Dîner du Crif : le best-of du pire
Découvrez en images ce qu'il faut retenir de la dernière auto-célébration de l'artistocratie sioniste.
Le 23.02.2017 à 16h32
PANAMZA
The-place-to-be : plus attrayant qu’une soirée caritative pour célébrités désœuvrées, le rendez-vous annuel du dîner du Conseil représentatif des instituions juives de France est devenu, pour sa 32ème édition, un rituel –voire un sacrement– de la vie publique. Ce mercredi 22 février, ils furent environ 800 invités, triés sur le volet, à vouloir en être et y paraître. Acteurs politiques, décideurs économiques, personnalités religieuses et sociétaires du spectacle ont déboursé 900 euros pour participer à cette cérémonie d’un genre particulier : celle durant laquelle, selon ses porte-paroles, la communauté juive délivre son message à la République. Et peu importe aux convives si de plus en plus de citoyens juifs contestent au Crif, comme bon nombre de leurs compatriotes musulmans à l’endroit du Cfcm, toute légitimité pour les représenter. The show must go on.La dérive droitière, entamée en 2010 avec l’arrivée du crypto-frontiste Gilles-William Goldnadel et ses comparses au comité directeur du Crif, s'est confirmée avec le retour à la présidence de l'ex-banquier d'affaires Roger Cukierman et de son disciple aujourd'hui à la tête du Crif : Francis Kalifat, ancien milicien du Bétar. Ces dernières années ont d'ailleurs vu apparaître une forme inédite de repli identitaire au sein de la communauté juive, particulièrement parmi les plus jeunes. Des intellectuels vont même jusqu’à dénoncer cette crispation idéologique : ainsi, le journaliste Jean Daniel n’avait pas hésité à comparer les responsables du Crif à des "représentants français du Likoud" tandis que Rony Brauman et Elizabeth Lévy, pour une fois d’accord, qualifiaient cette institution de "seconde ambassade d’Israël". Même le philosophe Alain Finkielkraut, surnommé jadis "le porte-flingue d’Ariel Sharon", semble parfois, lui aussi, excédé quand il en vient à juger comme étant "légèrement grotesque" le rendez-vous annuel du Crif, ce "tribunal dînatoire" qui s’apparente à une "convocation du gouvernement". Des jugements sévères de la part de personnalités issues de la communauté, d’ordinaire plus accommodantes avec leurs représentants autoproclamés.
Voici les principales informations à retenir de cette soirée digne d'une fête à Versailles, dans les dernières heures de la monarchie…
* Un seul média a été autorisé à filmer en continu et en direct –depuis l'intérieur de l'hôtel Pullman– le dîner du Crif : i24news, chaîne basée… en Israël.
* Les lecteurs de Panamza dotés de patience et de résistance morale pourront s'immerger dans les deux discours majeurs de l'évènement : ceux de Francis Kalifat et François Hollande. Le premier préfère ainsi désigner les colonies comme des "implantations", se lamente de l'étiquetage des produits issus des colonies par l'Union européenne, demande à la France de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, évoque son lobbying auprès de Facebook pour faire "retirer des contenus illicites" et suggère –sans rire– d'augmenter le budget alloué aux opérations culturelles prévues en 2018 dans le cadre de "l'année France-Israël". Le second, particulièrement déférent envers "monsieur le "président" Kalifat, se flatte de "rendre des comptes" au Crif en se félicitant, par exemple, que la France soit désormais "le seul pays à interdire le boycott" d'Israël. À noter : tous deux ont salué l'action de Gilles Clavreul, patron vallsiste de la Dilcra et collaborateur zélé du gouvernement israélien d'extrême droite.
* Emmanuel Macron et Benoît Hamon ont accepté de poser ensemble à la demande du désinformateur pro-israélien Frédéric Haziza.
* Benoît Hamon –le candidat "anticomplotiste" qui a joué la carte de l'engagement propalestinien durant la campagne des primaires avant d'embaucher un porte-parole issu de la mouvance sioniste et de montrer patte blanche à l'influent Éric de Rothschild– a accepté de poser avec l'ultra-sioniste Francis Kalifat.
* Bruno Le Roux, ministre de l'Intérieur, Gérard Larcher, président du Sénat et Francis Kalifat ont posé en compagnie de Meyer Habib, député UDI et ami intime du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
* Hassen Chalghoumi, imam à Drancy, chouchou du lobby sioniste américain et collaborateur du ministère israélien du tourisme, a pu s'afficher –mains entrelacées– avec François Hollande.
* Benoît Hamon était assis aux côtés d'Audrey Pulvar, amie de l'extrémiste Gilles-William Goldnadel qui se targue par ailleurs d'être une journaliste indépendante du pouvoir politique (mais salariée par le PDG crypto-sioniste Vincent Bolloré). À noter : de nombreux titulaires d'une carte de presse ont été invités –non pour couvrir la soirée mais pour en profiter, à l'instar des autres convives (Jean-Pierre Elkabbach, Arnaud Leparmentier du Monde, Wendy Bouchard d'Europe 1, Christophe Kulikowki en charge de l'émission On n'est pas couché, liste non exhaustive).
* La farce de la soirée : Laurent Sourisseau dit Riss (directeur de Charlie Hebdo) et Marika Bret (Drh du journal) étaient présents à cette soirée emblématique de la communauté juive, le jour même de l'appel –lancé par Charlie Hebdo– pour demander aux candidats à l'élection présidentielle de protéger… la laïcité. Riss était déjà venu l'an dernier.
* Le personnage le plus puissant –et, bien évidemment, passé sous silence par la presse traditionnelle– de la soirée : François Hollande a été placé à la gauche de Ronald Lauder, milliardaire américain, président du Congrès juif mondial, mécène (soupçonné de corruption) de Benyamin Netanyahou, sympathisant de l'extrême droite israélienne, ancien haut-fonctionnaire de l'OTAN, ex-candidat à la mairie de New York, financier du Mossad et… co-architecte de l'opération israélo-américaine sous faux drapeau islamiste du 11-Septembre.
HICHAM HAMZA
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