unis n'était prévue. >>
Source : Mazor,"Il y a trente ans, la Conférence d'Évian", dans "le monde Juif", d'avril - juin 1968, Ndeg. 50 ; p. 23 et 25.
A Évian, nul ne se préoccupa de << prendre en charge les persécutés, voire de se préoccuper sérieusement de leur sort. >>
Source : "Dix leçons sur le nazisme", sous la direction d'Alfred Grosser. Paris, 1976, p. 216.
En mars 1943, Goebbels pouvait encore ironiser :
<< Quelle sera la solution de la question juive ? Créera-t-on un jour un État Juif dans un territoire quelconque ? On le saura plus tard. Mais il est curieux de constater que les pays dont l'opinion publique s'élève en faveur des juifs refusent toujours de les accueillir. >>
Source : Léon Poliakov. "Bréviaire de la haine" p. 41.
Après la défaite de la Pologne, une autre solution provisoire de la question juive parut possible : le 21 septembre, Heydrich, rappelant le "but final" (Endziel) ordonna aux chefs de la sécurité de créer, à la nouvelle frontière de l'URSS, une sorte de "réserve juive."
Source : Léon Poliakov, op. cit., p. 41.
La défaite de la France ouvrit aux nazis de nouvelles perspectives. L'on pouvait, pour la question juive, pour sa "solution finale", utiliser l'empire colonial français.
Dès l'armistice de juin 1940 est lancée l'idée d'une expulsion de tous les juifs à Madagascar.
Dès le mois de mai 1940, Himmler, dans une note intitulée : << Quelques réflexions sur le traitement des personnes étrangères à l'Est >>, écrit : << J'espère voir la notion de juif définitivement effacée grâce à l'évacuation de tous les juifs vers l'Afrique ou dans une colonie. >>
Source : Vierteljahreshefte für Zeitgeschichte 1957. p. 197.
Le 24 juin 1940 Heydrich écrivait au Ministre des Affaires étrangères, Ribbentrop, que l'on pouvait désormais entrevoir << une solution finale territoriale >>. ("eine territoriale Endlösung") du problème juif.
Source : Gerald Fleming : "Hitler und die Endlösung" Wiesbaden-Munich. 1982. p. 56.
Dès lors fut élaboré techniquement le "projet de Madagascar": le 3 juillet 1940, Franz Rademacher responsable des affaires juives au Ministère des affaires étrangères, élabora un rapport disant :
<< La victoire imminente donne à l'Allemagne la possibilité et, à mon avis, le devoir également, de résoudre la question juive en Europe. La solution souhaitable est : tous les juifs hors d'Europe ("Alle Juden aus Europa").
Le Referat D III propose comme solution de la question juive : dans le traité de paix, la France doit rendre l'île de Madagascar disponible pour la solution de la question juive et doit transférer et indemniser les quelques 25.000 Français qui y résident. L'île passera sous mandat allemand. >>
Source : N.G. 2586 -B. Voir : "Documents on German Foreign Policy (1918- 1945)". Series D, Vol. X, Londres.1957. p. 111- 113.
Le 25 juillet 1940, Hans Frank, gouverneur de Pologne, confirma que le Führer était d'accord avec cette évacuation, mais que des transports outre-mer de cette importance n'était pas réalisables tant que la marine anglaise tenait les clés de la mer.
Source : P.S. 22.33. I.M.G. vol. XXIX, p. 405.
Il fallait trouver une solution provisoire de remplacement.
Il est dit dans le "procès verbal" :
<< C'est le Reichsführer SS et chef de la police allemande, qui sera responsable de l'ensemble des mesures nécessaires à la solution finale (Endlösung der Judensfrage), sans considération de limites géographiques. >>
Source : N.G. 2586 G.
La question juive se posait désormais à l'échelle de l'Europe, occupée par les nazis.
Le projet de Madagascar étant provisoirement ajourné << la guerre contre l'Union Soviétique nous a permis de disposer de nouveaux territoires pour la solution finale (für die Endlösung). En conséquence le Führer a décidé d'expulser les juifs non pas à Madagascar mais vers l'Est. >>
Source : N.G. 5570.
Le Führer avait en effet déclaré le 2 janvier 1942 : << Le juif doit quitter l'Europe. Le mieux est qu'ils aillent en Russie. >>
Source : Adolf Hitler : "Monologues" 1941-44. Albrecht Krauss Verlag. Hambourg 1980, p. 241.
Avec le reflux des armées allemandes sous la pression de l'armée soviétique, la solution de la "question juive" réclama << une impitoyable rigueur >>.
Source : H. Monneray : "La persécution des juifs dans les pays de l'Est." p. 91-92.
En mai 1944, Hitler ordonne d'utiliser 200.000 juifs, encadrés par 10.000 Waffen SS pour travailler dans les usines d'armement ou dans les camps de concentration dans des conditions si horribles que les épidémies de typhus y firent des dizaines de milliers de victimes, exigeant la multiplication de fours crématoires.
Puis les déportés furent envoyés sur des routes qu'ils devaient eux-mêmes construire dans des conditions d'épuisement et de famines telles que la majorité d'entre eux, par dizaines de milliers, succombaient.
Tel fut le martyrologe des déportés juifs et slaves et la férocité des maîtres hitlériens les traitant en esclaves n'ayant même pas valeur humaine de travailleurs utiles.
Ces crimes d'Hitler ne peuvent être sous-estimés, ni les souffrances indicibles de leurs victimes. C'est pourquoi, il n'est nul besoin d'ajouter à cet horrible tableau des lueurs d'incendies empruntées à l'Enfer de Dante, ni de leur apporter la caution théologique et sacrificielle de "l'Holocauste", pour rendre compte de cette inhumanité foncière.
L'histoire la moins emphatique est, à elle seule, plus accusatrice que le mythe.
Et surtout elle ne réduit pas l'ampleur d'un véritable crime contre l'humanité, qui coûta 50 millions de morts, aux dimensions d'un pogrom à l'égard d'une seule catégorie de victimes innocentes, alors que des millions moururent les armes à la main pour faire face à cette barbarie.* Ce bilan historique, répétons-le, est encore provisoire. Comme pour toute histoire critique et comme toute science, il est révisable et sera révisé en fonction des découvertes d'éléments nouveaux : des tonnes d'archives allemandes ont été saisies et transportées aux États-Unis : elles n'ont pas encore été complètement dépouillées. D'autres archives, en Russie, dont l'accès a longtemps été interdit aux chercheurs, ont commencé à s'ouvrir.
Un grand travail reste donc à faire à condition de ne pas confondre le mythe avec l'histoire, et de ne pas prétendre poser les conclusions avant la recherche, comme un certain terrorisme intellectuel a prétendu l'imposer jusqu'ici : la "canonisation" des textes de Nuremberg s'est révélée bien fragile.
L'histoire, pas plus que les sciences, ne peut partir d'un a priori intouchable.
Nuremberg avait promulgué des chiffres dont les plus importants se sont révélés faux : les "4 millions" de morts d'Auschwitz ont été ramenés à "un peu plus d'un million", et même les "autorités" ont dû accepter cette révision et changer les plaques commémoratives du crime.
Le dogme des "six millions", déjà mis en cause par les défenseurs les plus intransigeants du génocide comme Reitlinger qui arrivait dans son livre : "La solution finale", à 4 millions et demi, est désormais exclu par toute la communauté scientifique, même s'il reste un thème de propagande médiatique à l'égard de l'opinion et des écoliers.
Il ne s'agit pas, en montrant la vanité de ces a priori arithmétiques, de se livrer à une vérification comptable qui serait macabre, mais de montrer combien la volonté délibérée de perpétuer un mensonge a contraint à une falsification systématique et arbitraire de l'histoire.
Il a fallu, pour faire du martyrologe réel des juifs, sous prétexte de ne pas le "banaliser" non seulement faire passer au second plan tous les autres, tels que la mort de 17 millions de citoyens soviétiques et de 9 millions d'Allemands, mais encore conférer à ces souffrances réelles un caractère sacral (sous le nom d'"Holocauste"), qui était refusé à tous les autres.
Il a fallu, pour atteindre cet objectif, violer toutes les règles élémentaires de la justice et de l'établissement de la vérité.
Il fallait, par exemple, que "solution finale" signifie extermination, "génocide", alors qu'aucun texte ne permet cette interprétation, s'agissant toujours d'expulsion de tous les juifs d'Europe, à l'Est d'abord, puis dans une quelconque réserve africaine. Ce qui est déjà suffisamment monstrueux.
Il a fallu, pour cela, falsifier tous les documents : traduire "transfert" par "extermination". De sorte que cette "méthode" d'interprétation permet de faire dire n'importe quoi à n'importe quel texte. Ce qui était un horrible massacre devenait "génocide".
Pour ne citer qu'un exemple de cette manipulation tendancieuse des textes : dans son livre sur "Les crématoires d'Auschwitz" (1993), Jean-Claude Pressac est tellement soucieux d'adjoindre une horreur supplémentaire à cette effrayante mortalité que chaque fois qu'il rencontre le mot allemand "Leichenkeller", "cave à cadavres", c'est-à-dire "morgue", il traduit "chambre a gaz" (exemple p. 65). Là encore il introduit la notion de "langage codé", disant que le bourreau (du nom de Messing) << n'eut pas le cran d'écrire que la "cave à cadavres" était une "cave à gazage">>. (p. 74)
Or l'hypothèse du "langage codé", constamment utilisé pour faire dire aux textes ce que l'on voudrait qu'ils disent, n'a aucun fondement, d'abord parce que Hitler et ses complices, comme nous l'avons montré (p. 88 à 109) n'ont jamais essayé de dissimuler leurs autres crimes et les ont proclamés cyniquement en langage clair, ensuite parce que les Anglais avaient poussé très loin les techniques et les machineries du déchiffrement des codes et possédaient en clair les messages, qui n'auraient pas manqué d'être nombreux pour mettre en oeuvre une entreprise technique aussi gigantesque que l'extermination industrielle de millions d'hommes.
Le refus systématique de tenir compte de l'expression, qui revient si souvent dans les textes hitlériens, de "solution finale territoriale", est également révélateur de cette volonté de refuser toute analyse qui ne justifierait pas les conclusions a priori : les "six millions" et le "génocide".
Il a fallu, avec le même arbitraire, lorsqu'il fut prouvé que, malgré un nombre considérable de déclarations de "témoins oculaires" sur l'existence de "chambres à gaz", celles-ci n'avaient jamais existé en territoire allemand, continuer à tenir pour incontestables les témoignages identiques sur leur existence dans les camps de l'Est.
Enfin, le refus de discuter d'une manière à la fois scientifique et publique, les expertises techniques, et, au contraire, de ne répondre que par la répression et le silence, ne peuvent qu'entretenir le doute.
Il n'est pas de plus efficace réquisitoire contre l'hitlérisme que l'établissement de la vérité historique.
C'est à cela que, par ce dossier, nous avons voulu contribuer.
Roger GARAUDY
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Les mythes fondateurs de la politique israélienne Introduction
Par Roger Garaudy
I - Les mythes théologiques
- 1 - Le mythe de la "promesse": Terre promise ou
terre conquise?
* Dans l'exégèse chrétienne contemporaine.
* Dans l'exégèse prophétique juive.
- 2 - Le mythe du "peuple élu".
- 3 - Le mythe de Josué : la purification ethnique
- 1 - Le Mythe de l'antifascisme sioniste.
- 2 - Le mythe de la justice de Nuremberg.
- 3 - Le mythe de l'Holocauste.
- 4 - Le mythe de "la terre sans peuple pour un peuple sans terre".