Kevin MacDonald : Culture De La Critique – L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (7)
Conclusion
Nous commençons à comprendre que le concepteur de la psychanalyse était au fond un artiste visionnaire et calculateur à la fois, qui tâchait de se mettre en valeur comme le héros d’une saga en plusieurs volumes, tenant le milieu entre l’épopée, le roman policier et la satire de l’égoïsme de l’animal humain. C’est cette prise de conscience difficile mais scientifique que la communauté freudienne doit réaliser, à condition d’en être capable. (Crews, op. cit. p. 12-13)
Je conclus que la psychanalyse a été au fond un mouvement politique dominé tout au long de son histoire par des individus à forte identité juive. Un des traits constants de cette discipline est la signification qu’y a revêtu l’engagement personnel. Le haut degré d’investissement émotionnel dans les doctrines psychanalytiques et la forte identification à la personne de Freud et de ses descendants en ligne directe indique que la participation au mouvement psychanalytique satisfaisait de profonds besoins psychologiques chez nombre de praticiens, en les intégrant dans un mouvement très soudé et autoritaire.
Compte tenu de la croyance en la supériorité juive en matière intellectuelle, morale et en fin de compte raciale, qui dominait le mouvement à ses débuts, il n’est pas étonnant que des observateurs aient considéré que la psychanalyse avait non seulement une coloration religieuse, mais aussi qu’elle se consacrait à la promotion d’intérêts spécifiquement juifs. L’idée que la psychanalyse a tout d’une coterie s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui.
Cela étant, j’ai remarqué que l’activité intellectuelle juive orientée vers la critique radicale de la gentilité n’est pas forcément à comprendre comme dirigée vers la réalisation directe des objectifs économiques ou sociaux du judaïsme. De notre point de vue, la subversion psychanalytique des fondements moraux et intellectuels de la civilisation occidentale pourrait tout simplement découler des processus d’identité sociale par lesquels la culture de l’exogroupe est valorisée négativement. En ayant dit cela, toutefois, on n’a pas tout dit.
La psychanalyse a servi des intérêts spécifiquement juifs en développant des théories de l’antisémitisme qui, sous le masque de la scientificité, ont minoré l’importance des luttes d’intérêts entre Juifs et Gentils. Bien que ces théories varient grandement entre elles dans le détail – ce qui est typique des théories psychanalytiques en général, où aucun critère empirique de démarcation n’est proposé – le corpus théorique en question envisage toujours l’antisémitisme comme une forme de psychopathologie qui procède de projections, de refoulements et de formations réactionnelles, lesquelles découlent en dernière instance d’une société pathogène.
Les psychanalystes qui émigrèrent d’Europe aux États-Unis à l’époque nazie voulaient faire de la psychanalyse « l’arme ultime contre le fascisme, l’antisémitisme et tout autre parti-pris illibéral » (Kurzweil, op. cit. p. 294). La tentative qui eut le plus d’influence, appartenant à la série de Studies in Prejudice, sera examinée au chapitre suivant, mais les théories de cet acabit réapparaissent sans discontinuer. En étudiant deux spécimens de ce genre, Katz remarquait que « ce genre de théories est dans la même mesure irréfutable et indémontrable », caractérisation qui, nous l’avons vu, a toujours été la marque de fabrique de la production théorique de la psychanalyse. Dans les deux cas qu’il avait examinés, Katz ne trouvait aucun rapport entre l’antisémitisme historiquement réel et la théorie psychanalytique. Il en concluait que « le fait que ces analogies [entre l’antisémitisme et certains cas cliniques d’obsession] soient tirées par les cheveux n’a pas l’air de troubler ceux qui interprètent toutes les affaires humaines en termes psychanalytiques. (« Misreadings in antisemitsm », Commentary 76, p. 41)
Il est toutefois remarquable de constater qu’à côté de cette entreprise avouée de pathologisation de l’antisémitisme, la théorie psychanalytique ne considère à aucun moment que l’identité juive puisse être un facteur explicatif pertinent du comportement. À l’instar de l’idéologie de gauche radicale, la psychanalyse est une idéologie messianique et universaliste qui s’efforce de subvertir les catégories sociales traditionnelles de la gentilité ainsi que la distinction même entre Juif et Gentil, tout en laissant ouverte la possibilité de la perpétuation de la cohésion du groupe juif, au prix d’un passage de celui-ci à l’état cryptique ou semi-cryptique. Et comme dans l’idéologie de gauche radicale, les catégorisations sociales de Juifs et de Gentils perdent de leur tranchant et n’ont aucune pertinence théorétique. Au cas où la psychanalyse deviendrait partie intégrante de la vision du monde des Gentils, l’antisémitisme en sortirait diminué : c’est ce que permet de prédire la théorie de l’identité sociale et c’est aussi ce qu’affirment les théories psychanalytiques de l’antisémitisme.
Gilman suggère que Freud, avec d’autres savants juifs de l’époque, avaient conçu des théories de l’hystérie en réaction à l’idée que les Juifs en tant que « race » étaient biologiquement prédisposés à l’hystérie. Prenant le contre-pied de cet argument fondé sur la race, Freud postulait l’existence d’une nature humaine universelle – « la base commune de la vie humaine » – puis tâchait d’expliquer les différences individuelles par l’influence de l’environnement qui émanait en dernier ressort d’une société répressive et inhumaine. Bien que le docteur Freud fût convaincu que la supériorité intellectuelle et morale des Juifs découlait d’une hérédité lamarckienne et était donc fondée sur la génétique, la psychanalyse niait officiellement la valeur des différences ethniques assises sur un fondement biologique, tout comme évidemment, le primat théorétique des différences ethniques ou des conflits ethniques en général. Le conflit ethnique [entre Juifs et Gentils, NdT] fut interprété par la théorie psychanalytique comme un phénomène secondaire qui dérivait de répressions irrationnelles, de projections et de formations réactionnelles ; en somme comme un indice de pathologie dans la gentilité, non pas comme un reflet du comportement réellement existant des Juifs.
J’ai remarqué que le chevauchement entre psychanalyse et idées de gauche radicale était fréquent chez les Juifs. Il n’y a rien là qui doive surprendre. Ces deux phénomènes sont au fond des réponses juives aux Lumières et au dénigrement subséquent de l’idéologie religieuse en tant que fondement du développement d’une identité individuelle ou collective intellectuellement légitime. Ces deux mouvements sont compatibles avec un fort attachement personnel à son identité juive et avec une certaine forme de perpétuation collective du judaïsme. En ce sens, Yerushalmi défend de façon convaincante l’idée que Freud se voyait comme un dirigeant du peuple juif et que sa « science » apportait une interprétation sécularisée des thèmes religieux juifs.
À vrai dire, la ressemblance entre ces mouvements est encore plus profonde. Aussi bien la psychanalyse que l’idéologie de gauche radicale présentent des critiques par lesquelles les institutions traditionnelles et les catégorisations socio-religieuses de la gentilité sont évaluées négativement. Ces deux mouvements, et singulièrement la psychanalyse, formulent leurs critiques dans le parler scientifique et rationnel qui est la lingua franca du discours intellectuel de l’époque post-Lumières. Cela n’empêche pas que ceux deux mouvements se développent dans une atmosphère lourdement politisée, malgré le vernis scientifique. Dans le cas de l’idéologie politique marxiste, cela n’a rien de surprenant, même si le marxisme a été souvent présenté par ses partisans comme étant le socialisme « scientifique ». La psychanalyse, de son côté, a été gênée dans sa quête de respectabilité par la coloration clairement sectaire et politique de ce mouvement qui arborait le masque de la scientificité.
La psychanalyse comme l’idéologie de gauche radicale ont souvent favorisé le sentiment d’une mission personnelle messianique promettant à la gentilité un monde utopique libéré de la lutte des classes, du conflit ethnique et des névroses handicapantes. Ces deux mouvements ont développé des conceptions très particulières de l’identité collective juive, dont le rôle était de guider les Gentils vers le monde futur utopique. Nous retrouvons le concept bien connu de la « lumière des nations », formulé dans des termes laïcs et « scientifiques ».
Les catégorisations sociales défendues par ces deux mouvements oblitéraient complètement la distinction entre Juif et Gentil et ces deux mouvements développèrent des idéologies qui faisaient de l’antisémitisme la conséquence de facteurs absolument étrangers à l’identité juive, à la continuité du groupe juif et à la compétition entre Juifs et Gentils pour les ressources. Dans les sociétés utopiques de l’avenir qu’ils promettaient, les catégories de Juif et de Gentil n’auraient en théorie aucune importance, mais les Juifs pourraient continuer à se reconnaître en tant que Juifs et l’identité collective juive pourrait se perpétuer, tandis que l’une des sources de l’identité des Gentils, à savoir la religion et, avec elle, le soutien à un fort investissement parental, était interprétée comme une aberration infantile. Les idéologies universalistes qu’étaient le marxisme et la psychanalyse étaient donc éminemment compatibles avec la perpétuation du particularisme juif.
À côté de ces fonctions, il n’est pas déraisonnable de penser que l’influence culturelle de la psychanalyse a pu avantager le judaïsme en accentuant le différentiel entre Juifs et Gentils sur le terrain de la compétition pour les ressources, bien qu’il n’y ait pas de raison de supposer une préméditation de cette conséquence par les chefs de ce mouvement. Compte tenu des différences moyennes considérables entre Juifs et Gentils quant à l’intelligence et à la tendance au fort investissement parental, il y a de très fortes raisons de croire que Juifs et Gentils ont des intérêts très différents en ce qui concerne l’édification de la culture. Les Juifs souffrent moins que les Gentils de l’érosion des tuteurs culturels qui soutiennent le fort investissement parental, et les Juifs profitent du déclin de la croyance religieuse chez les Gentils.
Comme le confirme Podhoretz, il est parfaitement avéré que des intellectuels juifs et des organisations juives comme l’AJCongress et les organisations sous domination juive comme l’American Civil Liberties Union, ont tourné en ridicule les croyances religieuses chrétiennes, ont tâché de saper la force sociale du christianisme et ont mené aux premiers rangs la lutte pour la levée de toutes les barrières contre la pornographie. Nous avons apporté dans ce chapitre des éléments qui indiquent que la psychanalyse était un mouvement intellectuel sous domination juive et une composante centrale de la guerre menée contre les tuteurs culturels qui soutenaient le fort investissement parental.
Sous ce rapport, il n’est pas anodin que Freud ait soutenu l’idée que le judaïsme en tant que religion n’était plus nécessaire, parce qu’il avait déjà rempli sa fonction, qui était de créer un caractère national juif, intellectuellement, spirituellement et moralement supérieur :
ayant forgé le caractère des Juifs, le judaïsme en tant que religion avait rempli sa fonction vitale et pouvait donc être laissé de côté (Yerushalmi, op. cit. p. 52).
Les données que nous avons synthétisées dans ce chapitre montrent que Freud considérait que la supériorité juive sur le plan éthique, spirituel et intellectuel était génétiquement déterminée et que les Gentils étaient génétiquement prédisposés à tomber sous l’empire des sens et dans la brutalité. Selon Freud, le caractère national juif était déterminé génétiquement par le biais d’une hérédité lamarckienne qui agissait pendant des générations et qui provenait d’une expérience juive unique en son genre. Les données que j’ai passées en revue dans A People That Shall Dwell Alone indiquent qu’il y a de bonnes raisons de supposer l’existence d’une base génétique pour expliquer les différences de QI entre Juifs et Gentils et d’investissement parental, provoquées en dernier ressort par les pratiques religieuses juives pendant de longues périodes historiques (par le truchement de pratiques eugéniques, non par hérédité lamarckienne).
Étant donné que les différences entre Juifs et Gentils se sont établies par voie génétique, le degré d’investissement parental chez les Juifs est moins susceptibles de dépendre de la préservation de ses tuteurs culturels, comme c’est le cas chez les Gentils. La guerre menée par Freud contre la gentilité, passant par la facilitation de la recherche de la gratification sexuelle, l’abaissement de l’investissement parental et l’élimination des contrôles sociaux sur le comportement sexuel, était donc peu susceptible d’affecter Juifs et Gentils dans une mesure égale, ce qui devait exacerber les différences de compétitivité entre Juifs et Gentils, déjà non-négligeables, si l’on considère les matériaux réunis aux chapitres 5 et 7 de A People That Shall Dwell Alone.
Par exemple, des données indiquent que les adolescents les mieux doués, les plus riches et les plus instruits connaissent une maturation sexuelle relativement lente. Ces adolescents sont plus susceptibles de s’abstenir de rapports sexuels, de sorte que la liberté sexuelle et la légitimation du sexe hors mariage sont moins susceptibles de déboucher, en ce qui concerne ce groupe, sur des mariages prématurés, des familles mono-parentales et autres formes de l’investissement parental faible. Une plus grande intelligence est également associée à un âge de mariage plus tardif, un plus faible taux d’enfants naturels et un plus faible taux de divorce. Hyman fait remarquer que dans l’Amérique contemporaine, les familles juives connaissent un taux de divorce plus bas que les familles non-juives, un âge de mariage moyen plus tardif et un niveau plus élevé d’investissement dans les études des enfants.
Des études récentes indiquent que l’âge moyen du premier rapport sexuel est plus tardif chez les adolescents juifs que chez les autres et que le taux de grossesses non-désirées y est plus bas que chez tout autre groupe ethnique ou religieux des États-Unis. Comme la prospérité économique des Juifs est disproportionnée, les conséquences néfastes du divorce et de la mono-parentalité sur les enfants sont incontestablement atténuées chez les Juifs, étant donné que les tensions économiques qui accompagnent ces deux phénomènes y sont amorties.
Ces données indiquent que les Juifs ont été relativement isolés de ces courants tendant au faible investissement parental, caractéristiques de la société américaine depuis la révolution contre-culturelle des années 1960. Cette thèse s’accorde bien avec les données passées en revue par Herrstein et Murray qui montrent, preuves accablantes à l’appui, que les conséquences funestes des ébranlements qui ont affecté les mœurs sexuelles et maritales en Occident dans les trente dernières années ont été subies de façon disproportionnée dans les étages les plus bas de la répartition du QI et des richesses et ont donc touché un nombre de Juifs relativement faible.
À titre d’exemple, seules 2 % des Blanches dans la tranche du QI la plus élevée (125 et au-delà) et 4 % des Blanches dans la deuxième tranche (entre 110 et 125) ont eu des enfants naturels, contre 23 % dans la quatrième tranche (entre 75 et 90) et 42 % dans la cinquième tranche (QI inférieur à 75). Et le rôle causal de la pauvreté ne retire pas l’influence du QI. Les femmes pauvres à haut QI sont sept fois moins susceptibles de donner naissance à un enfant naturel que les femmes pauvres à faible QI. Qui plus est, le taux de naissances d’enfants naturels parmi les Noirs est passé de 24 % en 1960 à 68 % en 1991, alors que le même phénomène parmi les Blancs est passé de 2 % à 18 % dans la même période. Comme le QI moyen des Juifs aux États-Unis est d’environ 117 et que leur QI verbal est encore plus élevé, cette thèse implique que très peu de Juives font des enfants naturels et que celles qui en font sont très probablement plus riches, intelligentes et attentionnées que les mères seules typiques des basses classes cognitives.
La révolution sexuelle a donc été de peu de conséquence sur l’investissement parental chez ceux qui appartiennent aux classes cognitives supérieures. Ces résultats s’accordent aussi avec ceux de Dunne, qui portent sur l’héritabilité de l’âge du premier rapport sexuel, laquelle a augmenté depuis les années 1960. Dans la cohorte la plus jeune (individus nés entre 1952 et 1965), les facteurs génétiques expliquaient 49 % des variations entre femmes et 72 % des variations entre hommes, sans qu’il y ait d’influences environnementales partagées entre les deux sexes. Dans la cohorte la plus âgée (individus nés entre 1922 et 1952), les facteurs génétiques expliquaient 32 % des variations entre femmes et aucune variation entre hommes, et il y avait une forte composante environnementale partagée entre les deux sexes. Ces données indiquent que l’érosion des contrôles traditionnels sur la sexualité ont eu beaucoup plus d’effet sur ceux qui sont génétiquement prédisposés à la sexualité précoce et indiquent donc aussi, en croisant ces résultats aux données présentées plus haut, que les Gentils ont été bien plus touchés que les Juifs.
Bien que d’autres facteurs soient incontestablement présents, il est tout de même remarquable que la tendance croissante en direction d’un faible investissement parental coïncide largement avec le triomphe des critiques psychanalytiques et extrême-gauchistes de la culture américaine, incarnées par le succès politique du mouvement contre-culturel des années 1960. De 1970 à 1992, la proportion de familles mono-parentales est passée d’une sur dix à une sur trois, l’activité sexuelle des adolescents est montée en flèche, ainsi que la procréation précoce hors-mariage. Il y a un excellent corpus de preuves de la liaison entre mono-parentalité adolescente, pauvreté, manque d’instruction et manque de possibilités de développement pour l’enfant.
De fait, tous ces phénomènes funestes touchant à la famille connaissent une exacerbation depuis le milieu des années 1960, comme la chute tendancielle du taux de mariage, l’augmentation « cataclysmique » du taux de divorce et les taux de naissances d’enfants naturels. En ce qui concerne le divorce et les enfants naturels, les données indiquent une forte augmentation dans les années 1960, comparée aux décennies précédentes, qui se poursuit sur sa lancée jusqu’à aujourd’hui.
Les années 1960 représentent donc un tournant historique dans l’histoire culturelle américaine selon notre diagnostic, qui est compatible avec la thèse de Rothman & Lichter, lesquels interprètent ce virage des années 1960 comme ayant débouché sur un « individualisme expressif » au sein des élites culturelles et sur un déclin des tuteurs extérieurs du comportement, piliers de la culture protestante, jadis dominante. Ces auteurs mettent en valeur le rôle de la Nouvelle gauche à l’origine de ces changements ; j’insiste de mon côté dans le présent ouvrage sur les rapports étroits unissant psychanalyse et Nouvelle gauche. Ces deux mouvements étaient dirigés et dominés par des Juifs.
La révolution sexuelle est « le coupable le plus évident » du déclin de l’importance du mariage (Herrnstein & Murray, The Bell Curve : Intelligence and Class Structure in American Life, p. 544) et de son effet concomitant, le faible investissement parental.
Ce qui est frappant dans la révolution sexuelle comme on le dit bien, c’est justement la profondeur de sa teneur révolutionnaire, aussi bien sur la sensibilité que sur la réalité. En 1965, 69 % des Américaines et 65 % des Américains de moins de trente ans disaient que le sexe avant le mariage était toujours ou presque toujours une mauvaise chose ; en 1972, ces chiffres étaient tombés à 24 % et 21 % (…) En 1990, seules 6 % des Britanniques, hommes et femmes confondus, pensaient que c’était toujours ou presque toujours une mauvaise chose. (Himmelfarb, The De-Moralization of Society : From Victorian Virtues to Modern Values, p. 236)
Bien qu’il y ait peu de raison de supposer que la bataille pour la liberté sexuelle, si capitale aux yeux de la psychanalyse, ait été livrée dans l’intention d’avantager les Juifs face aux Gentils dans la compétition pour les ressources, il n’en reste pas moins que la guerre intellectuelle menée par la psychanalyse contre la gentilité a très certainement provoqué cet avantage compétitif, bien au-delà du fait d’avoir émoussé le tranchant et l’importance de la différence entre Juif et Gentil au point de vue théorétique et bien au-delà du fait d’avoir produit des raisons « scientifiques » à la pathologisation de l’antisémitisme. Cette guerre a aussi élargi le fossé social entre d’une part une « élite cognitive » où la présence juive est disproportionnée, et d’autre part une masse d’individus intellectuellement incompétents, irresponsables en tant que parents, disposés à solliciter les assurances sociales, à manifester des comportements criminels, à être atteints de maladies mentales et à consommer abusivement des substances narcotiques.
Même si la psychanalyse connaît un déclin à l’heure actuelle, surtout aux États-Unis, l’expérience historique suggère que d’autres structures idéologiques tâcheront de réaliser certains des objectifs que se proposait la psychanalyse. Comme il l’a montré dans toute son histoire, le judaïsme continue de faire preuve d’une flexibilité extraordinaire quand il s’agit de légitimer la perpétuation de l’identité juive collective et du séparatisme génétique. Comme nous l’avons indiqué au deuxième chapitre, beaucoup de savants juifs continuent de façonner les sciences sociales de façon à servir les intérêts du judaïsme et à développer de puissantes critiques des théories perçues comme contraires aux intérêts en question. La mise hors d’usage de la psychanalyse en tant qu’arme de combat dans ces batailles n’aura pas de lourdes conséquences sur l’effort de guerre.
Kevin MacDonald : Culture de la Critique
- Préface à la première édition brochée