Kevin MacDonald : Culture De La Critique –
L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (1)
La caricature familière de l’analyste freudien à barbe et
monocle qui sollicite auprès de son patient allongé sur un divan
des réminiscences de premiers cacas difficiles ou de désirs
coupables dirigés vers ses parents est devenue anachronique,
tout comme la pratique professionnelle de cet art
essentiellement creux et confabulant. Comment une théorie aussi
élaborée a-t-elle pu être si largement acceptée, en l’absence
d’un système de preuves ou d’expériences bien menées et face aux
échecs répétés de ses interventions thérapeutiques dans tous les
grandes catégories de maladies mentales (schizophrénie, manie et
dépression) ? C’est une question que les sociologues de la
science et de la culture n’ont pas encore traitée à fond.
Paul Churchland,The
Engine of Reason, the Seat of the Soul
La thèse défendue dans ce chapitre est qu’il est impossible de
comprendre la psychanalyse en tant que « science », ou plus
exactement en tant que mouvement politique, sans tenir compte du
rôle du judaïsme. Sigmund Freud est l’exemple-type du Juif des
sciences humaines dont les écrits sont influencés par son identité
juive et ses attributions négatives à l’égard de la culture des
Gentils, considérée comme source de l’antisémitisme.
Jusqu’à une date récente, l’étude de l’implication juive dans le
mouvement psychanalytique était vue, « quoique tacitement, comme
quelque chose qui dépassait les bornes » (Yerushalmi,Freud’s
Moses : Judaism Terminable and Interminable, p. 98). Cela
étant, l’implication juive dans la psychanalyse – cette « science
juive » – est une chose évidente aussi bien pour ses participants
que pour les observateurs, et ce depuis les commencements.
L’histoire a fait de la psychanalyse une « science juive ». Elle
a été attaquée comme telle. Elle fut détruite en Allemagne, en
Italie, en Autriche et fut dispersée aux quatre vents, pour
cette raison-même. Encore aujourd’hui, elle continue d’être
perçue de cette façon par ses ennemis comme par ses amis. Il y a
bien sûr aujourd’hui des analystes distingués qui ne sont pas
des Juifs… Mais l’avant-garde du mouvement ces cinquante
dernières années est restée essentiellement juive, comme aux
premiers jours. (ibidemp.
98)
Les Juifs formaient non seulement le noyau de la direction du
mouvement et son avant-garde intellectuelle, mais aussi la majorité
de ses effectifs. En 1906, les 17 membres du mouvement étaient tous
juifs et s’identifiaient fortement comme tels. Dans une étude
publiée en 1971, Henry, Sims et Spray conclurent que 62,1 % de leur
échantillon de psychanalystes américains se voyaient des
inclinations culturelles juives, contre 16,7 % d’analystes à
inclinations protestantes et 2,6 % catholiques. Les 18,6 % restants
n’en déclaraient aucune, pourcentage très nettement supérieur à tout
ce qui avait pu être enregistré dans les autres professions de la
psychiatrie et qui suggère un pourcentage de psychanalystes
d’extraction juive supérieur à 62 %.
Nous avons vu que la critique de la culture des Gentils étaient un
trait commun de l’activité intellectuelle juive depuis l’époque des
Lumières. Les idées de Freud ont souvent été qualifiées de
subversives. De fait, « [Freud] était convaincu que ce côté choquant
et subversif était dans la nature même de la doctrine
psychanalytique. Traversant l’océan vers les États-Unis, il ne se
voyait pas comme le porteur d’une nouvelle panacée. Il dit à ses
compagnons de voyage, avec son humour à froid coutumier : ‘Nous leur
apportons la peste’ » (Mannoni,Freud,
p. 168).
Peter Gay considère l’œuvre freudienne en général comme subversive,
et son idéologie sexuelle en particulier comme « profondément
subversive pour l’époque ». Il décrit le contenu deTotem
et Taboucomme une analyse de la culture par des
« conjectures subversives ».
Même si les implications des idées de Darwin étaient dangereuses
et gênantes, elle n’étaient pas aussi directement abrasives,
aussi peu respectables que celles de Freud au sujet de la
sexualité infantile, de l’ubiquité des perversions et de la
force motrice des pulsions inconscientes (Gay,A
Godless Jew : Freud, Atheism, and the Making of Psychoanalysis,
p. 144)
En Allemagne, les antisémites étaient d’avis que les Juifs avaient
subverti la culture allemande avant 1933 et la psychanalyse n’était
pas le cadet de leurs soucis. L’hostilité envers elle provenait en
grande partie de la menace perçue qu’elle faisait porter à l’éthique
sexuelle chrétienne, en acceptant par exemple la masturbation et le
sexe avant le mariage. La psychanalyse devint la cible des Gentils
qui déploraient la subversion juive de la culture – « l’influence
décadente du judaïsme », pour le dire comme un auteur cité par Klein
(Jewish
Origins of the Psychanalytic Movement, p. 144). En 1928, Carl
Christian Clemen, professeur d’ethnologie à l’université de Bonn,
avait vivement réagi àL’Avenir
d’une Illusion, où Freud analysait la foi religieuse en termes
de besoins infantiles. Clemen s’emportait contre la tendance de la
psychanalyse à voir du sexe partout, tendance qu’il rapportait à la
composition juive du mouvement :
On peut l’expliquer par la nature particulière des cercles d’où
proviennent en général ses défenseurs et peut-être aussi, les
patients qu’ils traitent. (inGay,Freud,
A Life for Our Time, p. 537)
Les livres de Freud furent brûlés lors des incinérations de livres
de mai 1933 en Allemagne. Quand les Nazis entrèrent à Vienne en
1938, ils ordonnèrent l’expulsion de Freud et abolirent laInternationaler
Psychoanalytischer Verlag[maison d’édition de
Freud, NdT].
Dans les années 1920, Freud était si étroitement associé au
mouvement pour la liberté sexuelle et les réformes sociales aux
États-Unis qu’il devint la cible des conservateurs sociaux. En 1956
encore, un psychiatre se plaignait dans les colonnes de l’American
Journal of Psychiatryen ces termes :
Est-il possible que nous développions l’équivalent d’une Église
laïque, financée par le contribuable et encadrée par des apôtres
du stade génital qui servent sans le savoir un brouet
d’existentialisme athée, d’hédonisme et autres ingrédients
philosophico-religieux d’origine douteuse ?
Tout en rejetant la religion, Freud avait un très fort attachement à
son identité juive. Dans une lettre de 1931, il se décrivait comme
un « Juif fanatique » et il écrivit ailleurs qu’il se sentait « une
attraction irrésistible pour le judaïsme et les Juifs, pour leurs
sombres pouvoirs émotionnels d’autant plus puissants qu’ils se
laissent moins exprimer par des mots, pour leur conscience de soi
affûtée et pour l’existence secrète d’une même conformation
mentale » (Gay,Freud,
A Life for Our Time, p. 601). Vers 1930, Freud devint un
compagnon de route du sionisme. Son fils Ernest était lui aussi
sioniste et aucun des enfants de Freud ne se convertit au
christianisme ou ne se maria avec des Gentils.
Conformément aux prédictions de la théorie de l’identité sociale, le
fort sentiment identitaire juif de Freud impliquait un éloignement
certain vis-à-vis de la gentilité. Yerushalmi fait remarquer ce qui
suit : « Freud ressentait une aliénation vis-à-vis des non-Juifs qui
ne peut pas se réduire à une réaction à l’antisémitisme. Bien que
celui-ci pût le renforcer ou le modifier périodiquement, ce
sentiment semblait bien quelque chose d’archaïque, hérité de sa
famille ou de son milieu d’origine, qu’il allait conserver toute sa
vie. » (op.
cit.p. 39)
Freud fit un jour cette remarque révélatrice :
J’ai souvent pensé que j’héritais de l’obstination et de toutes
les passions de nos ancêtres qui défendaient leur temple, comme
si je pouvais sacrifier ma vie avec joie pour un grand moment.
(Gay,op.
cit.p. 604)
Son identité de Juif était donc associée à une image de soi en tant
que combattant altruiste contre les ennemis du groupe, prêt à mourir
héroïquement pour la défense de ses intérêts collectifs – symétrique
dugrand
finaldeL’Anneau
du Nibelungde Wagner qui joua un rôle dans
l’idéologie nazie. Pour employer le langage de la théorie de
l’identité sociale, Freud avait un très fort sentiment identitaire
de groupe et le sentiment d’agir par devoir au service de ses
intérêts collectifs.
Gay affirme que Freud pensait que son identité juive provenait de
son hérédité phylogénétique. Comme le fait remarquer Yerushalmi, son
psycho-lamarckisme ne tenait « ni du hasard ni des circonstances ».
Freud comprenait bien la « dimension subjective » du lamarckisme,
autrement dit le sens d’un lien puissant au passé juif tel qu’il
s’est formé dans la culture juive, s’ajoutant au sentiment qu’on ne
peut pas échapper à sa judaïté et que « souvent ce qu’on ressent le
plus profondément et obscurément est un fil qui vibre dans le sang »
(op.
cit.p. 31). Dans ce passage deL’Homme
Moïse et la Religion monothéiste, les Juifs sont présentés
comme s’étant élevés eux-mêmes au rang de peuple intellectuellement
supérieur :
La préférence accordée par les Juifs, pendant environ deux mille
ans, aux efforts spirituels, eut naturellement certains effets :
elle provoqua une atténuation de la brutalité et de la violence
qu’on rencontre habituellement là où le développement athlétique
est devenu un idéal populaire. Il ne fut pas permis aux Juifs
d’accéder à cette harmonie entre activités spirituelles et
physiques que réalisèrent les Grecs. Dans ce conflit, ils
optèrent du moins pour ce qui était le plus important du point
de vue culturel.
Sa certitude d’une supériorité juive, Freud la montre aussi dans un
entretien de 1935 avec Jospeh Wortis. Freud y affirmait qu’à ses
yeux les Gentils étaient enclins à un « égoïsme sans pitié », alors
que les Juifs menaient une vie de famille et une vie intellectuelle
de qualité supérieure. Quand Wortis lui demanda s’il considérait les
Juifs comme un peuple supérieur, Freud répondit :
Je pense que c’est le cas aujourd’hui… Quand on voit que 10
lauréats du Prix Nobel sur 12 sont des Juifs et quand on pense à
leurs autres accomplissements dans les sciences et les arts, on
a toutes les raisons de penser qu’ils sont bel et bien
supérieurs. (inCuddihy,The
Ordeal of Civility, p. 36)
Freud considérait en outre ces différences comme immuables. Dans une
lettre de 1933, au sujet de l’essor de l’antisémitisme, il
écrivait : « Mes conclusions sur la nature humaine, surtout de la
variété aryano-chrétienne, ont peu de raison de changer » (inYreushalmi,op.
cit.p. 48). De son côté, le caractère juif
n’avait pas non plus de raison de changer. Dans l’Homme
Moïse et la Religion monothéiste, à propos du soin apporté à la
pureté de la race tel qu’il se dégage des Livres d’Esdras et de
Néhémie, il écrivait :
Il est historiquement prouvé que le type juif a été
définitivement fixé après la réforme d’Esdras et de Néhémie au
Ve siècle av. J.-C.
« Freud était fermement convaincu qu’une fois le caractère juif
établi dans les temps anciens, il devait demeurer constant, immuable
dans ses qualités quintessentielles et indélébiles » (Yerushalmi,op.
cit.p. 52).
L’affirmation claire et radicale de la supériorité juive du point de
vue éthique, spirituel et intellectuel, telle qu’elle apparaît dansL’Homme
Moïse, le dernier ouvrage de Freud, ne doit pas être considérée
comme une aberration de sa pensée, mais comme quelque chose de
central dans son attitude, moins visible cependant dans son œuvre
écrite, et qui remonte à une période beaucoup plus ancienne. DansSeparation
and its Discontents, j’ai fait remarquer qu’avant l’essor du
nazisme, un groupe important d’intellectuels juifs cultivaient un
fort sentiment identitaire juif et ressentaient leur éloignement
racial vis-à-vis des Gentils ; leurs écrits indiquaient en outre un
sentiment indéniable de supériorité raciale juive. Le mouvement
psychanalytique était un représentant important de ces tendances. Il
était caractérisé par son idée d’une supériorité intellectuelle
juive, par sa conscience raciale, sa fierté nationale et sa
solidarité juive. Freud et les siens cultivaient un « entre-soi
racial » avec leurs collègues juifs et ressentaient un « éloignement
racial » vis-à-vis des autres (Klein,op.
cit.p. 143). Freud faisait remarquer, au sujet
d’Ernest Jones, un de ses disciples, que « la composition raciale de
notre groupe est intéressante à mes yeux. Lui [Jones], c’est un
Celte et pour cette raison, il n’est pas aussi proche de nous, le
Teuton [Jung] et le Méditerranéen [lui-même, Juif] » (inGay,op.
cit.p. 186)
Freud et d’autres parmi les premiers psychanalystes aimaient à se
distinguer en tant que Juifs sur la base de la race et désignaient
les non-Juifs comme Aryens, préférablement à Allemands ou chrétiens
(Klein,op.
cit.p. 142). Freud écrivit à C.-G. Jung qu’Ernest
Jones lui donnait une « impression d’altérité raciale » (ibidemp.
142). Bien qu’il eût épousé une Juive, Jones était considéré pendant
les années 1920 comme l’outsider non-juif y compris par les autres
membres du comité secret des loyalistes freudiens.
« Aux yeux du tous [les membres du comité], Jones était un
Gentil… Les autres ne manquaient pas une occasion de lui faire
remarquer qu’il n’en était pas. Son idée de pénétrer le cercle
intime en créant le comité était une illusion, parce qu’il
resterait toujours le petit bonhomme sans intérêt qui écrase son
visage implorant à la fenêtre » (Grosskurth,The
Secret Wing : Freud’s Inner Circle and the Politics of
Psychoanalysis, p. 137)
Carl-Gustav Jung
Freud eut assez précocement des soupçons concernant Jung, fruits
« d’inquiétudes sur ses préjugés ataviques chrétiens et même
anti-juifs, et sur sa capacité même à comprendre et à accepter la
psychanalyse en son entier » (Yerushalmi,op.
cit.p. 42). Avant leur rupture, Freud faisait le
portrait d’une « forte personnalité, celle d’un Teuton » (inGay,op.
cit.p. 201). Une fois que Jung fut nommé chef de
l’Association Psychanalytique Internationale, un collègue de Freud
s’inquiéta de ce que « pris en tant que race », Jung et ses
collègues étaient « complètement différents de nous autres
Viennois » (ibidemp.
219). En 1908, Freud écrivit une lettre au psychanalyste Karl
Abraham, décrivant celui-ci comme génial, alors que Jung est
caractérisé par son « élan » [en français dans le texte] –
caractérisation qui, d’après Yerushalmi, montre une tendance à
catégoriser les êtres en fonction de leur appartenance de groupe (le
Juif intellectuellement brillant et l’Aryen énergique). Jung était
donc suspect par nature à cause de son extraction génétique, Abraham
ne l’était pas. Après avoir discrètement mené son enquête pour
savoir si Abraham était bien juif, Freud écrivit qu’il était plus
facile pour Abraham de comprendre la psychanalyse, parce qu’il avait
une parenté raciale [rassenverwandschaft]
avec Freud. (Yerushalmi,op.
cit.p. 42)
Chez Freud, le sentiment très marqué des différences entre
endogroupe juif et exogroupe gentil se remarque aussi dans les
dynamiques personnelles du mouvement psychanalytique. Nous avons vu
que les Juifs y étaient numériquement dominants, surtout à ses
commencements, où tous les membres étaient juifs. « Le fait qu’ils
fussent tous juifs n’était certainement pas accidentel. Je pense
aussi que sans le reconnaître, Freud voulait qu’il en fût ainsi » (ibidemp.
41). Comme nous l’observons dans les autres formes du judaïsme, il y
avait parmi eux la conscience de faire partie d’un endogroupe au
sein d’un milieu spécifiquement juif.
Quelles qu’en fussent les raisons, historiques ou sociologiques,
les liens du groupe leur donnaient un abri chaleureux protégé du
monde extérieur. Dans les rapports avec les autres Juifs, les
côtés informels et familiers leur apportaient une sécurité de
groupe, le sens du « nous », qui se manifeste dans les
florilèges d’histoires drôles qui se racontaient à l’intérieur
du groupe » (Grollman,Judaism
in Sigmund Freud’s World, p. 41).
Freud, d’une manière générale, était vénéré par les Juifs, ce qui
accentue d’autant le caractère juif du milieu psychanalytique. Freud
remarque dans sa correspondance que « de tous côtés et de toutes
parts, les Juifs me prennent avec enthousiasme pour leur
représentant ». « Il était embarrassé de voir qu’on le traitait
comme s’il était un ‘rabbin en chef très dévot’ ou un ‘héros
national’ », car on voyait son œuvre comme « authentiquement juive »
(Klein,op.
cit.p. 85).
À l’image d’autres mouvements et groupes politiques juifs examinés
aux chapitres 2 et 3, Freud eut fort à faire pour placer un Gentil,
à savoir Jung, à la tête du mouvement psychanalytique. Cette
décision provoqua la colère de ses collègues juifs de Vienne, mais
elle visait clairement à réduire la visibilité de la
sur-représentation juive dans le mouvement à cette époque. Pour
convaincre ses collègues du bien-fondé de ce choix, Freud
expliquait : « Vous êtes des Juifs pour la plupart, par conséquent
inaptes à gagner à la cause de notre école de nouveaux amis. Les
Juifs doivent se contenter d’un modeste rôle de défricheur et de
semeur. Il est de la plus haute importance que je noue des liens
avec le monde de la science » (inGay,op.
cit. p. 218). Comme le fait remarquer Yerushalmi :
Pour le dire crûment, Freud avait besoin d’un goy, pas n’importe
lequel, mais un goy qui eût une véritable stature et une grande
influence ».
Plus tard, quand le mouvement se reconstitua après la Première
Guerre mondiale, un autre Gentil, le docile sycophante Ernest Jones,
fut nommé président de l’Association Psychanalytique Internationale.
Il est intéressant de remarquer que malgré les publications récentes
qui constatent unanimement l’intensité de son identité juive, Freud
prenait grand soin de cacher sa judaïté à autrui, de crainte que le
mouvement psychanalytique ne fût considéré comme un mouvement
spécifiquement juif et ne devînt la cible de l’antisémitisme. Bien
que sa correspondance soit empreinte d’un fort sentiment identitaire
juif, les tonalités de ses déclarations publiques et de ses ouvrages
se reconnaissent le plus souvent à « leur réserve et leur distance »
(Yerushalmi,op.
cit.p. 42), ce qui signale un effort de
tromperie. De même, il tâchait de minorer en public le caractère
juif de son environnement familial, de son éducation, sa
connaissance de l’hébreu, du yiddish et des traditions religieuses.
La tromperie apparaît aussi dans le fait que Freud reconnaissait que
la psychanalyse avait besoin de mettre en avant des Gentils, parce
qu’il était conscient qu’elle subvertissait leur culture. Après
avoir publiéLe
Petit Hansen 1908, il confia à Karl Abraham que
ce livre allait susciter un tollé. « Les idéaux germaniques encore
une fois menacés ! Nos camarades aryens nous sont absolument
indispensables, sinon la psychanalyse succomberait à
l’antisémitisme. » (inYerushalmi,op.
cit.p. 43)
"Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord
avec Israël. C'est normal; nous avons pris leur pays. [...] Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et nous
avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ?"
- David Ben-Gourion, premier ministre israélien, cité par Nahum Goldmann dans
"Le Paradoxe Juif", page 121.